DISCOURS DU GENERAL PAOLI EN 1768
(Source : Wikipedia : Pascal Paoli)
«Noi Corsi Siamo Italiani per nascita e sentimenti, ma prima di tutto ci
sentiamo italiani per lingua, costumi e tradizioni… E tutti gli italiani
sono fratelli e solidali davanti alla Storia e davanti a Dio… Come Corsi
non vogliamo essere né servi e né "ribelli" e come italiani abbiamo il
diritto di essere trattati uguale agli altri italiani… O non saremo
nulla... O vinceremo con l'onore o moriremo con le armi in mano… La
nostra guerra di liberazione è santa e giusta, come santo e giusto è il
nome di Dio, e qui, nei nostri monti, spunterà per l'Italia il sole della libertà. ».
Traduction : « Nous les Corses sommes des Italiens de naissance et par
nos sentiments, mais tout d'abord nous nous sentons italiens par la
langue, les coutumes et les traditions… et tous les Italiens sont frères
et soldats devant l’histoire et devant Dieu…. En tant que Corse, nous ne
voulons être ni esclaves ni « rebelles » et en tant qu’Italiens, nous
avons le droit d’être traité comme tous les autres italiens....Ou nous
ne serons rien… Où nous vaincrons avec honneur où nous mourrons les
armes à la main… Notre guerre est juste et sainte comme est saint et
Juste le nom de Dieu, et ici, dans nos montagnes, s’élèvera pour
l’Italie le soleil de la liberté.. »
Braves
Corses, courageuse jeunesse, mes chers et généreux compatriotes !
Toutes
les Nations qui furent zélées pour leur liberté, comme l'est la nôtre,
éprouvèrent des vicissitudes qui ont éternisé leur nom. On a que des
peuples, non moins courageux, non moins puissants que nous, ont détruit
la haine et fait échouer par leur fermeté les desseins démesurés de leur
ennemis. Si pour maintenir la liberté, il ne fallait rien de plus que de
désirer, certainement tout le monde en jouirait. Mais ce précieux joyau
ne peut s'acquérir que par la vertu et le courage qui font triompher de
tous les obstacles. La condition et les prérogatives d'un peuple libre
sont trop considérables pour pouvoir en donner une juste idée ; aussi
sont-elles l'objet de l'étonnement et de l'envie de tous les hommes.
Maintenant, intrépide jeunesse, voici le moment le plus critique.
Si nous
ne nous forçons de braver le danger qui nous menace, c'est fait de notre
réputation et de notre liberté. En vain jusqu'à ce jour nous nous sommes
consolés par la considération de notre héroïsme. En vain nos ancêtres et
nos chefs se sont donné tant de pénibles soins ; en vain ils ont répandu
tant de sang d'une manière si glorieuse. Non, fameux et magnanimes
défenseurs, qui avez sacrifié votre vie pour nous obtenir et conserver
notre liberté, ne craignez pas que vos descendants vous fassent rougir
de honte. Ils sont fermement résolus de suivre vos glorieuses traces, et
de mourir plutôt que de porter le joug.
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On nous fait craindre d'avoir à mesurer nos armes contre celles des Français;
c'est ce que nous ne pouvons nous imaginer. Jamais nous ne croirons que
le Roi Très Chrétien, après avoir été médiateur dans notre différend
avec les Génois, devienne aujourd'hui notre ennemi, et que Sa
Majesté s'unisse assez étroitement à la République de Gênes pour
vouloir soumettre un peuple également libre et plein de grandeur
âme. |
Néanmoins, au cas que la chose fût aussi réelle
qu'elle parait être, et que le plus grand des monarques du monde s'armât
pour faire la guerre à une nation
si faible et si peu nombreuse, nous devons tout espérer de notre
courage. Persistons fermement dans la généreuse résolution de vivre et
de mourir indépendants. Ce discours ne s'adresse point aux âmes lâches
et timides. S'il s'en trouvait de telles parmi nous, nous les
renoncerions pour nos compatriotes.
Tous les
dignes Corses sont animés du plus beau feu, du plus intrépide courage,
du zèle le plus ardent pour la liberté. Je compte autant de héros que de
Corses. Voici l'occasion de vous montrer dignes de vous. Des troupes
étrangères ont débarqué sur nos côtes pour risquer leur vie en sauveur
d'une République tyrannique. Craindrions-nous de sacrifier la nôtre pour
notre liberté et notre conservation.
Généreuse jeunesse, chacun de nous est convaincu qu'il ne peut survivre
à la perte de là liberté, à la ruine de la patrie. Jurons tous de
défendre l'une et l'autre jusqu'à la dernière goutte de notre sang. Il
n'est pas aisé de vaincre un peuple libre, et rien n'est impossible aux
âmes nobles et magnanimes. » |