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Bibliographie Livre d'or ***
 

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HITLER AUX INVALIDES

 

 

 

 

HITLER AUX INVALIDES

Par Jean AUSSEDAT

 

Devant le grand tombeau, Hitler était muet ;
Sur ses traits fatigués, on voyait le reflet
Des mille sentiments qui se pressaient en lui ;
S'il avait été seul il se serait enfui.
Car la peur dominait, et la timidité
Pour celui qui dormait dans l'immortalité.


Mais, il était germain, son orgueil l'emporta
Et c'est le verbe haut qu'avec fièvre il parla :
"Eh oui, Napoléon, nous voici face à face ;
Je suis ton digne émule et j'ai suivi ta trace.
Je saurai, mieux que toi, diviniser la guerre,
Par le fer, par le feu, je soumettrai la terre. 

 

Tu as vaincu la Prusse et j'ai vaincu la France.
Ton génie t'a trahi mais pour moi j'ai la chance ;
Et le monde à mes pieds, réduit en esclavage,
Oubliera ta grandeur en me rendant hommage ;
Ton éclat n'aura plus qu'un reflet dérisoire
Quand j'aurai surclassé ta puissance et ta gloire." 

 

Hitler se tut soudain, il crut dans la pénombre
Entendre marteler le grand couvercle sombre.
Des mots inattendue et chuchotés tout bas
Résonnaient dans son cœur comme un funèbre glas.
Et la voix d'outre-tombe arrivait caverneuse
Dissipant tout à coup sa morgue vaniteuse : 

 

"Prend garde, disait-elle, évite à temps l'écueil
Qui naît dans le remous d'un téméraire orgueil.
On meurt désespéré d'avoir trop voulu vivre.
Et si le sang versé un instant vous enivre,
On en ressent bientôt un effrayant remords
Qui fait haïr la vie et souhaiter la mort. 

 

Crois-moi, laisse cela, qui n'est qu'une façade,
Un tourbillon aveugle, artificiel et fade.
Jadis je fus puissant, regarde où cela mène,
Souviens-toi d'Austerlitz et pense à Sainte-Hélène ;
L'exil dans l'amertume et enfin le tombeau ;
Non, cela n'est pas grand et cela n'est pas beau."

 

Et la voix sanglota dans un dernier soupir :
"Quel cauchemar affreux ! Sainte-Hélène et mourir !"

 

 

Le 28 juin 1940, Adolf Hitler accompagné de son état major, vient aux invalides pour se recueillir sur le tombeau de Napoléon.

Quelques mois plus tard, dans le but de favoriser une collaboration entre la France et l'Allemagne, Hitler fait rapatrier de Schönbrunn, les cendres de l'Aiglon dont le cercueil, porté par des Nazis en uniforme, entre à son tour aux invalides.

Des milliers de soldats de la Wehrmacht, imiteront le Führer et viendront en pèlerinage rendre hommage au premier dictateur raciste et antisémite de tous les temps.

 

 

En 1802, après le rétablissement de l’esclavage, et selon certains critères raciaux, plus d’un million de personnes sont condamnées à mort par Napoléon.

 

Il n’est pas étonnant qu’il ait servi de modèle à Mussolini qui lui a consacré une pièce de théâtre (il campo di maggio), et à Hitler qui en 1934 fait réaliser un film (financé par le Reich, produit par Goebbels, réalisé par Franz Wenzler et intitulé Die Hundert Tage -les cents jours-) à sa gloire.

Napoléon a instauré une législation raciale qui annonce les lois de Nuremberg et qui interdit aux Noirs et gens de couleur d’entrer sur le territoire français. Par une circulaire honteuse du 8 janvier 1803, il interdit les mariages "entre un blanc et une négresse ou entre un nègre et une blanche". Ambroise Régnier (qui fut tour à tour grand juge, ministre de la justice, ministre de la police), le signataire de ce texte dicté par Napoléon, est lui aussi au Panthéon !

 

 

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Date de mise à jour pour cette page : 6 décembre 2017