PERSONNAGES CELEBRES

NAPOLEON BONAPARTE (1769 ? - 1821)

 

 

Il est important de souligner qu'à la naissance de Napoléon, la Corse est toujours une possession Génoise. Le décret d'annexion de la Corse à la France, qui n'était alors que l'occupant, ne sera voté que le 30 novembre 1789 au mépris des traités internationaux et de tout engagement bilatéral. Ce sera d'ailleurs la manière d'agir de Napoléon (puis par la suite de Hitler et de Mussolini) en Europe et dans tous les territoires conquis.

 

Le 15 août 1769, jour de l'assomption (mais le doute plane toujours sur la date de cette naissance),  dans la maison familiale de la rue Malerba, Letizia Ramolino met au monde son deuxième enfant 'Giuseppo Nabulio', dont les mauvaises langues affirment déjà qu'il n'est pas le fils de Charles, mais celui du comte De Marbeuf (toute sa vie, Napoléon s'interrogera d'ailleurs sur les origines de sa naissance). L'enfant ne sera baptisé que le 21 juillet 1771 par son oncle l'archidiacre Luciano à la casa Buonaparte et non pas dans la cathédrale d'Ajaccio, comme le veut la légende car, en raison de ce sacrement tardif l'église l'avait refusé (on baptisait les nouveau-nés quelques jours après leur naissance mais jamais après plus d'une dizaine de jours). Marbeuf qui en était le parrain, avait demandé au procureur Laurent Giubega de le représenter.

 

Napoléon, comme ses frères et soeurs est un enfant illégitime de Carlo Maria Buonaparte et de Letizia Ramolino. En effet, nulle part dans les registre de l'état civil, il n'a été trouvé trace d'un acte de mariage à leurs noms.

Transgressant les lois de l'hérédité, les historiens ont voulu que Napoléon soit Corse; mais les Buonaparte sont les descendants d'une modeste famille de colons Génois  originaires de Sarzana, venus s'installer dans l'île en 1492.

Napoléon, dont l'acte de naissance original a curieusement disparu des registres de l'état civil, serait né le 05 février 1768 à Corte. D'ailleurs, lors de son mariage avec Joséphine, Napoléon déclare lui même être né à cette date. (c'est aussi à cette époque, et selon le souhait de son épouse, qu'il francisera son nom en l'écrivant désormais "Bonaparte" au lieu de "Buonaparte"). De plus, de nombreux documents tendent à prouver qu'il y aurait eu substitution entre son acte de naissance et celui de son frère Joseph.

 

 

C'est toujours à partir de la substitution et la fabrication de faux documents, grâce à la délivrance de lettres de noblesses par le grand Duc de Toscane, grâce à l'appui de Marbeuf et à une certaine complaisance conjugale que Carlo Maria, le père de Napoléon, sera anobli en 1771.

Le comte De Marbeuf jouera un rôle important au sein de la famille des De Buonaparte (il est aujourd'hui certain qu'il était devenu l'amant de Letizia et que Carlo s'en accommodait parfaitement). C'est notamment grâce à Marbeuf que le jeune Napoléon (et ses jeunes frères Joseph puis Lucien), accompagné de son père et muni d'un faux certificat d'indigence, sera admis au collège d'Autun où l'évêque, Mgr Marbeuf, n'est autre que le neveux de Comte De Marbeuf. Trois mois après, Napoléon entrera à l'école militaire de Brienne dans laquelle, contrairement à la légende, il y suivra des études très médiocres (Il est utile de rappeler ici, qu'il n'a pas 11 ans, que sa langue maternelle est l'Italien et qu'il maîtrise encore très mal  le Français).

 

 

Les armes des Buonaparte

Les armes de la famille portaient : la couronne de comte, l'écusson fendu par deux barres et deux étoiles, avec les lettres B.P. qui signifient Buona Parte., le fond des armes rougeâtres, les barres et les étoiles bleues, les ombrements et la couronne jaune.

 

 

Hitler aux invalides

Loyaliste dans une France qu'il n'aime pourtant pas Napoléon écrit : "féroces et lâches, les Français joignent aux vices des Germains ceux des Gaulois. Ce sont des gens de naissance abjecte et c'est le peuple le plus hideux qui ait jamais existé" (lettre de Napoléon en garnison à Auxonne à Goubico, greffier des Etats de Corse). Séparatiste en Corse, tantôt de gauche, tantôt de droite selon les circonstances, Napoléon n'est qu'un opportuniste et un ambitieux sans aucune loyauté, un intriguant jouant un double jeu.

En 1792, il parviendra cependant à se faire élire lieutenant colonel de la garde nationale en obtenant 522 voix alors qu'il n'y a que 492 inscrits !

Officier déserteur de l'armée Française, cassé de son grade car plus souvent en permission que dans son régiment, Napoléon, qui gravira cependant rapidement les échelons, tente de faire une carrière en Corse auprès de Paoli qui se méfie de lui et qui ne l'aime pas. Son père Carlo, ne l'a-t-il pas déjà trahi en jouant un double jeu ?

Ecarté par Paoli qu'il trahira à son tour (comme l'avait déjà fait son père) en le faisant dénoncer à la convention par son frère Luciano (ce qui fera dire au vieux général: " Questo birbone, questi figli di Carlo, nés dans la fange du despotisme, élevés aux frais du pacha Marbeuf, maintenant associés aux brigands des clubs, aux massacreurs de septembre..."), le 11 juin 1793, Napoléon est contraint de s'enfuir  après  L'épisode de Bocognano  et le saccage de sa maison par les Paolistes. Il ira tenter sa chance sur le continent et la révolution lui ouvrira les bras en le transformant en général Vendémiaire. La Corse deviendra dès lors pour lui, l'objet d'une rancune permanente et incurable.

 

 

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Napoléon écrira plus tard à Salicetti ces mots regrettables : "... J'ai donné, citoyen commissaire, l'ordre qu'on arrête le citoyen Panatieri, secrétaire de Paoli. Cet intriguant prônait encore en Corse le nom de Paoli qu'il est de l'intérêt des amis de la république et de la liberté d'effacer du souvenir des Corses ...". (De Vérone, lettre du 26 octobre 1796).

Le 09 avril 1797, Napoléon écrit à l'exécutif du Directoire la lettre suivante : " Pour que la Corse soit irrévocablement attachée à la République, il faut: 1°- Y maintenir deux département (mais il fera le contraire le 19 avril 1811) ; 2°- N'employer dans les places à la disposition du gouvernement aucun Corse; 3°- Choisir une cinquantaine d'enfants et les répartir dans les différentes maisons d'éducation de Paris."

Après le Directoire, le coup d'Etat du 18 brumaire de l'an VIII (9 novembre 1799), transforme la France en dictature (le Consulat) puis en monarchie Impériale (l'Empire).

A partir de ce moment Napoléon dévoilera sa véritable personnalité. Opportuniste, ambitieux, arrogant et mégalomane, il sera l'homme qui provoquera, à l'instar d'Hitler, le plus épouvantable génocide de tous les temps (les fours crématoires en moins).

 

Le 22 frimaire an IX (13 décembre 1800), une mesure prise par le Directoire en comité secret  met la Corse "hors-la-loi" et le 15 décembre 1800, le Ier Consul, qui a donné à Miot les pleins pouvoirs en Corse, lui écrit : " Vous commencerez par instituer votre tribunal extraordinaire et vous ferez exécuter tous ceux qui seraient détenus dans les prisons d'Ajaccio comme assassins, voleurs ou provocateurs à la rébellion. Vous donnerez l'ordre à 60 gendarmes du Golo et à 100 gendarmes du Liamone de se rendre à Tallano avec le chef de brigade de gendarmerie et 600 hommes de ligne et, s'il était nécessaire, vous ferez marcher les colonnes mobiles des gardes nationales... On brûlera les maisons des principaux rebelles, telles que celles de Quenza et de Cesari et l'on ne reviendra de l'expédition que lorsqu'on aura pris les rebelles et qu'on les aura forcés à quitter l-île ..."

Napoléon devient alors le bourreau d'un peuple et d'une île qui l'a vu naître en donnant à Miot d'abord puis à Morand ensuite tous pouvoirs pour leur permettre d'exercer sans limites une féroce répression.

 

Après le départ de Miot, le sinistre Morand arrive en Corse en 1801 pour y faire régner la terreur : Des villages sont incendiés, les populations sont massacrées ou emprisonnées, les parents des rebelles sont exécutés froidement ou pendus.

En 1808, dans le Fiumorbu, 167 habitants de la commune d'Isulacciu sont arrêtés et enfermés dans l'église avant d'être conduits enchaînés à Bastia : 146 sont emprisonnés à Toulon et n'en sortiront que morts, 26 sont emprisonnés dans la citadelle et 9 sont fusillés.

L'année suivante 29 personnes sont arrêtées à Ajaccio et jugées sommairement, 11 sont acquittées, 4 sont condamnées à la déportation à vie, les autres sont mises à la disposition du général Morand qui sous la pression des élus finira par être rappelé en 1811. Il sera remplacé par Berthier dont les méthodes et les exactions se révèleront identiques à celles de son prédécesseur.

 

La France perdra près de deux millions d'hommes dans les différentes campagnes engagées par le dictateur. Celui que la France appellera l'ogre a tout au long de ses dix huit ans de pouvoir suprême,  supprimé toutes les libertés publiques, censuré la presse (l'arrêté du 17 janvier 1800 supprimera 60 des 73 journaux parisiens), rétabli la peine de flétrissure, emprisonné, massacré, torturé, pillé, énoncé des lois anti-juives ("... c'est une nation à part, dont la secte ne se mêle à aucune autre,... une race qui semble avoir été exemptée de la rédemption ... le mal que font les juifs ne vient pas des individus, mais de la constitution même ce de peuple. Ce sont des chenilles, des sauterelles qui ravagent la France"), rétabli l'esclavage aux Antilles et organisé entre 1802 et 1814, le génocide et la déportation en Corse (qu'il aurait voulu transformer en colonie si son frère Lucien ne s'y était opposé) de plus d'un demi millier de forçats Haïtiens et Guadeloupéens dont le seul crime était d'avoir soutenu ou dirigé la lutte pour la liberté des Noirs, contre le rétablissement de l'esclavage.

Une partie des déportés seront détenus dans des conditions extrêmes d'insalubrité à l'église des Capucins d'Ajaccio, transformée pour l'occasion en camp de concentration. Ces hommes, tous astreints aux travaux forcés, dont beaucoup périront victime de conditions de vie épouvantables, serviront majoritairement de main d'œuvre bon marché à l'assèchement des marais, à l'ouverture du cours Sainte Lucie (futur cours Napoléon) à Ajaccio et à la construction de la route principale (dénommée route royale puis route impériale) d'Ajaccio à Bastia.

 

En 1804, l'édition du  code civil,  "oeuvre" particulièrement misogyne, placera la France au rang des pays les plus arriérés de la planète. 

En 1809, l'invasion des états pontificaux vaudra même à Napoléon d'être excommunié par le pape Pie VII.

Le 12 avril 1814, à Fontainebleau, alors que son Empire s'est effondré, Napoléon tente de se suicider en avalant une fiole de poison mais il ne peut éviter son exile à l'île d'Elbe.

 

 

Le 1er mars 1815 Napoléon s'évade de l'île d'Elbe. Ce sera le dernier "vol de l'aigle", les cents jours, le carnage de Waterloo qui en une seule journée (18 juin 1815) fit plus de 56000 victimes, l'abdication et Sainte-Hélène.

A l'annonce de son abdication le 14 avril, le maire d'Ajaccio, François Levie, hisse le drapeau de Lys sur le clocher de la cathédrale. Le buste de l'empereur, qui se trouvait dans la salle du conseil municipal, est jeté à la mer sous les huées d'une population en délire et le soir venu, un grand feu est allumé sur la place du Diamant  pour procéder à l'autodafé de toutes les images représentant l'usurpateur. Les Corses se souvenait que nul autre que lui n'avait jamais fait autant de mal au peuple dont il était issu.

Le lendemain, toutes les rues de la ville qui portent le nom des Bonaparte sont débaptisées, une loi du 12 janvier 1816 (dite "loi de clémence royale" condamnant à la proscription les régicides) exile les Bonaparte et leur interdit de posséder des biens en France.

Le 24 février 1821, à Sainte-Hélène, peut de temps avant sa mort, Napoléon confiera au Maréchal Bertrand : "La Corse n'est pour la France qu'un inconvénient, une verrue qu'elle a sur le visage. Choiseul disait que si d'un coup de trident on pouvait à la Neptune, enfoncer la Corse sous la mer ce serait un bon débarras... et il avait raison."

 

C'est seulement dans le numéro du 21 juillet 1821 du Journal du Département de la Corse, qu'on apprend la nouvelle de la mort à Sainte-Hélène de l'empereur Napoléon Ier que le Journal a été autorisé à publier en l'extrayant du Moniteur du 6 juillet, lequel a tiré lui-même l'information du journal anglais The Courier :
"Buonaparte est mort le 5 mai, après une maladie de six semaines qui n'avait pris un caractère sérieux que dans la dernière quinzaine. Il a conservé sa connaissance jusqu'au dernier jour. Il a été exposé depuis hier au soir, après que l'Amiral, le Gouverneur et les autres autorités eurent visité le corps. Quoique sa maladie ne se fût pas prononcée d'abord d'une manière alarmante, il dit qu'il n'en pouvait revenir. Bientôt, les médecins en furent eux-mêmes persuadés. Cinq ou six heures avant de mourir, il a donné des instructions relativement à ses affaires et à ses papiers. Il a demandé à être ouvert, afin que son fils pût être informé de la nature de sa maladie. Il avait toujours dit que cette maladie était la même que celle qui avait terminé les jours de son père, c'est-à-dire un cancer dans l'estomac. L'ouverture du cadavre faite par son propre médecin a prouvé qu'il ne s'était point trompé. Nous croyons qu'il a laissé un testament qui, avec tous ses autres papiers, sera envoyé en Angleterre. Les dépêches concernant cet événement ont été apportées par le capitaine Crokat du 20e régiment. Elles ont été aussitôt communiquées à tous les ministres et aux ambassadeurs, qui ont sur-le-champ expédié des courriers à leurs cours respectives".

 

La mort de "l'ogre", annoncée par ces quelques lignes laissera les habitants de l'île pratiquement indifférents. Pays meurtri du temps du plus illustre de ses enfants, la Corse subit alors le mépris, l'hostilité et la calomnie. Elle en ressent une profonde humiliation génératrice d'accès et de colère.

En définitive, Napoléon se sera montré très infidèle et peu intéressé par une île dans laquelle il aura encouragé une logique de politique coloniale et répressive au détriment d'une politique d’intégration démocratique.

 

Pourquoi cet homme, qui de nos jours serait traduit devant la cour pénale internationale pour crimes de guerre contre l'humanité (*) , qui au cours de ses différentes campagnes s'est également transformé (comme Hitler) en véritable pilleur d'œuvres d'art dont un grand nombre sont venues enrichir la collection personnelle de son oncle le Cardinal Joseph Fesch, qui a laissé la France complètement ruinée et appauvrie et qui après y avoir installé un régime totalitaire dont Hitler et bien d'autres dictateurs se sont inspirés, est-il devenu une légende, un mythe?... Les mensonges répétés de l'histoire qu'on nous enseigne à l'école et dans les livres, masquent parfois des vérités honteuses. Chateaubriand disait que quand un homme était devenu fameux, on lui composait une enfance et une vie de légende et Victor Hugo écrivait que l'histoire se tait volontiers sur le côté gênant des faits : "Il serait temps que l'histoire entra dans la voie des aveux".

 

(*) Le 25 mai 1796 à Binasco il donne l'ordre à Lane de brûlé le village. Le 26 mai 1796 à Pavi, tous les membres de la municipalité sont fusillés, il donne l'ordre de tirer au canon sur 10.000 paysans qui fuient dans les rues de la ville, l'armée est autorisée à se livrer au pillage. A Faenza, à Imola, à Verone, à Tortone, de féroces répressions s'ensuivent également.

Le 28 mai 1796, nouvelle proclamation à tous les habitants de la Lombardie : "Le général en chef déclare rebelles tous les villages qui ne se sont pas conformés à son ordre. Les généraux feront marcher contre les villages les forces nécessaires pour les réprimer, y mettre le feu, et faire fusiller tous ceux qu'ils trouveront les armes à la main... Tous villages où l'on sonnera le tocsin seront sur-le-champ brûlés... Toute campagne où il sera trouvé des armes cachées sera condamnée à payer le tiers du revenu qu'elle rend, en forme d'amende. Toute maison où il sera trouvé un fusil sera brûlée, à moins que le propriétaire ne déclare à qui il appartient. Tous les nobles ou riches qui seraient convaincus d'avoir excité le peuple à la révolte... seront arrêtés comme otages, transférés en France, et la moitié de leurs revenus confisquée" .

Le 01 juin 1796, le village d'Arquata est incendié.

Le 07 mars 1799 à Jaffa, pour économiser les munitions, Napoléon fait froidement exécuter les habitants à la baïonnette. Malgré la promesse de les épargner lors de leur reddition, il ordonne l'exécution à l'arme blanche de 3000 prisonniers sur la plage de Jaffa.

Plus de 200 soldats Français victimes de la peste sont également achevés à l'arme blanche...

Pendant trois jours, le massacre de la population civile, le pillage et les viols se poursuivent, etc...

Napoléon proclamera à ses ennemis : "C'est la preuve que le prophète est avec moi et que rien ne peut me résister. La preuve : ces prisonniers sont morts ! ".

Le massacre de Jaffa peut être considéré comme le plus odieux crime de guerre de Bonaparte. Cet épisode restera secret et ne sera connu qu'à la Restauration, après sa chute.

 

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Date de mise à jour pour cette page : 14 mars 2022