PERSONNAGES CELEBRES

François COTY (1874-1934)

 

 

François Marie Joseph Sportuno est né à Ajaccio le 3 mai 1874. Il est issu d'une famille Génoise installée en Corse au XVIème siècle. Orphelin à 4 ans, il est élevé par sa grand-mère née Belloni. Il prendra plus tard en le décorsisant le nom de sa mère Adolphine COTI qu'il a transformé en Coty.

L'histoire de la branche de la famille dont est issu François est compliquée. Déjà, son arrière-grand-père, J.B Spoturno, maire d'Ajaccio et arboriculteur à Barbicaja, déshérite son fils Joseph Marie Spoturno pour avoir convolé et mis enceinte une jeune fille, Anne-Marie Bellon, indigne du rang des Spoturno. De cette union est né le père de Francois Spoturno, Jean-Baptiste Spoturno, lequel épouse en 1872 Adolphine Coti, couturière, née d'un père employé à la préfecture de police, qui semble ne l'avoir reconnue que très tardivement. Adolphine Coti-Spoturno donne naissance à un fils le 3 mai 1874 Joseph Marie François Spoturno. Mais son père, alors soldat, a une vie tumultueuse et se retrouve déclaré insoumis en 1882, puis disparaît. Sa mère décède ainsi que son plus jeune frère. François Spoturno est alors élevé par une femme qui comptera beaucoup dans sa vie : sa grand mère Anne Marie Bellon.

 

Rejeté par sa famille qui se refusera toujours à lui apporter le moindre soutien financier, seulement muni d'un certificat d'étude, François se voit contraint de quitter l'île avec sa grand-mère. Ils débarquent à Marseille où là, très certainement une vie misérable les attend. Devenu étranger dans sa famille, enfant solitaire et malheureux malgré toute l'affection de sa grand-mère, cette enfance sur laquelle jamais François n'a osé s'étendre, le marquera toute sa vie.

 

Après avoir effectué son service militaire de 1896 à 1898, François Sportuno trouvera à Paris le soutien d'un vrai père adoptif en la personne de son compatriote Emmanuel Arène, député républicain de Corse. Emmanuel Arène est aussi un journaliste en vue au Figaro et un auteur de pièces de théâtre à succès. De 1898 à 1900, il fait de François Spoturno son assistant parlementaire. Il l'entraîne dans le Paris des années 1900, aussi bien dans les salons mondains où François va rencontrer le Tout-Paris littéraire et artistique mais aussi les grands personnages de la Ille République.

Ses fréquentations vont aussi lui permettre de  rencontrer sa future épouse Yvonne Alexandrine le Baron qu'il épousera le 12 juin 1900 et dont il divorcera le 08 mai 1929. De cette union naîtront deux enfants : Roland (1901-1963) et Christiane (1904-2005).

 

A la Motte-Piquet, près de son domicile, François Sportuno trouve un travail complémentaire chez un pharmacien, M. Jacqueminot. Et c'est alors qu'il découvre sa passion dans le laboratoire où avec le collaborateur de son patron, Raymond Goëry, il s'initie à l'alchimie des parfums. C'est une véritable révélation.

Ambitieux, opportuniste et mégalomane, doué du sens du négoce et surtout , comme on dit en parfumerie, du flair, comme on dit dans les affaires, François Sportuno devient François Coty en 1904 et se transformera en un riche industriel et homme d'affaire, créateur des parfums qui porteront son nom en ce début du XXe siècle : La Rose Jacqueminot (1904), sa première réussite commerciale, L’Origan (1905), Ambre antique (1905), Jasmin de Corse (1906), Le Chypre (1917).

 

En 1920, sa fortune en fait l'un des hommes les plus riches du monde. Il possède de nombreuses maisons et châteaux sur le continent et deux propriétés en Corse dont le domaine de bicaghja sur la route des Sanguinaires qui a appartenu à ses aïeux et sur lequel il va installer une école d'horticulture. La propriété du Scudo sera rachetée plus tard par le chanteur Tino Rossi.

Grand mécène, François Coty participe à Ajaccio au financement et à la constructions d'habitations à bon marché. Il apporte également son soutien à de nombreuses oeuvres de bienfaisance.

En 1921, il rachète le quotidien Ajaccien U Culombu qu'il rebaptise l'éveil de la Corse et dont il confie la direction à Henri Omessa, publiciste de renom.

En 1922, il "s'offre" le pouvoir en devenant propriétaire du Figaro et chante les louanges de Mussolini montrant ouvertement son attachement à la cause fasciste et son son engagement pour le parti d'extrême droite.

En 1933, le conseil d'administration du Figaro dont le tirage s'est effondré par la faute de ses opinions incontrôlables le congédie.

Il se tourne aussitôt vers la Corse et, grâce à ses relations dans l'île, à son généreux mécénat, il se présente aux élections sénatoriales et est élu  Sénateur de la Corse le 07 juillet 1923. Mais le nouveau sénateur a commis une erreur politique en faisant appel au bandit Romanetti pour s'assurer de son appui. L'élection est aussitôt contestée par Adolphe Landry et l'élection est annulée le 10 avril 1924.

Succédant à Dominique Paoli (1925-1931), le riche industriel, qui sait multiplier ses gestes de générosité et de bienveillance envers sa ville natale et ses alliés, est cependant élu conseiller municipal puis maire d'Ajaccio (de mai 1931 jusqu'à sa mort en 1934) mais n'exercera jamais vraiment ses fonctions préférant s'occuper d'avantage de la politique nationale. Hyacinthe Campiglia lui succèdera à partir du 21 août.

 

Les difficultés financières provoquées par un train de vie déraisonnable, aggravées par un déficit vertigineux des quotidiens de presse Le Figaro et L'Ami du Peuple, ainsi que son divorce avec sa femme Yvonne plongée dans la misère, ont fini de ruiner François Coty, qui, déjà miné par la maladie, s'est éteint le 28 juillet 1934, dans le pavillon de musique de Mme Dubarry à Louveciennes (78), seul et complètement ruiné par sa folie des grandeurs en ayant rêvé d'enrichir la Corse.

Lors de son enterrement au cimetière de Montbazon en Indre et Loire, on peut lire sur une couronne : " A François Coty, fils et maire d'Ajaccio, mort et ruiné en défendant son pays (!)". Le passé sulfureux et encombrant de François Coty avait rendu la Corse amnésique !

Le journal La Nouvelle Corse du 05 août écrit, en qualifiant sa vie de roman de Balzac : "Ce napoléon de la parfumerie, juché sur une colonne Vendôme de deux milliards, s'est écroulé comme un château de cartes".

Les cendres de François Coty, translatées en Corse le 07 juin 1968, ont été déposées dans le caveau familial du cimetière marin des Sanguinaires le 12 décembre 1971.

 

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Date de mise à jour pour cette page : 01 févier 2024