Vous pouvez écouter sur cette page un extrait de "A sposata"
interprétée par
Antoine CIOSI
La nature corse
extraordinairement bien préservée offre au visiteur des paysages aussi
enchanteurs que diversifiée. Elle renferme des particularités dont certaines
touchent au domaine du merveilleux et des pouvoirs cachés dans ses pierres
magiques : La catochite, utilisée par les mages servait à démontrer
les pouvoirs de la nature et traduit à elle seule, la spécificité d'une île
mystérieuse dont les roches, façonnées par le vent, les embruns, la pluie et le
temps, revêtent parfois des formes bien étranges.
La diorite orbiculaire de
Santa Lucia di Tallanu a l'aspect d'une peau de panthère. C'est la seule roche
de France qui ait été gardée par un détachement militaire, alors qu'elle ne
contient pas de minéraux précieux : En 1809, le général Morand envoya un corps
de troupe pour préserver le gisement des attaques ennemies. Il faut dire que la
diorite orbiculaire avait été jugée assez belle pour le tombeau de Napoléon et
pour celui des Medicis à
Florence. Le gisement de la Diorite orbiculaire a été pillé et il est
aujourd'hui pratiquement épuisé.
Le Vert d’Orezza, appelé également Verde di
Corsica, est une des deux pierres emblématiques du patrimoine géologique de la
Corse avec la diorite orbiculaire. C'est une pierre unique au monde dont les
gisement se concentrent en Castagniccia et plus particulièrement sur les trois communes de la région d’Orezza : Pietricaghju, Piupeta et Carchetu-Brusticu. La carrière de Carchetu a été
exploitée régulièrement depuis l'Antiquité et jusqu’au début des années 80.
Décrite au 19ème siècle comme la roche la
plus précieuse par le brillant de ses couleurs, de son tissu et de son beau poli,
sa teinte varie énormément entre le vert issu de la smaragdite,
le gris argent, le bleu ou le mordoré. Largement utilisé pendant la
Renaissance, u Verde d’Orezza a notamment servi à construire le mausolée
commandé par le prince Giovanni de Médicis dans la chapelle San Lorenzo. Le
gisement est aujourd'hui en danger.
Moins connu, le granite de
riebeckite, aisément identifiable par ses énormes cristaux noirs, que l'on
trouve dans la forêt d'Aïtone, est tout aussi rare.
A Saint Florent, on trouve sur
la plage des galets de rhyolite rouge.
Sur la plage de Galeria, on dégage de la
falaise, à la main, des sphérolites (pierres de forme circulaire).
Près de
Canari, on extrait la Petra Quadrata (ou magnétite) qui possède certaines vertus et que
l'on porte comme un talisman.
D'autres curiosités sont plus
connues : Ces roches qu'on appelle i taffoni
ont des forment spectaculaires ; on peut les observer dans les calanques de
Piana et dans le Cap-Corse. Ces cavités profondes ont certainement été utilisées
par les hommes de la préhistoire pour y abriter leurs morts ou pour des
cérémonies rituelles. Elles ont servi également d'abris aux bergers.
Sculptés dans la roche, ces
taffoni revêtent parfois des formes bien étranges : des visages, des têtes de
morts, des animaux, un
berger qui veille sur son troupeau, l'évêque qui bénit. Ces pareidolies qui interpellent et sollicitent notre imagination ont parfois donné
lieu à des légendes qui se sont perpétuées au cours des siècles. En voici quelques une :
LE LION DE ROCCAPINA
Sur
le site de Roccapina, entre Sartène et Bonifacio, un lion à la
crinière majestueuse domine couché sur un rocher en contemplant la
mer à 144m de haut, une petite plage de sable fin. Sur sa tête,
telle une couronne, on devine les ruines d'une ancienne tour
génoise.
La légende
raconte qu'au temps des Sarrasins, ce site grandiose était un vaste domaine
appartenant à un riche et puissant seigneur.
Un jour qu'il
chassait sur ses terres, il rencontra une jeune femme dont il tomba éperdument
amoureux. Ne pouvant l'épouser à cause de son rang, et fou de chagrin, il
invoqua la mort qui entendit son appel et le pétrifia sous l'apparence d'un lion
figé pour l'éternité.
LE MENHIR D'APPRICIANI ou LA BUCATA D'AGNESE
Devant la
chapelle du Col Saint Antoine, on peu voir sur son piédestal un monolithe de
2,19 mètres de haut. Il s'agit de la statue menhir d'Appriciani. Voici sa
légende :
A Appriciani,
près de Vico, dans la basse vallée du Sagone, au lieu-dit Cardicce,
vivait il y a bien longtemps une jeune fille nommée Agnese qui vivait avec sa
mère qu'elle aidait aux travaux de tous les jours. Agnese aimait
particulièrement les fleurs et en attendant de faire sécher une grosse lessive
qu'elle venait de faire, elle se mit à cueillir des fleurs des champs pour en
confectionner des bouquets. Elle ne voyait pas le temps passer, la lessive avait
eu le temps de sécher au soleil et la nuit commençait à tomber. Elle n'entendait
pas sa mère qui l'appelait : "Agnese, Agnese, que fais-tu, dépêche-toi
!". Au bout d'une bonne heure, Agnese n'était toujours pas rentrée; alors sa
mère exaspérée et en colère lui cria : " Che t'un secchi mai più, tu è li to
panni ! " (Que tu ne sèches jamais plus, toi et ton linge). Cette
malédiction frappa la pauvre Agnese qui demeura pétrifiée uniquement à
cause de son amour pour les fleurs.
LA SCALA DI SANTA REGINA
Un jour, un pauvre paysan
s'était blessé en travaillant et Saint Martin décida de lui venir en aide. Mais
le Diable qui n'était pas loin s'en mêla et leur ordonna de quitter
immédiatement une terre qui lui appartenait. Malgré les protestations du brave
laboureur soutenu par Saint Martin, rien n'y fit et le Diable entra alors dans
une immense colère. Il prit la charrue à bout de bras, la fit tournoyer au
dessus de sa tête et la projeta au loin. A peine la charrue s'était-elle brisée
en retombant sur un pic rocheux qu'un cataclysme se déchaîna aussitôt, la foudre
découpa les monts et le Golo, grossi par le déluge, sortit de son lit, se
frayant un chemin à travers la montagne en provoquant un véritable chaos.
Saint Martin, voyant le berger
tremblant de peur, le ramena chez lui puis revint sur les lieux pour
s'agenouiller et implorer la Sainte Vierge de mettre un terme à l'oeuvre
apocalyptique de Lucifer.
Lorsqu'il se releva, il constata
que le Golo avait retrouvé son lit et qu'il coulait maintenant paisiblement au
fond d'un somptueux défilé que bordait une route en lacets au pied de la
montagne, comme un escalier montant vers le ciel, vers la Santa Regina.
Au détour d'un pont, sur la route
qui relie Bocognano à Bastélica et à Tavera en passant par la bocca di a
Scalella, on aperçoit une cascade qui mesur plus de soixante dix mètres de
hauteur. On la nomme poétiquement le voile de la mariée. Les vieux habitants de Bocognano
l'appellent simplement «A Piscia». Voici son Histoire :
En des temps très lointains, coulait en cet
endroit, une source aux pouvoirs magiques dont nul ne souhaitait s'approcher car
elle était située sur le domaine de l'ogre de Canapale.
Un jour, une jeune princesse, se
fit en tombant, une vilaine blessure que les médecins ne purent soigner. Seule
la fontaine sacrée pouvait la guérir. Elle prit la décision de s'y rendre,
accompagnée de son époux et emportant comme présent pour l'ogre, son voile de
mariée.
Au contact de l'eau miraculeuse,
son mal disparu mais l'ogre, furieux de cette intrusion sur ces terres, déplaça
d'énormes rochers et la source devint un torrent qui l'emporta. Effrayée, dans sa fuite la jeune
princesse en perdit son voile de mousseline.
KYRIE ET CHRISTE ELEISON
Si vous passez par Ghisoni, vous
verrez en face du village deux montagnes, ou plutôt deux pics, qui portent
respectivement les noms de Kyrie Eleison (1535m) et Christ Eleison
(1260m).
C'est vers la fin du XIVème
siècle que la secte des Giovannali de Carbini, persécutée par le pape
Innocent VI, était allée se réfugier en Alesani où elle fut bientôt
exterminée.
Un habitant de Ghisoni qui avait
rejoint cette secte en Castagniccia retourna bientôt dans son village avec cinq
autres hérétiques qui furent aussitôt emprisonnés, torturés puis fusillés. Leurs
cadavres furent exposés puis brûlés le jour de Pâques sous les yeux de la
population.
Le curé de la paroisse fut pris
de pitié et se mit à prier pour eux et il célébra la messe des morts. Lorsqu'il
prononça les mots de Kyrie Eleison (seigneur prends pitié) et Christe Eleison
(christ prends pitié), la foule psalmodia avec lui et la montagne répercuta
l'écho de son chant. Alors, du bûcher ardant sortit un vol de colombes blanches
qui gagnèrent les deux sommets qui portent aujourd'hui ces noms.
LA LEGENDE DE CAPU TAFONATU
Les bergers du Niolu, qui
pratiquaient comme tous les bergers de Corse, la transhumance, auraient bien
voulu qu'au dessus du Golo un pont fut construit pour leur épargner une longue
et pénible route. Il y avait parmi les bergers un jeune homme orgueilleux qui
souhaitait satisfaire ce vieux rêve et cherchait un moyen pour y parvenir, quand
le hasard, un beau soir, alors qu'il gardait son troupeau, se présenta à lui
sous la forme du Diable.
Satan lui proposa d'exhausser son
désir si le berger s'engageait à lui donner la première âme qui franchirait le
pont. Le berger conclut le pacte et la nuit venue Satan se mit au travail.
Mais Saint Martin veillait au
salut des âmes des bergers. Il savait que le Diable devait avoir terminé son
oeuvre avant le chant du coq et se dépêcha d'aller en chercher un à la ferme la
plus proche. Satan en plein travail ne s'aperçut de rien.
Autour de lui, dans un vacarme
étourdissant, brûlaient les flammes de l'enfer qui faisaient fondre la roche. Le
coq, trompé par les lueurs infernales, croyant le jour venu, se mit à chanter.
Satan, également trompé par le
chant de l'animal, emporté par la fureur de n'avoir pu terminer à temps, jeta sa
masse dans les airs avec une telle violence, qu'il fit un trou dans le rocher
qui porte aujourd'hui le nom de Capu Tafonatu.
LE DESERT DES AGRIATES
Grenier à blé de
la Corse en des temps anciens, c'est aujourd'hui une région aride et déserte
entre Saint Florent et L'île Rousse.
Dans la vallée de
l'Ostriconi, les profondeur d'un lac voisin étaient habitées par un monstrueux
serpent "la Bestia" qui terrorisait tous les habitants de la
région. Tous les dimanches matin, lorsque la cloche sonnait, la Bête quittait
les profondeurs du lac pour venir sur la place de l'église choisir une nouvelle
victime.
Un jour, deux
puissants seigneurs dont la rivalité était légendaire, décidèrent de débarrasser
le pays du terrible fléau, mais au dernier moment, l'un d'eux trahit sa
promesse. Celui qui restait, revêtit son
armure et armé de sa spada (épée) s'en alla sonner la cloche de
l'église pour attirer le monstre qui ne tarda pas à apparaître.
Assoiffée de sang la bête se précipita
sur le preux chevalier qui livra contre elle un terrible combat d'où il sortit
finalement vainqueur. Enivré par sa victoire, oubliant de remercier Dieu qu'il
avait auparavant tant implorer, il prit la tête du monstre et fit, orgueilleux
et fier, le tour du pays sur son cheval. Devant tant d'arrogance, Dieu entra
dans une terrible colère. Une goutte de sang de la bête tomba sur la main du
chevalier qui sentit tout son corps se refroidir et se raidir doucement. Quand le cheval
fut de retour au village, le chevalier était mort et son épouse hurlant de
douleur, se mit à insulter le seigneur rival qui venait d'accourir. Celui ci,
ulcéré par des propos infamants, ne se contrôla plus et d'un coup d'épée, il lui
trancha la gorge. Une lutte fratricide s'engagea alors dans tous le pays et ne
laissa aucun survivant. Seule, à peine visible, une tour enfoncée dans le sable
témoigne encore aujourd'hui d'une ville maudite dans le désert des Agriates.
U FRATE E A SORA
Aux environs
de Sartène, au pont de Rena Bianca, tout à côté de la route nationale, on
peut apercevoir deux menhirs, l'un de 3 mètres de haut et l'autre, couché, de
1,60 mètre.
Depuis des temps
immémoriaux, silencieux et immobiles, U Frate e a Sora, un moine et une religieuse
qui fuyaient
ensemble Sartène pour cacher au loin leurs amours sacrilèges furent changés
en pierres au moment où ils se reposaient au bord du Rizzanese.
La nonne
est restée dans son attitude penchée, aux genoux du moine, tandis que celui-ci
demeure fièrement debout pour protester contre leur destin.
L'OMU DI CAGNA
Au dessus de Monaccia d'Aullène,
à la Punta d'Ovace qui culmine à 1340 mètres, se dresse en équilibre sur un
étroit socle de granit, un impressionnant bloc de roche à forme humaine.
L'omu di Cagna, impassible et viril, regarde fixement la plaine
qui s'étale à ses pieds.
Selon la légende le lion de
Rocapina aurait dit à l'omu di Cagna: "Se tu guardi la muntagna, eu ti
gardu la marina". (si tu veilles sur la montagne, je veillerais sur la
mer).
Selon la manière dont on le
regarde, l'omu di cagna prend la forme d'une tête humaine ou celle d'un phalus.
LA
SPOSATA
Il y a dans la région de Vico, au
dessus du village de Murzo, une montagne à la forme bien étrange que l'on nomme
la Sposata.
Dans cette modeste région des
Deux Sorru, vivait il y a bien longtemps une pauvre mère presque impotente et sa
fille Maria qui était belle comme le jour, mais qui possédait un coeur de
pierre.
En gardant ses moutons dans la
montagne, Maria ne pensait qu' à une seule chose: quitter cette vie de misère,
mais comment?; le hasard, un jour, vint à sa rencontre sous les traits d'un beau
jeune homme qui se présenta à elle comme étant le comte de la Cinarca. Il tomba
rapidement amoureux de la belle bergère et ne tarda pas à lui demander sa main
qu'elle lui donna sans hésiter.
Mais Maria était pauvre et elle
en avait honte; alors pour se constituer une dot, elle n'eu aucun scrupule à
dévaliser entièrement la maison de sa mère malade.
Elle emporta sans
aucun remord, tout ce qui avait un peu de valeur et disparut sans se retourner,
avec son chevalier, au sommet de la montagne. Mais les Dieux, émus par l'odieux
comportement de la jeune fille, se mirent en colère.
Le ciel se couvrit de gros nuages
noirs, le tonnerre gronda, un violent éclair s'abattit sur Maria qui fut
immédiatement pétrifiée. Elle était devenue une statue de pierre à l'image de
son coeur.
LES CALANQUES DE PIANA
Le Diable était tombé amoureux
d'une bergère qui loin de répondre à ses avances l'avait fait chasser par son
époux. Furieux d'avoir été éconduit, il déclancha une tempête apocalyptique et
transforma en statues de pierre le berger, la bergère, ses enfants et leur
chien. Ceux qui s'étaient moqués de lui, ne furent pas non plus épargnés par sa
malédiction.
Au milieu des éclairs et des
coups de tonnerre on pouvait entendre le Diable rire aux éclats; il ne se
doutait pas qu'il était entrain de façonner sans le vouloir une des plus belles
merveilles du paysage Corse. Quand Saint Martin découvrit
l'oeuvre qui avait été sculptée par le génie du mal, il se rendit compte qu'elle
n'était pas tout à fait terminée; il fit alors surgir du fond de la mer une
énorme vague qui vint sculpter le golfe de Porto dans lequel vinrent se mirer
les roches rougies par la colère du malin, tandis que les rayons flamboyants du
soleil couchant perçant à travers un coeur de pierre, complétait le plus saisissant des tableaux.
LA STANTARA DI LUZZIPEU
En Balagne, la chapelle Sainte Restitude
abrite une statue menhir haute de 2,40 mètres, dite de Luzzipeu (ou Urtiacciu),
dont on distingue parfaitement le visage. La légende raconte que c'est celle
d'un jeune homme qui aurait un jour abusé de la confiance de ses paisani.
Il avait été chargé de surveiller le littoral et de donner l'alerte en cas de
danger d'une invasion barbaresque pendant que les habitants du village
assistaient à la messe.
On ne sait pour quelle raison,
il souffla dans le cornu marinu pour les prévenir d'une menace
imaginaire qui eut pour effet de provoquer une grande panique. Pour s'être ainsi
moqué des gens de Calenzana, il fut aussitôt transformé en statue de pierre par
châtiment divin.
On dit aussi que lorsqu'elle
était à son emplacement d'origine, les bergers de Marsolino et de
Filosorma transportaient chaque année la statue de champs en champs pour
obtenir de beaux pâturages et une belle récolte.
E SETTE NAVE
Le 29 novembre 1693, sept galères parties de Barcelone
pour porter secours à Gênes sont surprises par une tempête près de la Giraglia,
et deux d’entre elles se brisent sur les récifs.
Un récit poétique "U lamentu di e sette galere" a
transformé en légende un événement historique : les circonstances du naufrage
raconté à la manière des anciennes traditions épiques sont en tout point
conformes au compte-rendu officiel fait en 1693 par le gouverneur génois de
Bastia...
Dans la presqu'île de l'Isolella,
sept îlots que l'on appelle pointe des Sette Nave, représentent
sept galères barbaresques qui furent pétrifiées à la suite de ferventes prières
que la population d'Ajaccio adressa à Saint Roch en l'implorant de la préserver
des razzias auxquelles se livraient les corsaires porteurs de la peste qu'ils
véhiculaient sur les côtes de Corse.
Saint Roch fut porté en
procession jusqu'au bord du rivage et le voeu des habitants d'Ajaccio fut
exaucé.
LES
YEUX DE SAINTE LUCIE
Pour avoir été dénoncée par son
fiancé, en tant que chrétienne, Sainte Lucie sera martyrisée en l'an 304. On dit, que ses bourreaux,
voulant la conduire au bordel, l'attachèrent à des boeufs qui refusèrent
d'avancer. Alors, ils aspergèrent son corps d'huile bouillante et lui
versèrent du plomb fondu dans les oreilles puis ils lui arrachèrent les seins et
les dents. Enfin, après qu'ils eurent allumé un bûcher et qu'elle fut épargnée
par les flemmes, ils lui tranchèrent la gorge.
D'après une autre légende, avant
d'être condamnée, Lucie se serait arrachée les yeux pour les faire porter à son
fiancé qui la poursuivait avec trop d'assiduité, alors qu'elle voulait consacrer
sa vie au service de Dieu.
Ce geste aurait été décidé par
Lucie après qu'elle ait demandé à son fiancé pourquoi il se montrait aussi
entreprenant et il aurait eu comme seule réponse: "vos yeux ".
La vierge, touchée par un tel
sacrifice, lui aurait par la suite rendu la vue, avec des yeux plus beaux
encore.
En Corse, Sainte
Lucie est réputée pour soigner les maux des yeux que l'on soigne le jour de sa
fête en allant chercher l'acqua di Santa Lucia aux nombreuses
fontaines qui portent son nom.
On trouve sur les
plages corses un petit coquillage qui a une face bombée et rosée d'un côté et
une face plane avec une spirale rosée sur un fond clair de l'autre. C'est ce
coquillage que l'on nomme "L'oeil de Sainte Lucie". Il s'agit en fait de
l'opercule érodé d'un mollusque de taille plus importante. Beaucoup le ramassent
car il aurait l'avantage de porter chance à celui qui le trouve. On en fait
également l'achat dans les commerces, souvent monté avec une chaîne ou un
cordon. L'œil de Sainte Lucie protègerait également du mauvais oeil (l'ochju)
celui ou celle qui le porte.
LIAMONE, LE FLEUVE SATANIQUE
Golo, Tavignano et Liamone sont
trois fleuves ; trois frères qui, souffrant de froid dans leurs montagne
respectives de Paglia Orba, Punta artica et monte Cimatella, décident un jour de
rejoindre la mer. Les deux premiers, Golo et Tavignano arrivèrent rapidement
mais Liamone rencontrait des difficultés et n'y parvenait pas. Il allait
renoncer, lorsque le diable apparut se proposant de l'aider à rejoindre ses deux
frères à la seule condition que chaque année il lui livre une âme humaine pour
le service des Enfers. Liamone accepta et put ainsi continuer sa course vers la
mer.
C'est ainsi que chaque année
Liamone ou l'un de ses affluents, Guagno, Catena, Cruzzini, Botaro, paient à
Satan, le terrible tribut.
LES
TAFFONI (ou Orii)
Bizarreries de la
nature, aussi
intrigantes que spectaculaires, les taffoni sont surtout visibles dans les
calanques de Piana et dans le Cap Corse. Avec des grottes parfois profondes de
plus de deux mètres ces taffoni, souvent utilisés comme refuges par les bergers,
ont servi d'abris aux hommes de la préhistoire qui y enterraient également leurs
morts. Les plus remarquables de ces taffoni façonnés dans une roche érodée par
le temps et les vents, représentent des animaux, des personnages, des formes
étranges sur lesquelles l'oeil s'attarde et s'interroge.
... et autres PAREIDOLIES.
Mais la Corse
nous offre tant d'autres merveilles qui s'exposent, permanentes comme le Lion de
Roccapina, ou éphémères, qui prennent vie sur un rocher à la faveur d'un
éclairage particulier...
Sur les hauteurs
d'Ajaccio, le chemin des crêtes, qui relie le Salario aux Sanguinaires en
est un bel exemple.
Une ballade très
facile, 2h30 de marche, un décor de verdure et de roches que l'érosion a modelé
avec le temps pour leur donner des formes aussi étranges que fantastiques, des
points de vue enchanteurs sur la ville, son golfe et les îles sanguinaires où le coucher du
soleil, comme une apothéose, viendra entre réel et imaginaire, compléter un
inoubliable tableau.
Vous pouvez cliquer sur une
image pour l'agrandir ou voir le diaporama
Ajaccio, chemin
des crêtes
Ajaccio, chemin
des crêtes
Porticcio
Vers Grossa
(Sartène)
Sotta
Menhir de Tavera
Orii de Monaccia
d'Aullène
Les îles Lavezzi
Restonica
Les calanques de Piana
Alta Rocca
Dans la montagne Corse
Bavella
Scandola
Cap pertusatu
Ghisoni - Défilé de l'Inzecca
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Date de mise à jour pour cette page :
04 octobre 2024