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LA CUISINE CORSE
A CUCINA CORSA
RECETTES TRADITIONNELLES
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LES PRODUITS CORSES
Les produits castanéicoles : les
différentes variétés de châtaignes au naturel ou
préparées.
a pitrina : variété plate de châtaigne ; a castagna
chjuppulosa : la châtaigne sèche dans son écale ; a
castagna secca : la châtaigne sèche ; bastarde ou
tighjulane ou teghje ou à pitrina ou campanese ou
ghjentile ou zerùbia ou russu ou vicu ou rudulàcciu ou
porupa ou lamosa ou caru ou villana ou insitina ou
urizzinca ou nucella : différentes variétés de châtaigne
; castagna à ballotte ou buttaccioli ou manciacheddi ou
capaghjatte : châtaignes bouillies avec leur écorce ;
castagna à fasgioli : châtaigne rôtie ; castagna à
pilate : châtaigne décortiquée et bouillie ; castagna
bianca : châtaigne sans peau que l’on suce comme un
bonbon ; castagna fresca ou castagna verde : la
châtaigne fraîche ; signore : de belles châtaignes
rôties ; slizinà : retirer la peau intérieure de la
châtaigne ; u mullone : la châtaigne restée tendre
malgré le dessèchement ; u piuvenu : la châtaigne unique
dans sa bogue et en forme de poire ; un ghjalone : une
châtaigne à moitié vide ; una ghjalla : une châtaigne
qui n’a que l’écale ; a pisticcina ou a castagnina ou a
farina castagnina ou i granasgioli ou i brìlluli ou i
farrìchjuli ou u scillò : la farine de châtaignes ; a
torta : la pâtisserie à base de farine de châtaigne ; u
bivarone : farine de châtaigne délayée à froid dans de
l’eau pour les cochons ; e fritelle : les beignets de
châtaigne ; i nicci ou i pisticcini : les crêpes de
farine de châtaigne ; u migliàcciu : gâteau de farine de
châtaigne ; a miliganta : bouillie de farine de
châtaigne et, par extension, une cuisine faite sans
aucun soin ; u pastaccinu : tartelette de farine de
châtaigne.
Les i brìlluli ou i farrìchjuli ou u scillò sont des
châtaignes roulées dans la farine puis mélangées à du
lait frais dans un plat. I vultaticci sont fourrées de
brocciu. Maintenant on met de la châtaigne dans le foie
gras, la bière etc...
Pasquale Paoli aurait dit : « Tant que nous aurons des
châtaignes, nous aurons du pain (de quoi nous nourrir)
».
Depuis 2010, le cynips détruit la châtaigneraie corse.
En 2014 a été introduit le thorymus, prédateur du
cynips, mais il faudra attendre plusieurs années pour
guérir la plus grande partie des arbres. C’est la raison
pour laquelle l’économie castéanicole a été atteinte et
que les prix ont grimpé. La châtaigne qui était « la
nourriture des pauvres » ne serait-elle pas devenue
aujourd’hui un produit de luxe ?
. Les charcuteries : le jambon, le saucisson, le lonzu
(le filet mignon fumé et salé), la coppa, le ficatellu,
les boudins, le ventru (intestin de porc préparé avec du
sang, du lard, des herbes aromatiques et du poivre), a
vuletta (la gorge du porc) ; le fromage de tête, u
ghjalaticciu (estomac de porc farci).
. Les viandes : le rôti, le ragoût, la daube, la
fressure, les tripes, le pot-au-feu, la viande de
chèvre…
. Les produits de la mer : le poisson (truite, dorade,
loup, mulet, morue, rascasse, sardines…), la soupe de
poisson, les oursins, les huîtres.
. Les légumes : la soupe (paysanne, de pois, de
haricots), la fouace à la courge, aux herbes, à la
patience (ròmicia), aux oignons, i migliacci (pâte levée
de farine de blé, avec oeufs et fromage frais).
. Les fromages : de brebis, de chèvre, fromage fait au
printemps et donc en plaine, frais, fait, vieux, pourri
(très fait).
. Les fruits : frais (pomme, citron, orange, poire,
cerise, figue, pêche), secs : figue, noix, noisettes,
amandes ; confits : cédrat, clémentine ; en confiture ;
avec de l’eau-de-vie.
. Les desserts : le brocciu frais, le fiadonu (gâteau
fait de brocciu, œufs et lait), l’imbrucciata
(tartelette au brocciu), a crustula (fouace remplie de
brocciu), a torta, (gâteau à la farine de châtaigne ou
autre), u cocciulu (boule de farine de maïs ou de
châtaigne), i frappi (sorte de merveilles plus
charnues), i fritteddi (les beignets), e frittelle
pisticcine (beignets à la farine de châtaigne), i
canistrelli (gimblettes), u caccavellu ou campanile
(gâteau de Pâques en forme de couronne, souvent garne
d’un œuf dur).
. Autres productions locales : le brocciu, l’huile
d’olive (la récolte se fait de novembre à juin), le miel
(fleurs de maquis qui changent selon les lieux et les
saisons, de châtaignier), le cabri, l’agneau.
. Les spécialités : I sturzapreti (boulettes d’épinard
ou de blettes avec du brocciu frais) ; i panzarotti
(beignets confectionnés pour le Vendredi saint) ; i
migliacci (pâte avec du fromage frais et salé) ; e
falculelle (préparation à base de brocciu cuit sur une
feuille de châtaignier, Corte) ; i finuchjetti (gâteau
avec des graines d’anis)...
En des temps
que je n'ai pas connu, la femme Corse occupait la plus
grande partie de ses multiples tâches ménagères, à
faire la cuisine pour une nombreuse famille. Les repas
étaient pris autour du fucone. Chacun sortait son
couteau de sa poche. La vaisselle était rare et une
tranche de pain, servait d'assiette. La femme restait
debout pour surveiller le feu et servir les siens. Elle
ne s'asseyait pour manger que lorsque tout le monde
avait terminé son repas...
Je revois
encore la salle principale au centre de laquelle
trônait le grand fucone. Au dessus de la
flamme qui ne s'éteignait presque jamais durant l'hiver, il y avait,
suspendue à une longue chaîne (catena) accrochée à une
poutre noircie par les ans, une lourde marmite en fonte
(a pignata) ou un chaudron (a
paghjola) dans laquelle grand-mère faisait
mitonner durant des heures la plus merveilleuse des soupes.
Cette soupe, constituée selon la saison d'une grande
variété de légumes du jardin, était si nourrissante
qu'elle était le plat unique du repas du soir qui se
terminait toujours par le fromage.
Les matins
d'hiver, très tôt avant de quitter la maison, mon oncle
se contentait d'un bol de café noir, parfois, d'un bol
de café au lait avec du pain trempé. Puis, vers neuf
heures, il revenait casser la croûte (cullazione).
En été, la
cullazione était prise à l'extérieur, au bord de la
rivière ou sous les châtaigniers. Mon oncle sortait de
sa musette (a musetta) son couteau
qui ne le quittait jamais, un beau morceau de pain qu'il
accompagnait d'un morceau de fromage, d'une tranche de
lard ou de jambon (prizuttu) et d'un bon
verre de vin de la vigne.
Pour ne pas
perdre de temps, à la saison de la dirasquera
(débroussaillage), le repas du midi (a merenda)
constitué de tranches de polenta ou d'une miche de pain
dont chaque tranche est imprégnée du jus d'un figatellu
qu'on réchauffe sur une flamme improvisée, était
également bien souvent pris en plein air.
A table, je me souviens que chacun avait sa place.
Personne ne prenait la chaise de grand-père (u
patrone di a casa) et même s'il était absent, son
assiette était mise. Quand il est mort, sa place est
revenue symboliquement à son fils.
Jamais on ne commençait un repas avant que tout le monde
ne soit assis et jamais on ne quittait la table sans que la
permission ne nous en ait été donnée. La miche était le pain traditionnel car
elle avait la vertu de se conserver longtemps dans la
meria (le bahut). Avant de l'entamer, on
faisait sur son dos une croix avec le couteau en signe
de respect. On veillait ensuite à ne pas reposer le pain
sur la table en le tournant à l'envers; grand-mère
disait alors que c'était "u pane di u boia" (le
pain du bourreau).
S'il arrivait que quelqu'un rote à table, ça n'était pas
considéré comme un comportement grossier. Au contraire,
cela voulait dire que le repas était savoureux et on lui
répondait: "bon pro ti faccia !" (que celà
te profite).
Par contre, si quelqu'un faisait le difficile on disait
: "un vole chè pane di u sabatu sera!" (il
ne veut que du pain du samedi soir!).
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