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De 1815 à 1845, des
aménagements sont effectués pour promouvoir la ville d'Ajaccio
au rang de chef-lieu du département : On procède à l'empierrage
des chaussées, à l'aménagement de trottoirs, à la création d'un
système de récupération des eaux pluviales, à la numérotation à
l'huile et à la dénomination des rues qui seront baptisées,
débaptisées et rebaptisées au gré des régimes politiques. Des
orangers et des palmiers viennent remplacer les vieux ormeaux de
la Piazza d'Olmo qui deviendra par la suite la
place des palmiers. Dès 1835, le quai Napoléon est
agrandi et prolongé jusqu'au niveau de la route royale qui
conduit à Bastia. |
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RUE BONAPARTE
Strada diritta ou
carrughju drittu ; Strada del Vescovo ; rue Napoléon ; rue royale ; rue Pozzo-di-Borgo.
C'est la première et la plus ancienne rue de la ville. Dans
cette rue, centre commercial, administratif et résidentiel, était
installés aux numéros 3 et 5 "il publico palazzo" dans laquelle se trouvaient
les l'appartements du gouverneur et celui du commissaire génois, le tribunal et
l'appartement du greffier. Les Pozzo-di-Borgo, les Peraldi, les Chiappe,
les Ponti, les Baciocchi, les Rossi, y occupaient les plus belles maisons
de la ville.
Vendu comme bien
national, l'immeuble correspondant à l'actuel numéro 5 a été
acheté par la famille Chiappe, dont les armes continuent d'orner le
portail. Une plaque rappelle que dans cet immeuble, à l'invitation de
Joseph et Napoléon Bonaparte, Pascal Paoli y a séjourné quelques jours
en mai 1791. Au numéro 10 se trouvait l'hôtel de la croix de Malte
dans lequel Murat a logé durant son court séjour en septembre 1815.
A l'entrée (coté place
Foch) se trouvait la porte de la cité génoise que ne pouvaient franchir que
quelques privilégiés du peuple corse.
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RUE CONVENTIONNEL CHIAPPE
Strada Troilo Lubero ; strada Baldovino Frasso ; rue du Centre.
Troilo Domenico Lubera était un notaire génois.
Cette rue porte le nom
d’Ange Marie Chiappe (né à Sartène en 1766 et mort à Paris en 1826),
député de la Corse, membre et secrétaire de la Convention nationale.
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RUE DE LA PORTA
Strada della porta ; rue du Diamant.
Nommée ainsi parce
qu'elle conduisait directement de la porte de la ville à la piazza del Diamante.
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RUE DE L'ASSOMPTION
Strada della fontana d'agostu ; rue du puy.
Construite en 1804 au coin de la rue de la
fontaine d'août, par François Levie, cette maison est sans doute
la plus ancienne maison du cours Sainte Lucie (futur cours Napoléon).
Elle abrite en 1815 le tribunal de commerce et la justice de paix.
Dans cette rue se trouvait une des rares fontaines
d'eau potable de la ville; mais elle était privée et son propriétaire,
le sieur Baciocchi en faisait payer l'usage.
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RUE DES ANCIENS FOSSES
Strada del macello.
Peut-être nommée ainsi
en raison d'un abattoir qui devait s'y trouver en ce temps là.
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RUE DES GLACIS
Strada dei forni.
Tous les marins du port
et tous les ajacciens connaissaient dans les années 40 la maison close
de la rue des Glacis qui faisait concurrence à la villa Nathalia.
Aujourd'hui, elle reste une rue typique du vieil Ajaccio d'autrefois.
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RUE DES BUCHERONS
Calabragà.
Ce toponyme qui signifie
"baisse les braies" en dit long sur la destination et l'usage
réel de cette rue au 18ème siècle. Les toilettes étaient dans la rue et
"calabraga" nous restitue une image des habitudes peu reluisantes
qui se pratiquaient ici. Pour parler de quelqu'un qui a une mauvaise
éducation on entend encore aujourd'hui ce dicton : "hé statu
alllevatu in Calabragà" (Il a été élevé à Calabraga).
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RUE DES TROIS MARIE
Stretta di Chapassu ; Stretta di Canneto.
Rue des trois Marie :
Marie la mère de Jésus, Marie de Béthanie et Marie de Magdala.
Stretta di Chapassu:
Dans cette rue existait la distillerie de Jean Chappaz, savoyard
d'origine. Grâce à son esprit d'entreprise il avait réussi à extraire de
l'alcool des asphodèles et sa réussite était enviée par de nombreux
Ajacciens qui le dénigraient à plaisir. Quand quelqu'un était malade on
disait : "s'hè bitu un'acquavita di Chiapassu" (il a bu une
eau de vie, c'est à dire un tord-boyau, de Chappaz) ou bien encore:
" L'acquavita di Chapassu, tomba l'omi quattr'a quattru" (l'eau
de vie de Chappaz tue les hommes quatre par quatre).
Stretta di Canneto:
Au dessus de l'actuel monoprix, au lieu dit Canneto, se trouvait le
bassin d'épuration des eaux emmenées par le canal de la Gravona. Des
conduites partaient ensuite du réservoir, passaient sous l'actuel
Monoprix et arrivaient jusqu'aux bains et au lavoir situé tout en bas de
la rue des trois Marie où se trouvait également une des rares
fontaines qui alimentaient en eau potable une partie de la population de
la ville. (voir plus bas-Ajaccio nostalgie, fontaine de Canneto-)
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RUE FESCH ( U BORGU )
Autrefois route d'accès à
la ville, les courbes de la rue Fesch suivent l'ancien chemin qui
longeait le rivage, le long duquel elle a été construite.
En partant de la place
Foch : Piazza del Olmo ; Piazza di u marcatu ; strada del magazzeno del
sale ; strada di Santa Catalina ; strada di San Rocco ; strada delle Tre
Marie ; strada Della Barriera ; stada dei Capuccini ; rue de l'Impératrice.
La cité génoise était
interdite aux corses qui vivaient dans ce faubourg (devenu l'actuelle
rue Fesch). U borgu était séparé de A città
par la piazza del olmo et par les murailles qui furent
démolies en 1790 par Jean Jérome Levie, premier maire élu, et selon les
directives de Napoléon.
En 1760, la première
habitation construite au Borgu, près de San-Rucchellu, est cette maison
en arcade, unique en son genre, qui existe encore aujourd'hui sous cette
dénomination : La maison Montepagano.
De ce temps là, la
mémoire locale en a conservé ce dicton : "Corre u Borgu e a città"
(courir le bourg et la cité) qui signifie "n'être jamais là
".
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CASA MOTEPAGANO
E Gallerie, 27 Rue
Fesch.
Cette grande villa
construite en 1770 dans le quartier naissant du Borgu, est surtout
connue par les vieux Ajaccien sous la dénomination de "E Gallerie"
en raison de son enfilade d'arcades en façade sur deux étages, les
loggias, qui constituent les galeries.
Issu d'une famille
originaire de Sestri Levante en Ligurie qui s'était installée à
Bonifacio au début du XVIIIème siècle, Angelo Montepagano, né en 1720
avait établi sa fortune en exerçant le métier de corailleur.
Il se marie à Ajaccio
avec Maria Anna LEVIE et affiche sa réussite en faisant édifier cette
maison de style typiquement génois. A l'époque, la villa qui n'avait aucun vis-à vis, disposait d'un vaste jardin et sa belle façade donnait
directement sur la mer toute proche. Au rez-de-chaussée, protégés par de
lourdes portes, se trouvaient les magasins où l'on entreposait le
précieux corail.
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RUE FORCIOLI CONTI
Strada Doria; strada
del Domo ; strada dei Gesuiti ; strada Delle Monacche ; rue du collège ; rue
des écoles.
C'est la deuxième rue
créée entre 1510 et 1530. Elle etait divisée en trois sections (Dei
Gesuiti, Doria, Delle Monacche). Elle conduit des fossés au Torrione de San
Giorgio.
Cette rue
est d'abord nommée Strada Doria en
l'honneur du condottière Andrea Doria, amiral de François 1er, envoyé en
Corse en 1503 pour mater la rébellion de certains féodaux corses qui
s'étaient révoltés contre la Banque de Saint Georges.
Dans cette rue se
trouvaient le couvent des Clarisses (1620) et le collège des jésuites
avec son église dédiée à Saint Ignace (1617), aujourd'hui Saint Erasme
(église des marins depuis 1815). Elle était donc très fréquentée par les
religieux, d'ou ses dénominations successives.
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RUE LETIZIA
Strada del peppe (del pevero).
Un moulin à poivre existait dans cette rue Letizia.
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RUE NOTRE DAME
Strada della chiesa ; strada San Gerolamo ; strada Venasco ; strada Lazaro Rossi ; strada
Centurione ; strada San Giorgio ; rue soeur Alphonse ; rue Pozzo-di-Borgo ; rue Zevaco Maire.
Lazaro Rossi (magnifico anziano) était un notaire né à Ajaccio le 15 décembre 1625.
Dans cette rue habitent les Cunéo.
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RUE ROI DE ROME
Strada del torrione ; strada della colletta ; Carruggio della fontanaccia ;
strada di San Carlo ; carruggio della cisterna ; strada del diamante ; rue Bourbon.
C'est la
troisième rue créée entre 1510 et 1520. Elle conduit des fossés
au Diamante. Elle était habitée par les Ramolino, les Ponte, les
Ornano, les Benielli, les Paravicini, les Costa.
A San Carlo se trouvait une des citernes qui
alimentait en eau les habitants des quartiers avoisinants.
Aujourd'hui, elle porte le nom du fils de Napoléon 1er et de
Marie-Louise d'Autriche : Napoléon François Charles Joseph
Bonaparte (1811-1832), qui fut successivement roi de Rome à
sa naissance, prince impérial, prince de Parme, Napoléon II et
duc de Reichstadt. C'est à titre posthume qu'il portera le
surnom de l'Aiglon.
Autrefois
divisée en 3 sections (Fontanaccia, San Carlo, Della Coletta) cette rue avait aussi son dicton : "Va
a tirati un sartu ind'a culletta" (Va faire un saut dans
la montée), qui signifie : "va te promener" ou "va
te faire voir".
Dans cette rue,
attenant à l'église Saint Jean-Baptiste, se trouvait l'hôpital
Bourgeois (l'ospizio dei Poveri) crée en 1581.
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RUE SAINT CHARLES
Strada Malerba ;
strada del Séminario Vecchio ; strada Trabacchino.
Malherba était un
notaire génois. Dans cette rue, qui conduisait au vieux séminaire, les
notables de la ville comme les Paravicini, les Ornano, les Benielli, les
Ramolino y avaient élu domicile.
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RUE SAINTE CLAIRE
Strada Géronimo
Scaffa.
Géronimo Scaffa
(magnifico anziano) était un notaire.
Aujourd'hui, le nom de
cette rue renvoie à Sainte Claire d'Assise (Santa Chiara)
fondatrice de l'Ordre des Pauvres Dames (Clarisses), déclarée sainte par
l'église catholique.
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LA PLACE DU DIAMANT
Piazza del diamante ;
place Bonaparte ; place Royale ; place De Gaulle.
Autrefois, en 1773,
cette place était un jardin, propriété du sieur Etienne Meuron, sur lequel était
édifié une grande maison avec son potager, son bassin d'arrosage, ses
écuries et son moulin à huile. En 1832, l'agrandissement de l'hôpital
militaire, dont les travaux ne seront d'ailleurs réalisés qu'en 1841,
imposa la destruction de l'ensemble.
Inaugurée en 1802 par le
préfet Miot, la place du Diamant appelée ainsi en raison d'un ancien
bastion des remparts, deviendra la place Bonaparte. Le 7 mai de la même
année, la guillotine est transférée place Miot.
La place du Diamant changera
souvent de nom au gré des courants politiques mais restera toujours "U
Diamante" dans le coeur
des Ajaccien. En août 1854 le conseil général lance une
souscription pour l'édification d'un monument à la gloire de Napoléon.
Inaugurée par le prince Jérôme Napoléon le 18 mai 1865, (l'Encrier,
comme la surnommeront les Ajacciens) est l'oeuvre de Viollet-le-Duc.
La statue deNapoléon 1er est de Barry ; celle de Lucien est de
Thomas ; celles de Joseph et Louis sont de Petit ;
La statue de Jérôme est de Maillet.
L'ensemble est aussitôt
décriée par les Ajacciens qui jugent que cette statue d'un Napoléon vêtu
d'un habit de fantaisie que quelques-uns qualifie de costume d'empereur
romain, tenant dans sa main le globe du monde, tandis que ses quatre
frères debout et à pied, paraissent avoir du mal à le suivre, est une
oeuvre déplorable et ridicule qui défigure la piazza di u
Diamante. Ce jour là, le peuple corse tout entier, proteste contre
cette mutilation historique et refuse de reconnaître Son Empereur sous
les vêtements d'un Romain, qui mène son cheval à l'abreuvoir, auquel on
a oublié de mettre des éperons et qui tourne le dos à la ville pour
regarder la mer. A côté, les deux exèdres en marbre blanc dues au ciseau
de Vital Dubray apparaissent si remarquables qu'elles ne semblent pas
appartenir à l'ensemble.
Cette place du Diamant,
d'une superficie de 12000 m2, a été par 3 fois le théâtre d'importants
travaux (1969,1982 et 1986 avec la construction d'un parking souterrain
qui en 2016 a nécessité un important étayage pour soutenir l'esplanade).
Terminés en 1989, les aménagements de la place du Diamant soulèvent à
nouveau un tollé de protestations de la part de nombreux Ajacciens qui
dénoncent le massacre d'un haut lieu du patrimoine : les deux
magnifiques bancs de granite ont disparu, le vieux kiosque a été
remplacé par une caricature, le sol de terre battue a laissé la place au
béton et l'imposante statue, après avoir subi un "lifting" sur le
continent, est depuis tournée vers la ville et regarde impuissant une
place du Diamant qui menace de s'effondrer.
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LA PLACE DES PALMIERS
Piazza del'olmo ; place du marché ; place
Foch.
C'est là plus ancienne
place d'Ajaccio. Elle fit partie du plan de restructuration et de
modernisation engagé par Napoléon en 1802. On y construisit tout autour
des maisons que les riches Ajacciens voulaient habiter. La place fut
agrandie vers la mer et, dans le but de lutter contre la pénurie d'eau,
elle fut dotée d'une fontaine monumentale (qui ne fut véritablement
terminée qu'en 1827) ornée de 4 lions en granit, oeuvre de Jérôme Maglioli et d'une statue en marbre du premier consul, oeuvre de
Maximilien Laboureur.
Les vieux Ajacciens
l'appellent encore aujourd'hui "la fontaine aux quatre lions."
Autrefois, on pouvait
voire des femmes et des jeunes filles qui venaient y remplir un tonnelet
de bois ou une cruche. Du matin jusqu'à tard le soir, transportant sur
leur tête, posé sur une
capagna, ce tonnelet qui pesait entre 20 et 25 kilos,
elles parcouraient la ville, grimpant parfois plusieurs étages, pour
livrer contre un peu d'argent, le précieux liquide..
Sur cette place se
faisaient de nombreux échanges commerciaux avec les villages alentour et
les vieux Ajacciens employaient l'expression "falà in piazza" qui
signifie : " aller faire ses courses".
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PLACE SPINOLA
Piazza Spinola ; place
Beaumanoir.
Cette petite place près
de la citadelle porte le nom de Carlo Spinola qui était
commissaire de la ville Génoise en 1765. Le gouverneur Spinola expédia
dans toutes les pièves de l'île des soldats chargés de lever de gré ou
de force l'impôt des due seni. Au mépris de la foi jurée, il
donne l'ordre d'arrêter et d'emprisonner le Comte Vincente de Leca et
plusieurs seigneurs de la Roca, une région qu'il parcourut ensuite en
vainqueur avec son armée en pillant, détruisant et brûlant sur son
passage une grande partie de la Cinarca.
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PLACE ABBATUCCI
La statue
de général Jean-Charles Abbatucci dont le nom est gravé sur l'arc de
triomphe, est une oeuvre de Vital Dubray qui a été inaugurée le
28 août 1854. De nombreuses autres statues sont érigées à la mémoire des
personnages importants du premier Empire et fixent dans la pierre et le
bronze l'empreinte napoléonienne.
Le général Abbatucci est un des Corse qui a son
buste dans la galerie des Batailles du château de Versailles. Né à
Zicavo, officier d'artillerie, général à 23 ans, il devient commandant
des armées du Rhin et de Moselle. Il meurt en Alsace à Hunningue au mois
de novembre 1796.
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SQUARE TROTTEL
Près de la plage du même
nom, en bas du Parc Berthault, une stèle avec un médaillon en bronze,
oeuvre du sculpteur bastiais Louis Patriarche (1922), rend hommage à Emmanuel
Arène, né à Ajaccio en 1866 et décédé en 1908 en Savoie. C'était un
homme politique, journaliste et auteur dramatique. En Corse, il a été
député entre 1881 et 1904, puis sénateur de 1904 à 1908 et finalement
rédacteur aux journaux "20ème siècle", "Paris" et "Figaro".
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BOULEVARD DANIELLE
CASANOVA
Strada del fosso.
Cette rue était baptisée ainsi en raison des fossés remplis d'une eau
nauséabonde qui entouraient les murs de la citadelle et dans lesquels,
on jetait les cadavres.
Danielle Casanova,
militante communiste, née à Ajaccio le 09 janvier 1909 est morte en
déportation à Auschwitz le 09 mai 1943. |
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PASSAGE POGGIOLO
Stretta del Poggiolo.
Sous un immeuble de la rue Fesch, ce passage permet de rejoindre
rapidement le port et la place du marché. A l'époque de sa construction,
l'immeuble qui abrite l'Hôtel du Golfe était au bord de l'eau
C'est directement sur le rivage que conduisait également le passage du
Poggiolo.
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COURS NAPOLEON
Corsu Santa Lucia ;
Stradone di Negroni ; voie Royale.
En juillet 1802, le
percement du grand cours, de la Caserne à Sainte Lucie, va permettre à
la ville de se développer dans un nouvel espace. Les riches
propriétaires n'hésiteront pas à quitter leurs appartements de la
vieille ville pour investir rapidement dans cette nouvelle artère où
l'urbanisation, stimulée par la construction de la préfecture puis du
théâtre va se poursuivre rapidement. Vers 1850, les premières maisons
destinées à la location accueillent une population rurale grandissante
venue en ville chercher du travail. En 1857, devant Sainte-Lucie, sera
ouvert un chantier de constructions navales qui permettra de faire vivre
plus de 150 familles.
Les maisons du Cours
Napoléon :
Au n°2 du cours
Napoléon, on trouve la maison (1805-1807) du Général Fiorella, véritable
banquier de la ville, qui prête de l'argent à des taux usuriers. Il s'y
installe en 1814 avec sa seconde épouse (il a 53 ans, elle en a 17) et
ses deux filles.
Au n°4, la maison
Rossi (1820) ; au n°6, la maison Forcioli (1815) ; au n°8, la
maison Bodoy ; au n°10, la maison Boldrini (1821) ; au n°12,
la maison Arène (1819) ; au n°14, encore la maison Bodoy (1825) ;
au n°16, la maison Lanfranchi (1823), construite sur
l'emplacement de la citerne Negroni ; au n°18, la maison Cunéo
d'Ornano (1840) ; au n°7, la maison Carbone (1812), dite la
maison jaune, est la première maison édifiée en haut du
cours Sainte-Lucie ; aux n°9&11, la maison Pozzo-di-Borgo (1840)
qui abrite à cette adresse la pâtisserie de Mme Mille ; au
n°20, formant l'angle du cours
et de la rue de l'assomption, la maison construite par François Levie
semble dater de l'année 1804 et se trouve être sans conteste, la plus
ancienne maison du cours. Elle abritera en 1815 les tribunaux de
commerce et de la justice de paix ; au n°24, la maison Zevaco
(1845) ; au n°26, la maison Po (1809) ; au n°19, l'Hôtel
Sebastiani (1830), détruit par un bombardement américain en 1943 ; au
n°28, la maison Vico (1825) ; au n°21 la maison Costa (1827)
; au n°23, l'Hôtel Vico (1850). C'est le dernier hôtel du cours
Napoléon ; au n°25, la maison Beverini (1846) ; au n°40,
la maison Frasseto ; au n°42, la maison Pompeani, U Scalone
(1814). La maison actuelle a été construite en 1939 sur les ruines de
l'ancienne.
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RUE EMMANUEL ARENE
Rue neuve ; rue
vieille place ; rue Saint-Louis ; rue Cardinal.
Elle part de la rue de
La porta, coupe l'avenue du 1er Consul et rejoint la rue Stéphanopoli.
Emmanuel Arène
(1856-1908), conseiller général de la corse, plus jeune député de
France, sénateur de la corse de septembre 1904 jusqu'à sa mort. U Rè
Manuellu était également journaliste et écrivain. |
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RUE STEPHANOPOLI
Strada del caffè ;
stretta di Conti ; rue Neuve ; rue Royale.
Cette rue part du cours
Napoléon et rejoint la rue Fesch.
Démétrius Stephanopoli
De Comène, (1749-1821) d'origine grecque, est né à Paomia (Cargese).
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LE COURS GRANDVAL
A partir de la place du
Diamant, deux artères nouvelles voient le jour : le boulevard Lantivy et
le cours Grandval dont les travaux commencés en 1801 vont se poursuivre
à partir de 1862 par l'acquisition du jardin Saint François et des
terrains du Casone. Le long de ce boulevard qui deviendra un quartier
résidentiel, seront construites de magnifiques bâtisses et de somptueux
hôtels destinés à accueillir une riche clientèle étrangère.
Cette
nouvelle avenue sera baptisée le Cours Grandval en hommage
à un enfant d'Ajaccio bienfaiteur de la ville, Joseph Grandval, un
filleul de Letizia Bonaparte qui a fait fortune dans une raffinerie de
sucre à Marseille.
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Les édifices publics |
LA PREFECTURE (ou
Palais Lantivy)
C'est sous le règne de
Louis XVIII qu'est décidée la construction d'un nouvel hôtel de
préfecture dont le siège était auparavant situé dans les locaux du
séminaire. Décidés par une ordonnance royale du 25 septembre 1822, les
travaux débutent en juillet 1826 et sont dirigés à distance par un
architecte parisien, Alphonse Henri De Gisors. Les matériaux utilisés sont
extraits de la carrière du Belvédère.
Cependant les travaux
traînent en longueur et le maître d'œuvre, Dominique Vico, est remplacé
le 29 août 1830 par François Levie qui vient de terminer le théâtre
Saint Gabriel et qui clôturera enfin ce exorbitant programme le 15
septembre 1836, date à laquelle son premier locataire, le préfet
Jourdan, prendra possession des lieux. Valéry dira : "Voila un
édifice bien trop fastueux pour une île aussi pauvre. L'éclairage et les
soirées de M. le préfet seront chers dans ce splendide palais...".
L'extension du bâtiment
date des années 1990. Le hall d'entrée du palais abrite le sarcophage du
Bon Pasteur, en marbre de Carrare, trouvé à Saint Jean en 1938.
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L'HOTEL DE VILLE
Les premiers projets de
construction d'un nouvel hôtel de ville datent de l'Empire, exactement
de 1808; mais le véritable projet de
construction, qui date de l'époque de Napoléon 1er, ne se concrétise
qu'en
1826. Les travaux dirigés par l'architecte Pergoli sont réalisés
par l'entreprise
Elie Exiga. Le 19 décembre 1834, les services municipaux s'y
installent enfin. Le tribunal Civil et le tribunal de Commerce y sont
également logés de 1835 à 1873. En 1857, la façade de "la maison
carrée" est dotée d'une horloge Borrel-Fontany.
Le bâtiment principal sera agrandi en 1891 sur un terrain gagné sur la
mer. Les travaux seront dirigés par Barthélemy Maglioli.
En face à la mairie sur
le quai, la statue Atlante en granit rose sur sa pyramide, d'un
poids de 18 tonnes et d'une hauteur de 6 mètres, a été réalisée par le
sculpteur Noël Bonardi en 1990.
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LA CITADELLE (U
FOSSU)
En 1483, l'office de
Saint Georges, ayant repris le contrôle de la Corse et soucieux
d'asseoir son autorité vis a vis du contre pouvoir local, décide
l'édification d'un site portuaire fortifié sur un promontoire appelé par
les génois "punta della leccia", plus sain que le site de
Castel-Vecchio et plus facile à protéger. Le 30 avril 1492, la
première pierre qui sera le point de départ de la nouvelle cité d'Aiacciu
est posée et les premières familles génoises et ligures s'y installent .
En 1503, le maréchal de
Thermes fait procéder à la fortification du castellu en
l'entourant d'épaisses et hautes murailles. En 1562, de larges fossés
sont creusés autour des murailles et remplis d'eau de mer et l'on
n'accède plus dans la citadelle que par un pont-levis.
Dans ce quartier que les
vieux Ajacciens appellent toujours "U fossu", la citadelle
d'Ajaccio, véritable patrimoine culturel, reste encore aujourd'hui,
malgré les nombreuses négociations entreprises, une propriété du
ministère de la défense.
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LA CATHEDRALE
En 1582, le pape
Grégoire XIII et le Sénat de Gênes autorisent la construction d'une
cathédrale en remplacement de l'église Sainte Croix démolie en 1553 pour
permettre l'aménagement des fossés de la citadelle.
La réalisation de la
cathédrale est confiée à Joseph Mascardi, vicaire apostolique qui meurt
durant les travaux, puis à Jules Giustiniani nommé évêque d'Ajaccio qui
poursuivra l'oeuvre de Mascardi jusqu'à son achèvement en 1593. La
légende veut que Napoléon 1er y ait été baptisé le 21 juillet 1771 par
l'abbé Jean-Baptiste Diamante.
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LA MAISON BONAPARTE
Dans cette maison située
rue Malerba (Saint Charles) Napoléon y naquit le 15 août 1769.
A l'époque génoise,
c'était une modeste demeure de 6 pièces à laquelle fut annexée la maison
Bozzi en 1743. En 1790, Carlo Buonaparte y ajoute la maison Sapia. En
1793, la famille Bonaparte est en fuite et la maison, abandonnée aux
Paolistes, est entièrement saccagée. Quand Letizia rentre à Ajaccio fin
1796, elle procède à des travaux d'agrandissement et de
remeublement de la maison. Elle quittera définitivement Ajaccio en
juillet 1799. Bonaparte habitera la maison familiale pour quelques jours
et pour la dernière fois à son retour d'Egypte en 1799. Il ne
reviendra plus jamais en Corse.
En 1804, Napoléon dont la
maison est désormais inhabitée en fait donation, contre la volonté de sa
mère, à son cousin André Ramolino qui décède en 1831 en la laissant à
son filleul André Napoléon Levie. Letizia intente alors un long procès
et la maison retournera aux Bonaparte en 1843. En 1923, la maison
Bonaparte devient propriété Nationale.
En face de la maison,
dans le petit jardin, on remarque un buste en bronze du Roi de Rome,
oeuvre du sculpteur marseillais Jean-Elie Vezien, installé ici lors du
centenaire de la mort de Letizia, en 1936.
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LE CHATEAU BACIOCCHI
Le Comte Félix
Baciocchi, né à Ajaccio en 1803, était le neveu d'Elisa, soeur de
Napoléon et premier Chambellan de Napoléon III. En 1851, bravant le
paludisme, il fait construire sur un terrain de 11000 m2 situé au lieu
dit "les cannes", une somptueuse demeure. Les deux aigles
de marbre qui surmontent la façade lui ont été offerts par le prince
Demidoff, époux de la princesse Mathilde Bonaparte.
En 1860, faisant escale
à Ajaccio, l'empereur Napoléon III et l'Impératrice visitent le château.
En 1922, la comtesse Baciocchi, établie à Florence, vend le château à la
société religieuse des filles de Marie.
En mai 1945 et durant 5
mois la ville est complètement isolée en raison d'une épidémie de peste
et le Château Baciocchi est transformé en lazaret.
Devenu établissement
secondaire en 1963 et baptisé "école notre dame", le château devient en
1971 l'établissement scolaire Saint-Paul..
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LE PALAIS FESCH
L'Abbé Felix Peraldi,
prête-nom du Cardinal Fesch exilé en Italie par une loi du 18 janvier
1816 qui chasse les familles des Bonaparte hors de France, fait
construire selon la volonté de ce dernier, un institut de la science
et des arts. Le bâtiment a été construit par étapes de 1827 à
1868 et les travaux ont été dirigés par plusieurs architectes, dont
Frasseto. Joseph Fesch
mourra le 13 mai 1839 avant que son projet ne soit achevé.
L'édifice servira tour à
tour de caserne (sous Louis Philippe), d'institut d'études, de musée, de
collège de garçons (jusqu'à 1936). Le musée y prendra définitivement
place en 1936. Durant la seconde guerre mondiale, le palais Fesch a même
abrité une soupe populaire.
En 1845,
l'édifice abrite le collège communal et il ne sera inauguré qu'en 1852.
Au milieu de la grande cour carrée, trône sur un piédestal la statue du
cardinal Fesch, inaugurée le 15 août 1856. C'est une oeuvre en bronze de
Vital-Dubray (1813-1892).
Le Palais Fesch, dont il
est utile de rappeler qu'il est, après le Louvre, le deuxième musée de
peintures Italiennes, abrite environ 1200 toiles provenant pour la
plupart, des pillages effectués par Napoléon lors de sa campagne
d'Italie et offertes à son oncle Joseph qui en fit don à la ville
d'Ajaccio.
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LE LAZARET D' ASPRETTO
En 1837, les services
sanitaires de la ville demandent le remplacement du lazaret construit en
1807 sur l'île de Mezzu mare aux Sanguinaires et trop éloigné de
la ville. Commencés en 1843 et dirigés par l'architecte Lottero,
interrompus en 1845 faute de crédits, les travaux repris par
l'architecte Cotin ne seront achevés que le 31 mai 1847.
Le Lazaret n'a jamais
vraiment fonctionné comme tel, sauf en août 1855 lorsque quatre
voyageurs arrivant de Sardaigne et présentant tous les signes du cholera
et y sont mis en quarantaine et meurent quelques jours plus tard. Malgré
les précautions qui ont été prises l'épidémie se développe en ville et
sévit jusqu'à la fin de l'année faisant de nombreuses victimes.
Le Lazaret d'Aspretto a
servi de dépôt de tabac, d'écuries et de logement destinés aux détenus
qui travaillaient à la construction de la route impériale. En 1960, il a
même été exploité comme établissement de boisson sous l'enseigne "Le
bar des amis".
Le Lazaret a été inscrit en 1977 à l'inventaire
des monuments historiques. Après un projet de réhabilitation en
résidence hôtelière qui n'a jamais vu le jour, il devient en 1996,
propriété de François Ollandini qui décide de le reconvertir en
centre culturel et en musée.
Aujourd'hui, le Lazaret Ollandini abrite le musée
Marc Petit et des spectacles ainsi que des expositions y ont lieu
régulièrement.
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LE TEMPLE PROTESTANT
En 1868 Miss Thomasina
Mary-Anne Elisa Campbell achète un terrain communal de 750 m2 sur le
cours Grandval pour y faire construire un temple protestant destiné à
parfaire le bien-être de ses compatriotes. En raison des difficultés
qu'elle rencontre pour son projet, l'acte de vente ne sera signé que le
13 août 1874 devant le notaire Dominique Risterucci, entre le maire de
la ville d'Ajaccio François Forcioli Conti et Mademoiselle Thomasina MAE
Campbell, représentée par Dominique Stefani, architecte et conducteur
des travaux de la superbe église de la Sainte Trinité (The
Holy Trinity church) toute en granit gris, qui sera ouverte au culte
en 1878.
Aujourd'hui,
Ajaccio station d'hiver n'est plus et l'église Anglicane,
propriété de la ville, a perdu sa vocation pour devenir une école de
danse. |
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LA CHAPELLE DES GRECS
La construction de la
chapelle de Notre Dame du Mont Carmel date probablement de 1619. Elle a
été baptisée chapelle des Grecs car elle servi de 1731 à 1774 de lieu de
culte à la communauté grecque chassée par les Corses de la région de
Cargèse (Paomia) où Gênes l'y avait installée en 1610.
Dans cette chapelle reposent plusieurs membres de la famille
Pozzo-di-Borgo ainsi que le général d'Empire
Pascal Antoine Fiorella (1752-1818) qui après avoir pris a retraite, s'étais
mis à exercer la fonction de banquier en prêtant de l'argent aux
notables à des taux d'usurier et à des conditions discutables.
Vainqueur de Castiglione,
gouverneur de Milan, sénateur du Royaume d'Italie, le général Fiorella a
son nom inscrit sur l'arc de triomphe et une rue d'Ajaccio porte
aujourd'hui son nom.
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LE CIMETIERE
Au début du XVIIIème
siècle, malgré un arrêté pris sous la révolution, les morts sont encore
enterrés dans les églises. C'est à la cathédrale d'Ajaccio que l'on
ensevelit le plus. Les cadavres y sont entassés pêle-mêle et c'est à
peine si on les recouvre de chaux. En 1782, la ville décide la
construction d'un cimetière au jardin Benielli, mais les orages et les
écoulements qui déterrent les cadavres forcent la municipalité à choisir
en 1789 le jardin de Saint François comme nouvel emplacement. Un choix
qui se révèle malheureux car les vents soufflent vers la ville des
odeurs pestilentielles. En 1798, on décide à nouveau de déplacer
le cimetière aux Capucins. Cette solution s'avère encore insatisfaisante
et le Conseil municipal décide de déplacer le cimetière, cette fois
assez loin de la cité. C'est donc en pleine campagne, sur la route des
Sanguinaires au lieu dit Cannicciu (la cannaie) que les
Ajacciens fixent définitivement leur choix. Le cimetière marin des
Sanguinaires est ouvert le 27 février 1834. Il sera par la suite
agrandi deux fois : D'abord en 1876 puis en 1934.
Des anonymes et de
grands hommes, qui ont écrit l'histoire de la Corse, y dorment côte à
côte dans un repos éternel et nous invitent à parcourir ces allées des
ombres à la recherche du temps passé.
Au centre de l'allée
principale, la Madonuccia, offerte à la ville par la fille
du parfumeur François Coty, veille sur le repos des âme. |
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LES SANGUINAIRES
Les île sanguinaires qui
ont été rendues célèbres par Alphonse Daudet dans les "Lettres de mon
Moulin", se composent de quatre îlots : Isula di Porri, Isulettu
(l'île des Cormorans), Isula di Cala d'Alga et l'Ile de Mezzu mare (la
grande sanguinaire).
Positions côtières
stratégiques, les Sanguinaires sont un lieu d'observation idéale et les
génois y construisent en 1550 et en 1608, une tour de gué (tour de la
Parata) et une tour carrée (tour de Castellucciu).
Le 22 mai 1640, les
Sanguinaires sont cédées à perpétuité à un noble génois, Jean
Jérôme Ponte. On y plante du blé, de la vigne, des arbres
fruitiers, on y élève du bétail et l'on y pratique une chasse abondante.
Le Plan Terrier rapporte que dès le XVIIIème siècle une dizaine de
familles exercent une activité agricole sur l'île de Mezzu mare (la
grand île).
En 1776, les Sanguinaires
deviennent propriété d'un certain Gauthier qui y pratique la pêche au
thon.
En 1791, le domaine en
devient propriétaire et l'île va servir de Léproserie à partir de 1807
jusqu'à la construction du nouveau Lazaret.
EN 1838 les Sanguinaires
seront acquises par la ville d'Ajaccio qui y construira en 1845 le
célèbre phare (toujours en activité) et un sémaphore en 1865 (désaffecté
en 1955).
Sanctuaire d'espèces
animales et végétales, les îles sanguinaires ont été classées "zone
natura 2000".
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L'HOSPICE EUGENIE
Construit à partir de
1842 et terminé en 1854 par le même architecte qui a notamment édifié le
lazaret d'Aspretto, Lottero, l'hospice Eugénie a remplacé l'ancien
hôpital des pauvres fondé en 1581 qui était installé à l'époque dans les
bâtiments qui abritent aujourd'hui les services techniques de la ville
au coin du boulevard Daniel Casanova et de la rue Soeur Alphonse.
L'Hôpital, alors appelé
"Hospice civil" a été transféré boulevard Lantivy en 1848. Portant le
nom de sa généreuse donatrice l'Impératrice Eugénie, il est devenu
"Hospice Eugénie" par délibération du 17 août 1855,
Aujourd'hui ce bâtiment
loge les services du rectorat.
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L'EGLISE SAINT ROCH
La population du cours
Sainte Lucie étant de plus en plus nombreuse, la ville décide en 1862 la
construction d'une nouvelle église au lieu-dit "Fortino".Construite
entre 1888 et 1905
d'après les plans de l'architecte Maglioli, l'église Saint Roch sera
inaugurée en 1897. La nouvelle église a détrôné celle de
San Rucchellu sul mare construite dans la rue Fesch en
1599 à l'initiative de Mgr Guidiccioni et située à en ce temps là en bordure de mer.
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LE CHATEAU DE LA PUNTA
Il symbolise en quelque
sorte le triomphe des Pozzo di Borgo sur leurs ennemis jurés: Les
Bonaparte..
On raconte que lorsque
le dernier des Bonaparte fut écrasé et que la commune eut incendié son
palais, un Pozzo s'en vint prendre ces débris qui avaient vu la grandeur
du plus grand des Bonaparte et les transporta au dessus d'Ajaccio pour
dresser avec les pierres de ces Tuileries qui avaient été
napoléoniennes, un palais Pozzo qui dominât la Casa Bonaparte.
Le duc Jérôme
Pozzo-di-Borgo fait édifier en 1886 à 600 mètres d'altitude sur les
hauteurs d'Ajaccio le château de la Punta dont la construction d'une
surface d'environ 600 m2, confiée à l'architecte Charles Vincent, sera
achevée en octobre 1891.
Les pierres ayant servi
à sa construction proviennent du château des Tuileries qui a été
incendié en 1871. Les grilles de fer forgé sont celles du château de
Saint-Cloud. Classé monument historique en 1977, le château de la Punta
a été, ironie du sort, gravement endommagé à son tour par un incendie en
juillet 1978.
Véritable trésor du patrimoine, resté abandonné
pendant des décennies, acheté à la famille Pozzo-di-Borgo par le conseil
général en 1992, le château a fait en 1996, l'objet d'important et
coûteux travaux de restauration de sa toiture mais reste toujours, en
raison de ton état de délabrement, interdit au public.
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LE CASONE (ou la
grotte Napoléon)
Place Giraud, Place
d'Austerlitz..
Sur cette ancienne
propriété des Jésuites ayant été achetée par Joseph Bonaparte en 1797,
la statue de l'Empereur (réplique en bronze de la statue du sculpteur
Français Charles Marie Emile Seurre, qui couronnait la colonne Vendôme
et qui se trouve aujourd'hui aux invalides) est transportée en grande
pompe au Casone et posée sur son imposant
piédestal de granit le 18 mars 1938, grâce à une souscription publique.
L'inauguration a eu lieu le 15 août 1938 en présence de César Campinchi,
ministre du gouvernement Daladier et de nombreuses autres personnalités
venues du continent.
Cette statue, fondue par
Antoine Durenne, ornait déjà depuis 1821 le hall de l'hôtel de
ville. La réalisation du monument, dont la maquette a été transporté de
Nice à Ajaccio à Bord du navire Pascal Paoli, avait été confiée à la
société des grands travaux de Marseille.
La légende romancée qui
veut que le jeune Napoléon y soit venu lire et y jouer, a fait de la
grotte un symbole.
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LA CHAPELLE PALATINE
Plus connue sous le
nom de chapelle Impériale.
Selon les voeux du
Cardinal Fesch, une sépulture sera construite à Ajaccio pour lui et sa
soeur ainsi que pour tous les membres de la famille qui le souhaiteront.
Le 23 août 1857, on pose la première pierre de la chapelle impériale qui
sera inaugurée deux ans plus tard par Napoléon III. Madame Mère est
décédée à Rome en 1836, son frère le Cardinal Fesch est mort en 1839;
les deux corps sont ramenés à Ajaccio en 1851 et déposés à la cathédrale
jusqu'à leur transfert dans la chapelle le 14 septembre 1860. Charles
Bonaparte les a rejoints en 1950.
La chapelle est dallée en
marbre noir et blanc. Elle a été construite en 1855 selon les plans
d'Alexis Paccard (1813-1867),
architecte officiel du régime Impérial. L'autel est orné d'un Christ
magnifique de la plus grande valeur au point de vue artistique: il a été
apporté d'Égypte par Napoléon Ier qui l'a offert à sa mère en août 1799.
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LE CASINO
Pour afficher sa vocation
de station balnéaire, Ajaccio, à l'image des autres villes de la côte,
doit se doter d'un casino. Celui-ci va ouvrir ses portes en décembre
1928. Il dispose d'une magnifique terrasse qui donne sur la place du
Diamant et c'est le seul établissement de jeux d'argent dans l'île.
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LE PALAIS DE JUSTICE
Dans le nouveau quartier
de la ville le préfet Eugène Poubelle inaugure le 29 mai 1873 le palais de
justice. L'avenue
qui, du cours Napoléon y conduisait s'appelait à l'époque "avenue
Colonna d'Istria"; elle a ensuite été rebaptisée "boulevard Pascal
Paoli" mais elle reste pour tous les vieux ajacciens "la montée du
Tribunal". Sur le
boulevard Masseria, en 1876, à la place de l'antique donjon de la
citadelle et à droite du
palais de justice, une nouvelle prison est construite pour remplacer
celle de la citadelle. A gauche, un peu plus tard, une caserne de
gendarmerie viendra compléter l'ensemble. |
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L'EGLISE SAINT-JEROME
ET SAINT JEAN-BAPTISTE
Située à l'angle de la rue Saint-Charles et de la
rue Roi-de-Rome, elle est le plus ancien édifice religieux de la ville
(1580).
Au XVIIIème siècle, elle
se substitue à la future cathédrale et on y célèbre baptêmes (Lucien, Elisa, Louis
Bonaparte y ont été baptisés), mariages et inhumations.
De la révolution à la
fin de l'Empire l'église est transformée en salle de spectacle, ce qui
lui permet d'être sauvée de la ruine. Rendue au culte, puis de nouveau
fermée en 1989 pour d'importants travaux de restauration, l'église
retrouvera définitivement sa véritable vocation le 24 juin 1991, jour de
la fête patronale et les fidèles pourront de nouveau y admirer la
précieuse relique du Cristu moru. |
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LE MONUMENT DE LA
TERRE SACREE
Cette "borne" à la gloire
des douze mille Corses morts pour la France a été conçue et réalisée par
Gaston Deblaize (1895-1935), sculpteur et ancien "poilu".
C'est d'ailleurs à lui qu'échoira l'honneur d'enfermer dans le monument
l'urne qui renferme un peu de
terre de chacun des douze champs de bataille de la guerre 1914-1918.
Inaugurée à
Vignola, sur la route des Sanguinaires, le 30 septembre 1933 en présence de
Gaston Doumergue et de Hyacinthe Campiglia, maire d'Ajaccio, cette "borne"
commémorative dédiée aux 48000 morts tombés pour la France, a la particularité
d'être l'une des six qui existent dans le monde : Eglise Saint-Louis des
Invalides (inaugurée en 1928), récif de Guernic au large de la presqu'île de quiberon-Bretagne
(inaugurée en août 1931)), Cinq-Mars-la-pile (Indre et Loire), Meures-Haute-Marne
(inaugurée le 30/07/1933),
cimetière d'Arlington à Washington-Etats-Unis (inaugurée en mars
1929).
Une
septième borne se trouve au bois-le Prêtre sur le lieu même du combat.
Elle a été offerte à l'Amicale des anciens du 356e RI dans lequel avait
servi son mari par la veuve de Gaston Deblaize en juillet 1935.
Vandalisée en 1974, la borne elle a été remplacée en 1976.
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LA GARE
En octobre 1888,
l'entreprise Dominique Morelli achève la construction de la gare
d'Ajaccio, terminus de la voie ferroviaire Bastia-Ajaccio qui sera
ouverte au public le 12 novembre 1895... Mais le premier train sur le
cours Napoléon est encore à traction animale.
Les rails descendent le
cours Napoléon, la rue du marché (rue du 1er Consul), longent la grande
jetée puis le bord de mer par le boulevard Lantivy jusqu'aux carrières
du Scudo (à la hauteur de Marinella) et des calanques (au dessus de
l'hôtel du même nom) qui fournissent les pierres nécessaires à la
construction des quais. (La dernière carrière du Scudo, exploitée par la
SECA, cessera de fonctionner faute d'absence de main d'oeuvre qualifiée,
en 1981).
Sept passages à niveau
sont installés sur toutes les rues perpendiculaires. A
Caldaniccia,
où l'on vient d'implanter une gare, le tramway qui emmène les curistes,
est remplacé par le train. En 1921 le réseau est développé et amélioré.
La ligne Casamozza-Guisonaccia ouverte en 1888 est prolongée jusqu'à
Solenzara en 1930 puis jusqu'à Porto-Vecchio en 1935. Les premiers
autorails sont mis en service en 1937 et il faut désormais quatre heures
au lieu de sept pour relier Ajaccio à Bastia.
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LE SQUARE
PIERRE GRIFFI
Le rond point qui fait
face à la gare porte le nom de Pierre Griffi, jeune officier radio
fusillé à Bastia par les chemises noires le 18 août 19433 à l'âge de 29
ans. La statue de cet officier est une oeuvre de Pierre Bonardi.
Dans ce rond point rempli
de verdure, on peut aussi voir une autre statue en marbre baptisée L'Emoi.
Cette oeuvre du sculpteur Firmin Marcellin Michelet
(1875-1951) qui avait été présentée en 1910 au salon des artistes
français, trône presque invisible au milieu des arbres et des
plantes du square Pierre Griffi. En décembre 1976, à la suite d'un
élagage, son bras droit a été cassé par la chute d'une branche. La
mairie avait promis aussitôt de réparer l'outrage mais depuis cette date
la femme nue reste encore amputée de son membre et provoque l'émoi de
ceux qui peuvent la contempler.
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LES MILELLI
Ancienne propriété de la
famille Odone qui en fit don aux Jésuites en 1703, les Milelli furent
attribués au domaine lorsque ces derniers furent chassés de France en
1773 ; mais à la suite d'un long procès intenté par Carlo Bonaparte, ce
bien entrait dans le patrimoine des Bonaparte en 1786.
C'est aux Milelli que,
pourchassée par les partisans de Paoli, Letizia, accompagnée de son fils
louis, de ses filles Elisa et Pauline, et de son frère, l’abbé Fesch,
vint se réfugier le 25 mai 1793 avant son départ pour Toulon.
Bonaparte y séjournera à
son retour d'Egypte, en compagnie de Berthier, de Murat et de Lannes.
La propriété des Milelli
d'une superficie de douze hectares, sera léguée à la ville d'Ajaccio par
le Cardinal Fesch.
La maison a fait l'objet
d'une restauration complète en 1969.
Quant à la fontaine, héritage des jésuites, elle a
fait l'objet en 2017 et 2018 d'un chantier international sous le
contrôle de l'architecte des bâtiments de France.
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LE LYCEE FESCH
Le projet de construction d'un collège sur le
site du petit séminaire construit en 1841 dont on conservera la chapelle, est
accepté en octobre 1911 mais l'arrivée de la guerre en retardera la
réalisation.
Le collège Fesch, oeuvre de l'architecte
Demetrius Rotter, sera inauguré le 30 octobre 1936. Par décret du 29
novembre 1941, signé par le Maréchal Pétain, chef du gouvernement de
Vichy, le collège deviendra Lycée d'état. En 1982, l'établissement est
partitionné: Le Lycée occupe le bâtiment coté cours Grandval tandis que
le collège est installé dans les ailes donnant sur le boulevard Lantivy.
Mais aux yeux de tous les Ajacciens le Lycée Fesch reste unique et
indivisible.
Aujourd'hui, la chapelle
abrite le Centre de Documentation et d'information. L'internat à été
supprimé.
L'exposition photos "Le
relais des souvenirs", organisée chaque année permet aux anciens du
Lycée Fesch de se retrouver pour discuter du bon vieux temps des monômes
et commenter à la manière de l'oeuf (le journal des années 60 du
Lycée) un passé insouciant et nostalgique. |
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NOTRE DAME DE LORETO
L'oratoire de Notre-Dame
de Loreto a été construit au XVII siècle par l’abbé Francescu Baciocchi.
Un pèlerinage y a lieu le 8 septembre, fête de la nativité de la vierge.
On y voit une statue de la vierge qui, selon la légende, aurait seule
échappé au mystérieux incendie des Setti Mulini. Attenante au
sanctuaire, on trouve la chapelle funéraire de quelques membres de la
famille Baciocchi et en particulier la dépouille du comte Felix
Baciocchi qui fut terrassé par une crise au palais des tuileries le 23
septembre 1866 et dont le corps fut ramené en Corse par le vapeur Compte
Baciocchi auquel son ami l’armateur Valery, avait donné son nom. |
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LA CARROSACCIA
Sur la route des
Milelli, surplombant une colline, se dresse une grande bâtisse dont la
tour lui donne un aspect médiéval. Elle fut construite par un anglais,
ancien officier de l’armée des Indes, le Major Murray qui recherchait en
Corse un terrain favorable à la culture de cédrat. Cette propriété
appartenait auparavant à Jean-Jérôme Levie, premier maire élu d’Ajaccio
sous la Révolution.
Rachetée plus tard par
Mrs Bradshaw et Strasser-Ensté, les associés de Miss Campbell, la maison
sera entièrement modifiée et deviendra le Château de la croix
d’Alexandre. Strasser-Ensté, homme d'affaire avisé, transformera la
propriété en une importante exploitation horticole de plus de plus de
900 variétés d’arbres, de plants de vignes, de plantes et de fleurs à
laquelle viendra s’ajouter une fabrique de parfums. Mais en raison de la
situation géographique de la corse et des impératifs de livraisons qui
ne pouvaient être respectés pour ce genre de cultures, le succès
escompté ne fut pas au rendez-vous et faute de débouchés vers le
continent, l’affaire périclita rapidement.
La Carrosaccia,
aujourd'hui dans un bien triste état, est devenue un "immeuble" à
usage d'habitations.
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LA CHAPELLE SAINTE
LUCIE
Sur la butte où il a été
édifiée comme quelques autres à titre privé, cet oratoire qui domine la
mer partait à l'origine le nom de Madonna delle grazie. Il était le
siège de la confrérie des laboureurs et des jardiniers qui travaillaient
à l'entrée de la ville.
Située tout en bas du
cours Napoléon, isolée et discrète, la chapelle prêtée par l'église
catholique accueille depuis 35
ans les protestants ; ces derniers ayant perdu leur ancien lieu de culte,
l’église anglicane récupérée par la ville pour en faire une salle de
danse. Un pèlerinage y a lieu chaque
année, le 13 décembre, jour de la Sainte Lucie.
Contre le mur de
soutènement, en bas de la chapelle, la magnifique fontaine, oeuvre de
Louis Ottavy (1946), ne coule plus depuis longtemps. Elle avait la
réputation de guérir les affections oculaires.
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L'AQUEDUC DE LA
GRAVONA
Un décret impérial de
1862 décide la déviation des eaux de la Gravona grâce à un canal long de
18.109 mètres qui part du barrage de Peri et se poursuit jusqu'au bassin
du Canneto (à hauteur du Monoprix). Dans le même temps on procède à la
création de 27 fontaines qui auront un débit estimé de 300
litres/seconde. Les travaux dureront jusqu'en 1868. La gestion du canal
par la municipalité s'avèrera cependant compliquée en raison de l'énorme
gaspillage fait par les usagers et en 1904, la décision de poser des
compteurs va soulever de violentes protestations. Dès lors, la ville,
mieux approvisionnée en eau, peu s'équiper de bains publics, de lavoirs
et de latrines.
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LA PRISON
Construite en 1878,
située au 9 boulevard Masseria, la prison d'Ajaccio est mitoyenne au sud
avec le tribunal de grande instance. Dans le prolongement de la rue, se
trouve également la caserne de gendarmerie Bacciochi. L'emprise au sol
de la prison est de 1700 m2 et sa surface brut est de 452 m2 répartis
sur un rez-de-chaussée et 2 étages.
En 1962, le nombre de
place était de 80; il a été ramené à 53 en 2015 après une
restructuration des locaux. Les murs d’enceinte ont été rehaussés à
18,50m, au Nord, afin de masquer les bâtiments à la vue des habitations.
Dans la cour, ouvre une porte qui correspond à l’entrée de l’ancienne
maison d’arrêt des femmes, fermée en 1996.
Vétuste et
surpeuplée, la maison d'arrêt, qui ne comporte que 23 cellules, accuse
un taux d'occupation supérieur à 122 %.
Entre l'aéroport d’Ajaccio et l'usine du Vazzio, plusieurs hectares sur
d’une colline avaient été proposés à l'Etat pour construire une nouvelle
prison et l’ancien ministre de la Justice avait promis sa réalisation
prochaine. Nouvelle déconvenue... le terrain ne remplirait pas les
normes de sécurité.
Les évasions célèbres
:
* 6 juin 1984 : un groupe de trois
hommes armés et déguisés en gendarmes pénètrent de force dans la prison.
Ce sont des militants nationalistes du FLNC,
ils sont armés et alors que les forces de police et les gardiens
bloquent les issus de la prisons, ils tuent dans leur sommeil deux
détenus emprisonnés au premier étage du bâtiment, Jean-Marc Leccia et
Salvatore Contini. Ils entendent ainsi venger l’enlèvement et la mort du
militant nationaliste, Guy Orsoni, le neveu de Roger Orsoni, dirigeant
du FLNC. Repérés au bout d’un quart d’heure et arrêtés quelques heures
après être entré dans la prison, les trois agresseurs, Pantaleon
Alessandri, Noël Pantalacci et Pierre Albertini seront condamnés à huit
ans de prison par un tribunal de Lyon. Deux autres militants du FLNC,
Moretti et Vesperini, postés dans un fourgon à l’extérieur de la prison,
écoperont quant à eux de cinq ans d’emprisonnement.
*
20 avril 1990 : un détenu profita pour s’enfuir de la complicité
malheureuse d’un peintre en bâtiment qui avait oublié son échelle dans
la cour de la prison.
*
25
août 2003 :
Vers 7h30, quatre hommes s’évadent de la maison d’arrêt d’Ajaccio en
sciant les barreaux d’un local. Frédéric Mattei, 34 ans, Jérôme Lucioni,
41 ans, Jean-Paul Crozat, 36 ans, et Adrien Van Imbeck, 20 ans, étaient
incarcérés pour diverses affaires criminelles (braquages ou tentatives
d’homicides). Les éléments de l'enquête révèlent qu'ils ont scié des
barreaux avant de sauter sur une passerelle et de se laisser glisser sur
une plate-forme. De là, ils ont gagné la rue à l’aide de draps noués le
long du mur d’enceinte haut d’une dizaine de mètres.
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L'OCTROI
On signale la présence
d'un octroi et d'une gabelle à Ajaccio à partir du XVème siècle.
Pendant des siècles, aux portes des villes, les
commerçants ont payé l'octroi sur les marchandises importées. Destiné à
alimenter les finances communales, cet impôt impopulaire a été
définitivement supprimé en 1948.
En bas du cours Napoléon, au delà de la barrière,
un bâtiment (il a abrité pendant un certain temps la chambre des
métiers) témoigne de ce temps révolu.
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LE JARDIN D'ENFANTS
ELISA
Sur le quai l'Herminier,
construite au tout début du XXème siècle, cette imposante bâtisse située
devant la jetée des Capucins était autrefois le bâtiment de la gare
maritime d'Ajaccio.
Une importante emprise
sur la mer a permis la construction de la nouvelle gare maritime.
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L'ERMITAGE DE SAINT
ANTOINE DU MONT
Également connu sous la
dénomination de Saint Antoine de la forêt, l'oratoire est situé sur une
colline, loin de la ville. A lépoque, le sol est en terre battue,
l'ameublement est des plus rudimentaires, les objets du culte manquent
et la statue de Saint Antoine n'est pas de très bon goût.
La fête patronale y est célébrée cependant avec ferveur le 17
janvier de chaque année et la tradition de la chasse au coq attire la
foule.
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LE MONASTÈRE DES CAPUCINS
Construit à partir de
1570 avant même la cathédrale, sur les hauteurs, au niveau de l'ancien Octroi, ce site d'un hectare et demi au coeur de
la ville a dans un premier temps été le monastère des Capucins, avant
qu'il ne devienne l'hôpital militaire des matelots de la flotte de
l'amiral Truguet après la Révolution.
En 1792, Napoléon
Bonaparte y installe ensuite la caserne du régiment des gardes
nationaux. il reviendra sur place à plusieurs reprises. On pense que des membres
de la famille impériale seraient inhumés sous la chapelle.
Devenu bagne au début
du XIXe siècle, un temps également école normale des instituteurs
puis cimetière de la ville, le site racheté par le préfet Vico,
ensuite par l'évêché, fut également un séminaire de 1939 à 1971.
En 1994,
de nouveaux bâtiments scolaires ont été édifiés. L'établissement
a donc connu plusieurs noms, plusieurs occupants, plusieurs vies. Des
visiteurs illustres, des prisonniers, des soeurs, quelques squelettes,
des tombes, et aujourd'hui plus 500 enfants qui jouent dans la cour,
loin de se douter qu'il y a très longtemps, leur école accueillait un
tout autre public.
Voilà donc
Notre-Dame de l'Assomption (depuis 2008), ex-Saint-Paul en 1971, ex-Sainte-Marie,
ex-couvent des Capucins. Érigé sur la
hauteur qui domine l’entrée de la ville, le bâtiment avait en ce temps là,
une vue dégagée sur le port d’Ajaccio et sur les montagnes qui
l’entourent. Il se composait de quatre corps de
bâtiment, formant une cours intérieure carrée, entourée d’un cloître;
au milieu de la cour s’élevait un puits pour les besoins de la
communauté.
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Ajaccio nostalgie |
Dès le début du second Empire Ajaccio s'ouvre au
tourisme. Les deux précurseurs de cette époque très Britannique sont le
Comte Baciocchi qui fait construire en 1863, quatre "cottages" sur
le cours Grandval, et Thomasina Campbell qui influe pour la
construction d'un temple protestant sur ce même cours. En même temps
plusieurs grands hôtels de luxe voient le jour :
L'hôtel de France en 1867 (place du Diamant -Maison
Pozzo-di-Borgo) dans lequel séjournera l'impératrice Sissi en octobre
1890, l'hôtel Germania (cours Grandval),
l'hôtel d'Europe (rue Sergent Casalonga), l'hôtel du
Luxembourg (1851),
l'hôtel du Nord qui deviendra l'hôtel-restaurant Solférino
(8 et 10 cours Napoléon),
l'hôtel de Londres (rue Général Campi), l'hôtel
Schweizerhof rebaptisé hôtel Suisse (actuel
boulevard Sylvestre Marcaggi),
l'hôtel des étrangers en 1890 (2,rue Rossi)
l'hôtel des Gourmets (4,
cours Napoléon), l'hôtel Bellevue en 1883 (cours Général
Leclerc).
Vues générales
d'Ajaccio
Entre passé et présent.
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L'HÔTEL DE FRANCE
Construit sur un site appartenant à Felix
Antoine Pozzo-Di-Borgo, payeur du département et riche neveu de
l'ambassadeur de Russie, l'hôtel de France a été le premier
hôtel moderne d'Ajaccio. Sous la direction du propriétaire des
lieux, Joseph Emieux, fils d'un aubergiste estimé de la
ville, l'hôtel de France ouvre ses portes en 1867. Situé en
plein centre et bénéficiant à ce titre d'une situation
privilégié, cet hôtel de luxe à l'excellente table accueillera
toute l'aristocratie étrangère et des hôtes de marque comme Thomasina Campbell en 1867.
Succédant à Joseph Emieux, Napoléon
Guidon va agrandir et moderniser l'établissement qui recevra
un jour d'octobre 1890 l'impératrice Elisabeth d'Autriche
(Sissi).
En 1906, un Suisse, Martin Wyrsch,
devient le nouveau de propriétaire de l'hôtel et y ajoute le
Grand Café du Roi Jerôme.
Après la dernière guerre, comme tous les
établissements qui n'ont pu se rénover, l'hôtel enregistre une
baisse sensible de sa fréquentation et est contraint pour
survivre, d'accueillir des services administratifs.
Faute de rentabilité, l'hôtel de France cessera de fonctionner
au cours des années 1960.
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L'HÔTEL DES ETRANGERS
L'hôtel des Étrangers
situé 2 rue Rossi, à été construit en 1890 par un Suisse du nom de
Lichwitz. Seul inconvénient, cet hôtel-pension ne dispose pas de
restauration sur place pour les touristes qui viennent profiter de la
station d'hiver.
L'hôtel changera souvent
de propriétaire au fil des ans. En 1920, il sera repris par Martin
Baretti, également propriétaire du grand l'hôtel de la forêt ouvert en
1893 à Vizzavona.
Occupé par la Direction
Départementale des affaires Sanitaires et sociales durant plusieurs
années, il a été aujourd'hui rehaussé d'un étage et transformé en
immeuble à usage d'habitations.
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L'HÔTEL GERMANIA
Propriété de l'Allemand
Ghérald Dietz, construit en 1865 et ouvert en 1869 au numéro 20
du cours Grandval, premier hôtel de la station
hivernale dans le quartier des étrangers, tout près du Grand Hôtel et
Continental d'Ajaccio, ce grand hôtel restaurant de luxe à la cuisine
raffinée est destiné à recevoir une clientèle de voyageurs
Anglais, Russes et Allemands. En 1880, l'hôtel Germania, entre temps
rebaptisé hôtel Continental, est revendu à Théophile Hofer-Vassali.
Aujourd'hui cet hôtel
est devenu un immeuble à usage d'habitation mais les fresques peintes
sur la grande voûte dans l'entrée, témoignent encore de son passé
prestigieux.
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L'HÔTEL DES GOURMETS
Situé dans la maison
Rossi, à l'entrée du Cours Napoléon et face à la caserne Abbatucci, cet
hôtel à la longue existence, a changé plusieurs fois de dénomination.
La tradition orale veut
que Balzac y ait séjourné lors de son séjour ajaccien.
En 1894, l'hôtel des
Gourmets, d'une demi-douzaine de chambres aux prix moins élevés qu'au
Germania ou à l'hôtel de France, était dirigé par M. Dauphin qui en était propriétaire.
L'établissement était réputé pour sa spécialité de merles en conserve.
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L'HÔTEL DE LA PLAGE A
BARBICAJA
Sur la route des
Sanguinaires, cet hôtel, pension de famille, construit vers 1930
appartenait à Joseph GIUNTI. L'imposante et majestueuse bâtisse édifiée
sur une magnifique propriété est aujourd'hui à l'abandon et dans un
triste état de délabrement.
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LE CYRNOS PALACE
Tout en haut du cours
Grandval et à l'angle de la rue qui porte son nom, Miss Campbell, riche
aristocrate Écossaise, achète en 1886 au comte Multedo une
parcelle de terre sur lequel elle envisage de construire un hôtel; mais
elle décède à Genève et cinq ans plus tard M. Bradshaw, héritier de tous
ses biens, vend à M. Stasser-Ensté, le terrain sur lequel ils
édifieront le magnifique Cyrnos Palace Hôtel, oeuvre des architectes
Dumoulin et Carayol. Le16 décembre 1896, M.Exner, le Directeur Allemand
de ce palace de 40 chambres accueille ses premiers riches clients.
En 1920, M.Exner, devenu propriétaire du Cyrnos
Palace, le revendra à la famille Leonzi.
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L'HÔTEL SCHWEIZERHOF
Sur le boulevard
Sylvestre Marcaggi, à droite de la paroisse du Sacré Coeur et face à la
villa De La Rocca
(plus connue aujourd'hui sous la dénomination de villa Matisse),
cette imposante construction de1882 était un hôtel de luxe dont
l'aménagement avait été pensé avant tout pour les malades étrangers
(Suisses en majorité), qui venaient y séjourner durant la période
hivernale. Sa propriétaire, Mme Veuve Muller, citoyenne Helvétique, en
assurait le fonctionnement avec beaucoup de professionnalisme.
Au fil du temps, l'hôtel Schweizerhof
changera plusieurs fois de propriétaire. En 1905, il est racheté
par un certain Georges Flaegel qui le rebaptise Hôtel Suisse.
Dans les années 50, l'hôtel Suisse cesse
de fonctionner et va connaître plusieurs affectations. Il
deviendra notamment l'école Saint Roch et pour finir, il
abritera le siège de l'Évêché de Corse à partir des années 1980.
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LE GRAND HÔTEL ET
CONTINENTAL
Le Grand Hôtel et
Continental, oeuvre de l'architecte Barthélémy Maglioli, ouvre ses
portes en novembre 1894. Il est la propriété de l'ancien maire
d'Ajaccio, le Comte François Forcioli-Conti. Avec ses 130 chambres, ses
salons, son magnifique jardin de 12.000 m2, dessinés par le paysagiste
Charles Peyrouse, son pavillon de l'Ariane à Barbicaja vers lequel Mathieu Lucchini assure le transport avec ses
calèches, il est sans conteste le plus luxueux établissement de la
ville. A sa direction, on retrouve l'hôtelier Suisse Théophile Hofer-Vassali, propriétaire de l'ex-hôtel Germania, qui l'inscrit sur la
liste des hôtels internationaux prestigieux.
L'établissement
accueillera notamment l'empereur d'Autriche François Joseph 1er et son
épouse Sissi.
Lorsque la Grande Guerre éclata, le Grand Hôtel et Continental
est transformé dès 1915 en centre de convalescence pour blessés de guerre puis réquisitionné pour servir d’asile aux réfugiés politiques.
Il rouvrira ses portes en 1919 et continuera à être exploité
jusque dans les années 1970 par son dernier propriétaire, Felix Raccat
avant d'être définitivement fermé.
En 1979, après avoir servi brièvement de
cantonnement pour les CRS, l'ensemble du mobilier du bâtiment ainsi que
la vaisselle sont vendus aux enchères.
Aujourd'hui, le Grand Hôtel et Continental est
devenu le siège de l'assemblée de Corse.
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L'HÔTEL PENSION DE LA
ROCCA
Plus connue aujourd'hui
sous la dénomination de villa Matisse, tout en haut du
boulevard Sylvestre Marcaggi et face à la paroisse du Sacré Coeur, la
villa De La Rocca, hier à l'état d'abandon, aujourd'hui réhabilitée, ne
passe pas inaperçue. C'est sur un terrain appartenant à l'origine au
comte Multedo, qu'Antoine De la Rocca fera bâtir en 1883 cet hôtel
pension qui deviendra un cadre très prisé par les touristes fortunés de
la station hivernale.
Mais c'est grâce au
peintre Henri Matisse, qui y séjourna en 1898 et qui y peignit "le
mur rose" (une vue de l'hospice Eugénie peinte à partir de sa
fenêtre du dernier étage), que la villa devint célèbre au point qu'elle
fut débaptisée pour devenir "la villa Matisse".
Après le faste des belles années, la villa de la
Rocca abritera au cours des années 1930 la première clinique du Docteur
Ripert.
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L'HÔTEL HIGHLAND
Construit dans la
dernière décennie du 19ème siècle par un Danois, l'hôtel Highland
changera souvent de Direction pour appartenir successivement en 1910 au
Suisse Hess puis à deux Italiens qui feront fortune en dirigeant
également des établissements comme le grand café d'Ajaccio, le café
Napoléon, le Capitole ou la Taverne. Aujourd'hui l'hôtel Highland, dont
il n'existe plus que les deux chalets, a été rasé pour faire place à un
immeuble à usage d'habitation.
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L'HÔTEL SOLEMARE
Construit à la fin du
XIX ème siècle, cette bâtisse, la villa la rive, faisait partie
des
cottages Berthin. Vers 1933, le cottage devient une
clinique dirigée par Mme Castagnoni. Il est ensuite racheté par Pierre
Di Barbazza qui le transforme à nouveau en résidence de tourisme et qui
l'agrandit en le reliant par une passerelle, au dernier étage de la
maison familiale.
Après être resté
longtemps à l'état d'abandon, l'ensemble est racheté par Bernard Faraud,
président de l'entreprise la closerie Saint-François, et
transformé en résidence de standing.
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LE COTTAGE BELVEDERE
Propriété du Docteur Giocanti, située à moins d'un kilomètre plus haut que l'hôtel Highland,
jouissant d'une magnifique vue panoramique sur la ville, on peut
apercevoir une grande bâtisse dont le portail en fer forgé est encore
orné de cette inscription "Belvedere". Au siècle dernier l'hôtel,
bien que particulièrement isolé sur la route du Salario, était très
prisé des touristes qui durant la période hivernale aimaient faire de
longues promenades qui les conduisaient jusqu'à la fontaine du Salario.
Aujourd'hui, les vastes
terrains en contrebas, plantés en vigne, ont disparu pour faire place
aux "jardins de l'Empereur".
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L'HOSTELLERIE DE LA
GRANDE BLEUE
A l'origine, l'endroit
était couvert de maquis et c'est le Docteur Paul Pompeani qui décide la
construction d'une villa dans la dernière décennie du XIX ème siècle. En
1930 la bâtisse est rachetée par Louis Raibaldi qui l'agrandit et la
transforme en hôtel de luxe destiné à satisfaire une riche clientèle
étrangère.
D'après les dépliants de
l'époque, l'hostellerie de la Grande bleue disposait d'un magnifique
jardin, d'une majestueuse fontaine lumineuse et d'un petit théâtre
indépendant.
Au cours de cette
période, plus d'une dizaine d'établissements sont crées: Le Lido,
La Potinière, Le Biaritz, etc... trop
nombreux pour une aussi petite ville. Victime de la concurrence, l'hôtel
ferme ses portes en 1932 et devient propriété de l'église jusqu'à ce
qu'il soit racheté par les frères Louis et Françis Baretti qui vont en
faire une clinique, "la clinique des Mouettes". De nouveau
racheté par Martin Baretti, propriétaire de l'hôtel des étrangers et du
Grand Hôtel de Vizzavona, l'établissement retrouve alors définitivement sa vocation
d'hôtel de luxe.
Situé en bord de mer sur
le cours Lucien Bonaparte il porte aujourd'hui le nom de "Hôtel Les
Mouettes".
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L'HOTEL CAFE RESTAURANT LE SOLFERINO et LE
GRAND HÔTEL
DU NORD
Dans les années 1800, la
vogue des cafés concert se développe.
Au 8 cours Napoléon
(maison Bodoy), Joseph Vivet,
ancien cuisinier du Préfet Jourdan du Var, alors propriétaire de l'hôtel
du Nord (ancien hôtel Grimaud) fondé en 1859, inaugure le Solférino le 04 janvier 1862 et débaptise dans le
même temps son hôtel du Nord pour lui faire partager la même
dénomination héroïque.
Situé 8, cours napoléon, face à la préfecture
dont il devient une "annexe", l'établissement est
rénové et devient en 1889 l'hôtel-restaurant Solférino.
A
la place du Solférino, dans un immeuble devenu impersonnel et sans charme, siège aujourd'hui la Direction Régionale de
l'Agriculture.
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LE GRAND CAFE NAPOLEON
En 1893, le grand
café
Napoléon, situé maison Boldrini, 10 cours Napoléon, est à son
tour refait à neuf. Le 08 novembre 1887, le Journal de la Corse
titre : " Le café Napoléon vous sert à 22 heurs et pour 20 sous,
choucroute et bière à volonté".
Le Napoléon est aujourd'hui le doyen des
cafés Ajacciens et conserve encore dans le fond de sa vaste salle de
restaurant de style second Empire, une magnifique scène de théâtre.
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Et les autres ...
Le café, sans
doute le plus ancien des cafés d'Ajaccio. Situé Place de l'Olmo, ouvert
en 1782 et tenu pendant 20 ans par un certain Jean Hersen, dit Germain ;
Le café de l'Opéra (devant le théâtre) ;
le café de la revanche (au début du cours Grandval) ; le café de la Nation
; le café de France ; le grand café d'Ajaccio
ou du roi Jérôme (Avenue du 1er Consul, au pied de l'hôtel de
France, maison Félix-Antoine Pozzo di
Borgo) Ouvert en 1861 par Joseph Vivet ; le cercle des palmiers ; la potinière (sur l'actuel cours Napoléon)
; le
Biarritz ; le Lido (en partie bâti sur la mer
et sur pilotis) ; le café de l'union (tenu sous le second Empire
par Vincent Winter au 18, cours Napoléon,
maison Cunéo d'Ornano) ; l'hôtel du Luxembourg (14, cours Napoléon,
maison Bodoy, tenu en 1851
par Auguste Martin et son épouse) ; l'hôtel de Londres (rue
général Campi) ; L'hôtel Vico (23 cours Napoléon datant de 1850
et appartenant à Jacques Vico, sous-préfet de Libourne) ; l'hôtel d'Europe (3, cours Napoléon, tenu en
1894 par Edouard Bosc) ; Le point du jour (situé 7,
cours Napoléon, maison Carbone, appelé "la maison jaune ou
maison des bains" ) tenu par tenu par Angélique Vico, épouse de
Louis Carbone.
Les autres, ce sont
également ces "institutions".
Balzac, en 1834,
en quittant la Corse, s’écriait : "La Corse est, heureusement, le seul
pays en Europe qui soit privé de ces maisons venimeuses, qui ne sont
autre chose que l’impôt du vice et du crime". Ailleurs, un officier
disait : "Vous prétendez être civilisé, et vous n’avez pas de
dames galantes".
On recensera 17 prostituées en 1851. Le premier bordel ouvrira ses portes en 1858.
Le plus connu, Le café de la gaîté, au début de la rue Roi de
Rome, est tenu par Adrienne Richard.
Dans le journal de la Corse du 22 février 1859, on peut lire : "
La maison de tolérance fondée par M.Andrau, compte sept filles, gagnant,
chacune, à raison de 300 francs par mois".
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LE CINEMA IMPERIAL
Près de l'église Saint
Roch, en haut du cours Napoléon, transformé aujourd'hui en super marché
"Monoprix", le cinéma Impérial projette en 1935 son premier film
sonore et parlant intitulé "Amoures Viennoises".
C'est précisément à cet
endroit que se terminait le canal de la Gravona dont une arche est
encore visible dans la réserve du "Monoprix". L'eau de la première
adduction des sources de Canneto réalisée en 1812, arrivait à une
fontaine située entre le monoprix et l'église Saint Roch.
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LE GRAND SEMINAIRE
Mgr Frà Spinola décida
de doter le diocèse d'Ajaccio d'un grand séminaire. La première pierre
fut posée le 23 février 1710. Trop exposé, il fut intégré à la ville et
ceint de murailles. Il servira plus tard de caserne, d'hôtel de
préfecture et de Palais de Justice. Rendu au diocèse en 1838, il fut par
la suite rehaussé de deux étages. Le 18 décembre 1906, le séminaire est
fermé. Le 28 décembre, on l'utilise à nouveau pour ouvrir deux salles de
cinéma. Il sera entièrement rasé en 1969.
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LE COUVENT SAINT
FRANCOIS, L'EGLISE SAINT JACQUES
Le couvent a été fondé
en 1612 sur l'emplacement d'une petite chapelle dédiée à Saint Jacques.
Cette église, qui était la plus belle des églises conventionnelles de la
Corse a servi de sépulture aux familles Peraldi et Pugliesi, ainsi qu'à
l'archidiacre Lucien Bonaparte qui y fut inhumé en 1791.
En 1840 d'importants
travaux transforment le couvent Saint François en hôpital militaire et
la petite chapelle Saint Jacques est détruite.
L'hôpital militaire sera rasé à son tour en 1970
pour permettre l'édification de l'immeuble "Diamant II", une
réalisation, comme tant d'autres, qui sera mal digérée par une
grande partie de la population ajaccienne.
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LE THEATRE SAINT
GABRIEL
En 1826, près du canal
de Canneto, la municipalité d'Ajaccio acquiert un terrain sur le cours
Sainte-Lucie (futur cours Napoléon) en vue d'y ériger un vrai théâtre de
800 places en lieu et place de l'église Saint Jean-Baptiste qui en
faisait office. La construction est dirigée par le Préfet de Corse
Gabriel Lantivy et confiée à François Levie.
Le maire Stephanopoli,
procèdera à l'inauguration du théâtre Saint Gabriel (nom donné en
l'honneur du Préfet) le 01 février 1830.
Le bâtiment est orné en
façade de chapiteaux dorés et l'intérieur est décoré de peintures mises
en valeur par l'éclairage au gaz. Certaines loges sont louées à
l'année à de riches familles Ajacciennes. La première représentation est
donnée par la troupe Belfort avec "la somnambule" et "le
bourreau bienfaisant". Par la suite, on y jouera
Faust, la tosca, le barbier de Seville, la veuve joyeuse, etc...
En 1854, le théâtre reçoit la Scala de Milan. Le 29 février 1860,
la représentation de "Touvère" accueil l'Impératrice Eugénie et
le Prince Impérial. En janvier 1897, on y projette même la première
séance de cinéma. Les riches Ajacciens, soucieux de "paraître", y
cultivent leurs relations mondaines.
Cependant l'exploitation
est un véritable gouffre financier car le théâtre alterne petits succès
et énormes déboires (il servira même de casernement) et les résultats
que la ville escomptait sont catastrophiques malgré les changements
successifs de direction (Mathieu Grossetti, Paul Alata, Jérôme Maglioli)
. Une nuit du 04 octobre 1927, François Simongiovanni, son
Directeur, assiste impuissant à l'incendie (supposé criminel - on retrouvera sur
place des bidons de pétrole) qui détruit entièrement ce théâtre de 800
place dont on dira qu'il est pour l'époque "bien trop grand pour une
aussi petite ville".
En octobre 1935, le
théâtre devient propriété de la Poste qui y installe ses bureaux en 1938.
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LA CASERNE ABATUCCI
Anciennement caserne
Saint-François, elle a été construite au XVIII ème siècle sous le règne
de Louis XVI sur le terrain San-Sebastiano appartenant à la famille
Baciocchi. Dirigée par Etienne Meuron, sa construction a duré de 1782 à
1786, mais en raison d'un différent ente la ville et l'armée, le mur
d'enceinte n'a pu être achevé qu'une cinquantaine d'années plus tard. De
la cour de la caserne, on accédait sur le cours Napoléon par un
majestueux escalier à double rampe sous lequel se trouvait une des
principales fontaines qui alimentait en eau potable la ville d'Ajaccio.
La caserne a été rasée
en 1970 et le rocher sur lequel elle était construite a été raboté pour
faire place à l'édification de l'immeuble Diamant III, une autre
réalisation largement controversée.
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LA FONTAINE DU
DIAMANT, DE SAINTE LUCIE, DE SAN RUCHELLU
Malgré une vingtaine de
sources disséminées autour de l'agglomération (Barbicaja, Cacalovo,
Lisa) les habitants boivent l'eau des citernes de San-Bastiano, de
Negroni, de funtana d'agostu, de San-Carlo. L'été venu, Ajaccio
doit lutter contre le pire des fléaux : le manque d'eau. Il faudra
attendre le consulat pour voir la situation s'améliorer.
En 1812, l'adduction des
eaux de Lisa va permettre d'alimenter les fontaines publiques qui seront
installées tout en haut du cours Sainte Lucie sous les doubles escaliers
de la Caserne caserne Abatucci, une autre en bas du cours aux pieds de
l'église Sainte Lucie et la troisième au Borgu près de l'église San
Ruchellu sul mare.
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LA FONTAINE DE CANNETO
Tout en bas de la rue
des trois Marie, presque entièrement envahie par la végétation, derrière
les grilles du Square des Trois Marie sur lequel a été construit le
bâtiment des anciens combattants, la fontaine de Canneto est plongée
dans l'oubli. Alimentée pendant plus d'un siècle par les eaux du canal
de la Gravona, elle a cessé de couler dans les années 1970.
Richesses de notre
patrimoine la fontaine ainsi que le square, mériteraient à juste titre
une réhabilitation.
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LA FONTAINE D'ASPRETTO,
LA FONTAINE DU SALARIO, LA FONTAINE DES CALANQUES
La fontaine du col d'Aspretto
qui ne coule plus depuis les années 70 est à l'état d'abandon. De la
fontaine du Salario il ne subsiste qu'un mur sans fontaine. La fontaine
des calanques sur la route des Sanguinaires n'est plus alimentée en eau depuis
longtemps ; elle ne servait plus qu'au lavage des voitures. |
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LA FONTAINE DE CASTELLUCCIO, LA FONTAINE DE MEZZAVIA (funtana secca)
Vestiges du temps passé,
les fontaine de Castelluccio et la fontaine de Mezzavia, dite Funtana
secca, ne sont plus alimentées en eau depuis longtemps.
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LE LAVOIR MUNICIPAL
Tout un pan d'histoire
du vieil Ajaccio s'est effondré avec avec la "réhabilitation" du
quartier de la citadelle dans les année 1960. Le lavoir municipal,
témoin d'un passé si cher au coeur des Ajaccien a été détruit sans aucun
état d'âme pour faire place à l'un des immeubles "diamant" à
l'architecture très controversée.
Un autre lavoir
municipal existait en bas de la rue des trois Marie, à peu près devant
le musée Fesch (voir le plan ci-dessus "fontaine de Canneto").
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LA VILLA CONTI
Cette imposante et
majestueuse bâtisse a été la première à être construite au début du
cours Grandval, vers 1855 par Charles Etienne Conti (1812-1872) qui fut
chef de cabinet de Napoléon III.
Après avoir abrité en
ses débuts la Trésorerie du département, la villa a ensuite été agrandie
selon les plans de l'architecte Maglioli. En 1884, la villa Conti change
de propriétaire pour devenir la
villa Guitera. Elle sera ensuite successivement habitée en 1912
par l'industriel
Armand Berthault puis par le Docteur Alfred Menassé qui en
fait la clinique Grandval. La villa Conti est aujourd'hui une annexe du
conseil général.
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LA MANUFACTURE ALBAN
C'est dans ses environs
immédiats que s'étalait autrefois Adjacium avant que les Génois
n'aillent fonder au lieu-dit "Capo di Bollo", la ville nouvelle.
La manufacture de tabac
d'Ajaccio fondée en 1913 sera reprise en 1920 par l’industriel Henri
Alban, déjà propriétaire d’une usine de tabac à Bône (Algérie). La succursale
d’Ajaccio, dont le Directeur est Louis Davin, a été la seule usine de
transformation du tabac en Corse durant quatre ans. On y fabriquera
entre autre les cigarettes de marque Bastos et Fatma.
Mais victime de la
concurrence qui se développe (l'usine de tabac de Toga distribue les
marques Job et Capitaine Livrelli tandis que les cigares Zicavo prennent
eux aussi leur part du marché), la manufacture Alban qui comptait alors
110 employés, majoritairement de sexe féminin, est contrainte de cesser
son activité en 1940.
L’usine Alban constitue
pour la Corse un exemple rare d’architecture d’inspiration
néo-mauresque. C'est la raison pour laquelle sa façade a été inscrite à
l'inventaire des Monuments Historiques, et conservée quand l'usine elle
même a été démolie pour faire place à un projet immobilier neuf "la
résidence Espace Alban".
Des travaux de
réhabilitation effectués en 2005, lors de la construction de l'immeuble, ont révélé sur le site d'importants
vestiges archéologiques et la mise à jour d'une cathédrale
paléochrétienne. |
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LE NATHALIA ET NUMERO CINQ
Les vieux Ajacciens se
rappelleront très certainement de la Villa "Le Nathalia" et du fameux
"N°5", rue des Glacis.
Dans les années 40, la
réputation de ces deux maisons closes n'était plus à faire et leur
notoriété s'était répandue jusqu'aux confins de l'hexagone.
Comme mode de paiement
une monnaie de nécessité avait été émise par le Nathalia pour remplacer
temporairement, dans un but utilitaire, le numéraire de l'état qui
s'était raréfié depuis la première guerre mondiale qui avait
complètement désorganisé l'économie.
Afin de permettre les
échanges quotidiens, l'État toléra l'utilisation d'une monnaie locale,
émise par les chambres de commerce, les municipalités et certains
commerçants particuliers avec la garantie d'un versement correspondant à
la Banque de France. Ces monnaies prirent des formes diverses, les
premières en carton, mais rapidement, la frappe de jeton se répandit à
condition qu'ils portent la mention « Bon Pour » afin de les distinguer
de la monnaie officielle. Frappés habituellement en aluminium, mais
aussi en laiton, en zinc, ou en maillechort, ces jetons avaient des
formes variées, rondes, carrées, octogonales et des valeurs de 5c, 10c,
20c, 25c, ou 50c, plus rarement 1 franc ou 2 francs. Plus de 12 000
types différents ont été répertoriés.
Au Nathalia (qui portait le nom de sa propriétaire Natalina Bell' Occhju,
épouse de Xavier Franchi), chaque pièce de monnaie
correspondait à une prestation particulière !.
Le 13 avril 1946, Marthe
Richard, personnage très controversé et au passé douteux, conseillère
municipale de Paris, ancienne prostituée, fait adopter une loi sur la
fermeture des maisons de prostitution et s'assure que l'on vote
également l'article 5 du texte qui prévoit la suppression du fichier
national de la prostitution, dans lequel elle est encore fichée. Cette
action lui vaudra le pseudonyme de "la veuve qui clôt".
A la suite de cette loi
qui entraînera sa fermeture, le Nathalia deviendra l'hôtel Belvédère.
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LES GRAND MAGASINS
LANZI
Laurent et son épouse
Angèle-Marie Pietrini ont marqué de leur empreinte la ville d'Ajaccio.
Ce couple de commerçants
va dans un premier temps ouvrir dans la rue des halles, ce quartier que
l'on appelle "i scioppi", une première boutique. Puis ils diversifieront
leur activité en devenant promoteurs et en bâtissant les cottages Lanzi
que l'on peut voir encore aujourd'hui dans la rue du Docteur Pompeani .
Ils auront deux enfants:
Antoine qui sera à l'origine de la création de la banque Lanzi en 1876
et François, qui sera le président fondateur de la Chambre de Commerce
en 1899. C'est lui, qui avec ses enfants, sera à l'initiative de
l'ouverture de ces grands magasins en octobre 1886. Dans un immeuble de
quatre étages bâti selon les plans de l'architecte Maglioli, les
Ajacciens découvriront émerveillés la première grande surface
commerciale de Corse qui s'étale sur les trois premiers niveaux de la
majestueuse bâtisse.
En novembre 1936, ayant
à faire face à des difficultés financières les grands magasins Lanzi
Frères seront contraints de fermer leur porte.
Un dicton en est resté :
"Si n'hè falatu ancu Lanzi" (même Lanzi est tombé) qui
signifie que même les plus forts peuvent se "casser les dents".
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LES VILLAS COSTA
Et l'institution Ottavj (cours secondaires de jeunes filles).
En 1882, Paul Ottavj,
professeur d'Italien au collège Fesch, crée avec Edouard Bosc, une
institution de jeunes filles, l'institution Ottavj,
dirigée par ses filles: Madeleine, chargée des cours; Noélie, directrice
de l'internat et épouse d'Edouard Bosc et Lucie, Directrice des
Cours secondaires pendant 43 ans, de 1882 à 1925.
Par la suite
l'institution en externat se développe et prend la dénomination de
Cours secondaires de jeunes filles auxquels est annexé, en
1902, un pensionnat qui sera transféré le 01 octobre 1903 dans les
toutes récentes villas Costa, sises quartier des étrangers,
spécialement aménagées à cet effet et destinées à accueillir les élèves
de toute la Corse.
L'institution "Cours
secondaires de jeunes filles" restera pendant de nombreuses années, le
premier et le seul, en Corse, établissement d'enseignement secondaire
féminin reconnu par l'état et recevant les élèves boursières.
En 1923, Madame Antonia
Bigou-Bosc, professeur de dessin au lycée Fesch, fille d'Edouard Bosc et
petite fille de Paul François Ottavj, prend la direction de l'internat
des cours secondaires qui devient internat de collège classique en 1943.
Le 04 avril 1958, les
propriétaires des villas Costa notifient à Madame Bigou-Bosc la
résiliation du bail mais de nombreuses tractations avec le rectorat et
la municipalité, permettent de maintenir l'internat dans les lieux où il
avait toujours fonctionné. Il poursuivra son évolution normale en
internat de Lycée jusqu'à ce que la magnifique construction du Lycée
Laetitia Bonaparte soit enfin achevée en 1964.
Aujourd'hui, au numéro 2
de la rue Colomba, les villas qui abritaient l'institut Ottavj
n'existent plus et à leur place se dresse l'hôtel Costa ; Mais derrière
l'hôtel, visible du boulevard Fred Scamaroni, près de la villa
DaGregorio, la villa Pauline reste le dernier témoignage des
constructions de l'entrepreneur Simon Costa.
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LA VILLA POMPEANI
Construite d'après les
plans de l'architecte Louis Cayrrol au début du XXème siècle, cette
magnifique demeure entourée d'un grand parc, est située au numéro 8 de
la rue Rossi. Elle était la propriété du Docteur Paul Pompeani, créateur
du service chirurgical, chef de l'hôpital civil d'Ajaccio en 1915,
décédé tragiquement en 1922. Une rue de la ville porte son nom.
Après être restés
pendant longtemps à l'abandon, la villa et le parc sont aujourd'hui
occupés par les services de l'ADMR.
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LA VILLA PERALDI
La villa Peraldi, plus
connue sous le nom de villa Balestrino, a été construite en 1895 par le
Comte Peraldi sur un terrain appartenant à sa famille et sur lequel se
trouve également la chapelle de ses ancêtres. C'est dans les année 1930,
au temps où Ajaccio était très prisé par les estivant étrangers que la
villa, transformée en hôtel, connaît ses plus belles années. Elle est
alors l'hôtel de Balestrino, puis l'hôtel Beau site et enfin l'hôtel du
Prado réputé pour son cadre magnifique, sa bonne table et ses soirées
dansantes.
Aujourd'hui la villa
n'existe plus et sur le terrain du Comte Peraldi livré sans concessions
à l'appétit des promoteurs, se dressent les immeubles les terrasses
de Balestrino et la chapelle de sa famille, laissée à l'abandon est
ouverte aux quatre vents, souillée et profanée.
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