Comme la plupart
des villes corses, Bastia est une création génoise. En 1383, Leonello Lomellino,
gouverneur de l'île, va fonder au nom de la compagnie génoise La Maona, un poste
fortifié sur un promontoire rocheux, au dessus de la marine de Porto-Cardo qui
n'est alors qu'une petite plage de sable. C'est cette bastille (la bastiglia)
qui va donner plus tard son nom à la nouvelle cité.
Si l'endroit a
été choisi, c'est à cause de sa situation géographique exceptionnelle qui lui
donne un accès aisé aussi bien à toutes régions côtières, qu'aux régions de
l'intérieur de l'île et puis aussi parce qu'il se prête particulièrement bien à
la création d'un port de commerce qui permettra les échanges économiques et les
exportation des matières premières de l'île vers les ports de Toscane et vers
Gênes. Dans ce but, la sérénissime va à partir de 1484, favoriser le
développement de la Bastia en lui octroyant un statut particulier et des
privilèges qui vont influencer fortement l'accroissement de sa population car
aux migrants génois vont venir s'ajouter de nombreux corse.
C'est au cours de
cette période que se va se développer dans l'enceinte des murailles de la
citadelle qui ne seront construite que plus tard (entre 1575 et 1626), la ville
nouvelle ou haute-ville appelée Terra Nova (à vocation politique et militaire)
par opposition à la vieille ville ou basse-ville qui existait bien avant 1378,
qu'on appelle Terra Vecchia (plus populaire, à vocation maritime et commerçante)
qui s'étale en dehors des murailles et qui regroupe les quartiers du Pontetto et du Carughju drittu (la rue Droite).
Dès 1830, des navires à vapeur
assurent deux fois par semaine des liaisons régulières entre Bastia et le continent.
La ville se lance dans la réalisation de grands travaux qui
commencent en 1831 par l'ouverture de l'actuel boulevard Paoli et l'agrandissement de la place Saint Nicolas qui
est alors baptisée place Louis-Philippe. L'année 1841 voit le percement du cours Louis philippe,
qui deviendra plus tard le cours d'Orléans avant de devenir le cours Pierangeli.
En 1844, l'aménagement du quai de
la Traverse-Royale, actuel quai quai des Martyrs
de la libération, est terminé. Au cours de cette période
Bastia s'embelli. De grandes maisons aux façades ornées
sont construites par de riches notables qui abandonnent
les vieux quartiers pour un meilleur confort, de
nombreux commerce s'installent, les entreprises se
développent et les banques prospèrent. Dès 1850, des
foires expositions annuelles sont organisées sur la
place Saint-Nicolas.
L'accroissement démographique est
spectaculaire. En 1851 Bastia compte 16.000 habitants.
En 1858, le
comptoir d'escompte (future Banque de France) s'installe dans la
première ville du département pour son activité commerciale et
industrielle.
En 1866, avec ses 21.000
habitants, son Lycée impérial, son théâtre, sa
bibliothèque municipale, ses écoles privées, Bastia
devient la capitale de l'île et l'aménagement du bassin
Saint-Nicolas en fait le quatrième port français avec
l'ouverture de nouvelles lignes maritimes avec l'Italie
et l'Afrique du Nord assurées par les compagnies Valery
et Fressinet.
En 1894, on inaugure la liaison Bastia-Ajaccio par le rail, les premiers transports
aériens font rêver, l'eau courante arrive dans les
maison, l'éclairage au gaz ou à l'électricité et le
téléphone, apportent aux ménages le progrès et à la modernité.
En 1900, le
fameux "Cap-Corse" de la maison Louis Napoléon
Mattei obtient une récompense méritée à l'exposition universelle
de Paris.
En ce début du
XXe siècle, Bastia s'ouvre au tourisme. La nombreuse clientèle étrangère,
notamment Anglaise, se presse tous les soirs autour du
kiosque à musique de la place Saint-Nicolas pour écouter
les orchestres qui s'y produisent gratuitement. Les
cafés concerts font le plein et le théâtre attire les
amateurs de bel canto.
En 1911, Bastia compte près de 30.000 habitants.
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