DES AFFAIRES CRIMINELLES HORS NORMES

DISPARITIONS MYSTERIEUSES ET INQUIETANTES

 

 

Le 1er janvier 2022, le garde des Sceaux annonçait la création à Nanterre d'un nouveau pôle judiciaire des crimes sériels ou non élucidés (PCSNE) dédié aux cold-cases.
Service unique en Europe, précieuse banque de données pour la justice, ce service stocke les indices matériels apparus dans les affaires criminelles les plus complexes. Dans des milliers d’enveloppes en papier kraft, entourés d’un ruban de scotch rouge « ne pas ouvrir », se trouvent des mégots de cigarettes, des morceaux de vêtements, des écouvillons où ont été prélevées des ADN, les empreintes génétiques qui pourrait permettre d’identifier un suspect. 236.000 scellés en tout, recueillis par la gendarmerie et la police. La conservation de ces scellés est un enjeu essentiel pour garder l'espoir d'élucider un jour une affaire.

En raison du nombre inquiétant de disparitions recensées en Corse, certains médias ont qualifié notre île de triangle des Bermudes.
Ces disparitions sont signalées généralement en quelques lignes avec une photo, une description physique, dans le journal et sur les réseaux sociaux et les recherches sont rarement entamées immédiatement car il faut aux services de police et de gendarmerie des raisons objectives d'inquiétude. Mais, pour Les proches plongés dans l'angoisse, chaque heure qui passe est déterminante.

Voici quelques cas de disparitions mystérieuses qui, malgré de longues recherches n'ont pas été résolus à ce jour :

 

 

 Franck MASSAROTTO
Il s’agit ici d’un crime dont l’auteur est connu mais dont la victime n’a jamais été retrouvé.
Le lundi 07 septembre 2009, Franck Franck Massarotto, entrepreneur quitte son domicile pour ne plus jamais réapparaître. Personne dans l’immédiat ne signalera sa disparition et c’est le maire qui alertera les gendarmes.
L’enquête débute avec très peu d’éléments mais la rumeur évoque des différents familiaux.
C’est la découverte du véhicule du disparu dans les environs de Cauro qui permettra à l’enquête d’avancer rapidement. Dans le coffre du 4x4, pourtant soigneusement lavé, le sang qu’on identifie est bien celui de Franck Massarotto.
En décembre 2009, son fils, Anthony Massaroto, 26 ans, avouait le meurtre de son père, affirmant avoir pressé la détente du fusil harpon par accident au cours d’une dispute avec son père et avoir jeté le corps dans le Taravo. Mais on ne retrouvera jamais son corps malgré les recherches effectuées et l’intervention des plongeurs dans le lit du fleuve.

 

 Affaire Wanda CARTA
Il s’agit ici d’un crime dont l’auteur est connu mais dont la victime n’a jamais été retrouvé.

Le Lundi 31 décembre 2001, veille de réveillon du nouvel an, Costantino et Wanda Carta, se retrouvent seuls au domicile de leur fille Luisa à Porto-Vecchio.
Le couple est en instance de divorce et Costantino n’accepte pas la séparation.
A son retrouve, leur fille découvre la maison complètement bouleversée et des tâches de sang sur le sol lui font craindre le pire. Ses parents ne sont plus là et leur voiture a disparu.
Ses soupçons se portent immédiatement sur son père et les gendarmes aussitôt avertis lancent un avis de recherche.
Le lendemain, l’Alfa Romeo de Costantino est retrouvée incendiée non loin de Bastia.
Deux jours plus tard, la cavale de l’ancien légionnaire se termine à Milan où il est arrêté pour avoir tenté de jeter une femme sous une rame de métro.
La police interroge Carta mais ce dernier se mure dans un silence obstiné. Il n’avouera jamais ce qu’il est advenu de Wanda. L’espoir de la retrouver vivante s’éloigne au fil des jours.
Le procès de Costantino Carta se déroule à Milan en 2004 mais malgré que les proches et la justice aient la certitude qu’il est l’auteur du crime - un codétenu, considéré comme un témoin crédible, affirme que Costantino lui a avoué « avoir tué sa femme à coups de couteau avant de la découper et de la brûler dans le maquis -. il n’ya pas de corps.
L’homme sera condamné à 30 ans de réclusion. Une peine qui sera réduite à 18 ans en appel
25 ans plus tard, le mystère de cette disparition demeure : Où Costantino Carta a-t-il bien pu se débarrasser du corps de sa femme Wanda, cette nuit du 31 décembre 2001 ?

 Michaël CANTELLI
Le mercredi 4 février 2009 vers 11h00, Michaêl Cantelli, 36 ans, est porté disparu.
Il a été vu pour la dernière fois sur le marché de Bastia au Café Casale, rue Jean Casale à Bastia.
Après une première procédure ouverte pour « disparition inquiétante », le parquet de la République de Bastia avait ouvert une information judiciaire pour « enlèvement et séquestration d’une personne d’une durée supérieure à sept jours » avant de passer le relais, début 2010, à la Jirs, structure en charge de dossiers relatifs à la criminalité organisée.
Mickaë Cantellil était un ancien militant du Mouvement pour l'autodétermination (MPA), condamné en décembre 2002 à trois ans de prison dont un avec sursis pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste et la Jirs s’interrogerait sur des liens éventuels entre cette disparition et d’autres dossiers dont elle a été saisie même si aucune autre piste n’est exclue.
L’information judiciaire a été requalifiée à Marseille en « association de malfaiteurs en vue de commettre un enlèvement ».
Au cours de l’enquête, une douzaine de personnes avaient été placées en garde à vue et entendues par les enquêteurs de l’antenne bastiaise de la direction régionale de la police judiciaire et de l’office central de lutte contre le crime organisé (OCLCO) de Nanterre. Par la suite, elles avaient, toutes, été remises en liberté. Depuis, il semblerait que cette affaire n’ait pas connu de nouvelle évolution mais pour le tribunal de grande instance de Bastia, sa mort ne fait plus aucun doute.
Son épouse, qui a demandé que sa mort soit déclarée judiciairement a été entendue par le tribunal qui a statué en ce sens en déclarant Mickaêl Cantelli décédé le 04 février 2009 à Bastia.
L’information pénale toujours en cours, aujourd’hui instruite par la Jirs de Marseille, fait apparaître que la disparition de Mickaël Cantelli n’est vraisemblablement pas volontaire mais s’inscrit dans un contexte de grande criminalité et qu’il a certainement été assassiné dans le cadre d’un règlement de comptes. »
Malgré le travail des enquêteurs, Michaël Cantelli reste introuvable. « Il n’a pas été possible de le situer malgré tout cela, mais on ne peut pas tirer des conclusions hâtives, observe le procureur. Une personne peut très bien disparaître volontairement sans laisser de traces, en préparant minutieusement sa sortie. Là encore, tout reste possible ».

 Cyril CHAILLOU
La disparition de Cyril Chaillou, originaire de l’Est de la France remonte à novembre 2005. Cet homme de 34 ans, qui souffre de schizophrénie, a été aperçu pour la dernière fois à Solenzara où il travaillait. Depuis, personne ne sait ce qu’il est devenu..
Avant son arrivée en Corse, Cyril était maître d'hôtel à New York au moment des attentats du 11 septembre 2001 contre les tours du World Trade Center.
Rentré dans la Meuse le 9 décembre 2001, trois mois après le drame new-yorkais, Cyril souffrait depuis de bouffées délirantes nécessitant un suivi psychiatrique régulier.
Embauché au Sheraton de Luxembourg début 2004, il démissionne quelques mois plus tard pour tenter l'aventure comme saisonnier en Corse à l'hôtel des Mûriers à Solenzara. A priori, l'expérience insulaire ne lui convient pas. Fin juillet, il rompt son contrat. Son patron l'autorise néanmoins à conserver sa chambre. C'est depuis cette chambre qu'il téléphone pour la dernière fois à sa mère le 9 août 2004.
« Cyril devait rentrer le 6 septembre 2004 à Vignot », rappelle sa mère. « Il avait rendez-vous chez son psy à Nancy le 9. Nous l'avons attendu en vain. Dans un premier temps, nous avons pensé qu'il avait été retardé par la grève des ferries, avant de nous résigner... »
Les époux Chaillou, installés à Vignot dans la Meuse refusent cependant de sombrer dans la résignation et tentent de reconstituent le puzzle des éléments qui ont précédé la disparition… En vain. Il a fallu qu'un journal corse publie la photo de Cyril dans ses colonnes accompagnée « d'un avis de recherche dans l'intérêt des familles » pour que les choses bougent un peu.
Depuis la publication de cette photo, on a retrouvé la Golf de Cyril au fond d'un ravin, quelque part entre Corte et Bastia. Les relevés ADN effectués sur la voiture et les mégots de cigarettes du cendrier confirment que la voiture désossée appartenait bien à Cyril. On y a même récupéré son carnet de chèques et son dossier Assedic.
Avant de quitter sa chambre de Solenzara, Cyril avait laissé la plupart de ses affaires personnelles. Seuls manquaient sa tente de camping, un sac de voyage et son dictionnaire franco-anglais. On ne se suicide pas en emportant un dictionnaire d'anglais », relève sa mère qui se raccroche aux révélations de médiums pour prolonger l'espoir. « Votre fils est vivant », estiment les médiums, qui, tous, le voient « derrière des barreaux ». Barreaux de prison, barreaux d'hôpital psychiatrique ? Il tarde à M. et Mme Chaillou de le savoir.
Le dossier n’a pas évolué à ce jour et l’on est quasiment certains que cyril n’a pas quitté la Corse.

 Yveline BENSOUSSAN
Dans la soirée du lundi 8 décembre 1997, Paul et Yveline Bensoussan sont installés dans leur confortable villa du Salario. Le couple habite Ajaccio depuis juillet et a ouvert une boutique de vêtements grâce à la ventre de l'entrepôt de vêtements qu'il exploitait en région parisienne. La porte n'est pas fermée à clé et soudain deux ou trois hommes cagoulés et armés font irruption. Sans un mot, les assaillants emmènent de force Yveline Bensoussan.
Quelques instants plus tard, Paul Bensoussan découvre une lettre des ravisseurs lui enjoignant de pas prévenir la police. Vers 1 heure du matin, un correspondant anonyme, dont la voix est transformée, lui téléphone et réclame une rançon de 600 000 francs. Un prochain rendez-vous téléphonique est fixé au mercredi suivant. Curieusement, les ravisseurs ne reprendront jamais contact et la rançon ne sera jamais récupérée.
Un important dispositif policier es mis en place. Le commissaire Dragacci, agissant sur commission rogatoire du juge Jean Gari, décide d'explorer les multiples pistes possibles, dans l'attente d'un éventuel signe des auteurs du rapt. Des dizaines d'enquêtes de terrain sont lancées tant en Corse que sur le continent, où le couple Bensoussan avait déjà été victime de plusieurs vols à main armée. Toutes les personnes fichées localement pour des affaires de racket, de braquage ou réputées proche du banditisme insulaire sont auditionnées. Plusieurs individus sont même interpellés et mis en examen, pour des affaires incidentes de détention illégale d'armes. Mais aucune piste sérieuse n’est retenue.
Le seul témoin de l’enlèvement connu est Paul Bensoussan qui soutient la thèse d’une méprise en déclarant : « les ravisseurs de ma femme se sont trompés ». Il décidera par la suite de vendre le magasin et la maison avant de quitter définitivement la Corse.
 

 Sophie ARNOULT
Le Mercredi 4 septembre 1985, Sophie Arnoult, une jeune fille de 23 ans, en vacances à Ajaccio avec son ami Olivier décide de partir faire une randonnée dans le maquis de Capo di Feno à 13 km de là. Mais son copain, à la différence de Sophie n’est pas un bon marcheur et en fin d’après midi, sur les sentiers escarpés du maquis, il est épuisé et blessé à une cheville. A l’époque, le couple ne possède pas de téléphone portable pour appeler les secours, Sophie décide de le laisser seul pour aller chercher de l’aide et elle repart seule à travers le maquis. On ne la reverra plus jamais.
En 2025, 40 ans plus tard, le mystère de la disparition de Sophie dans le maquis de Capo di Feno demeure inexpliqué.
Pas la moindre piste : Un meurtre ? Un enlèvement ? un accident ? Son corps aurait été retrouvé. Le maquis sera ratissé par plus de 200 militaires, survolé par hélicoptère. Dans le cadre de l’information judiciaire, finalement ouverte pour séquestration et enlèvement, il y aura des gardes à vue et des transports sur les lieux, des perquisitions et de multiples auditions. Toutes les pistes se heurteront à une impasse, comme si Sophie s’était subitement évaporée.. Pas une seule hypothèse, juste des présomptions, mais pas le moindre indice, aucune trace mais des questions qui, quatre décennies plus tard, demeurent sans réponses.
Ses parents, les Montbéliardais Jacques et Josette Arnoult, sont venus plusieurs fois en Corse et ils ont toujours gardé espoir de retrouver leur fille.

 Ralf WEGNER
Le dimanche 29 août 1999, Ralf, 28 ans, de nationalité allemande, en compagnie de 3 amis, se trouve au camping U sognu situé au début de la route de la Restonica et à 1,4 km de Corte.
Ce soir là, vers 19 heures les quatre amis décident de se rendre à Corte pour diner puis ils passent ensuite la soirée dans un bar. Vers minuit deux d’entre eux décident de rentrer au camping qui se trouve seulement à une vingtaine de minutes de marche tandis que Ralph et un autre restent encore jusqu’à environ deux heures du matin avant de quitter le bar pour rentrer à leur tour au camping.
En chemin, à 300 mètres à peine du camping, ils rencontrent 4 autres Français. La discussion se prolonge et au bout d’une demi-heure, Ralph décide de laisser son ami et de rentrer seul au camping.
Cette nuit-là Ralf Wegner a été vu pour la dernière fois et toutes les recherches entreprises le lendemain par la police sont restées vaines.
Les parents de Ralph Wegner sont venus en Corse pour mener aussi leur propre enquête. Des avis de recherche ont même été émis dans toute l’Europe… en vain.

 Hubert BOIRON

Le lundi 16 septembre 2013, pour fêter leur noce d’or, Hubert Boiron, ancien agriculteur isérois de 82 ans et son épouse débarquent à Calvi. Ils font partie d’un groupe de 40 retraités dans ce voyage organisé en Corse par la FDSEA.
Le mercredi 18 septembre, après être passés par Calvi, Porto et les calanques de Piana, les touristes arrivent à Ajaccio vers 14 heures et débutent la visite de la cité impériale accompagnés d’une guide, par une visite des îles Sanguinaires puis par celle de la grotte de l'Empereur. Ils font ensuite un tour dans la vieille ville puis une visite guidée de la maison Napoléon dans la rue Saint Charles. Vers 17h30, le groupe quitte la rue Saint Charles pour rejoindre le car qui est stationné à la gare routière et maritime distante seulement de 650 m. En chemin, le groupe se scinde alors en deux à hauteur de la place Cesar Campinchi à cause de travaux présents le long de la chaussée.
Devant l’autocar, au moment de reprendre les bagages pour se rendre à l’hôtel du golfe, l’épouse d'Hubert Boiron se rend compte de son absence et rebrousse chemin en compagnie de quelques amis pour le retrouver. Elles est inquiète car son mari n'a ni l'adresse de l'hôtel ni celle du restaurant où le groupe devait dîner et il ne possède pas de téléphone portable.
Le 19 septembre, la police est informée de la disparition d’Hubert Boiron. Les premières recherches et l’étude de la vidéo surveillance ont permis de savoir que vers 20h30, Hubert Boiron avait été vu par des vigiles qui contrôlaient les véhicules entrant sur le quai d’embarquement du port de commerce. Il leur aurait demandé s’ils n’avaient pas croisé un groupe, leur expliquant qu’il devait le rejoindre au restaurant puis à l’autocar.
Ce même soir, une salariée de la SNCM, affirmait l’avoir empêché de monter à bord du Daniel Casanova car il n’avait pas de billet. Selon elle, Hubert Boiron ne semblait pas être en possession de l’ensemble de ses moyens.
De nombreuses personnes ont été auditionnées, des recherches avec des chiens ont été entreprises, près de quatre-vingt plongées ont été effectuées dans le port de l’amirauté. Mais le retraité, qui n’a plus jamais donné signe de vie, n’a jamais été retrouvé.
Carte vitale, comptes bancaires, téléphonie, rien n’a permis aux recherches d’avancer et l’affaire a été classée sans suite en avril 2015.
Mais la famille a décidé de ne pas abandonne et elle multiplie les appels à l'aide pour que l'enquête soit relancée. La fille et la petite-fille d’Hubert Boiron se rendent régulièrement dans l’île et ont pris contact avec une association, l’ARPD, Assistance et Recherche Rhône-Alpes, fondée en 2003, qui intervient auprès des familles touchées par la disparition d’un proche.

 Daniel PERRET GENTIL
Daniel Perret-Gentil, 57 ans, Directeur d'une banque à Courtelary, un petit village suisse dans le canton de Bernes, arrive seul à Ajaccio le 05 juillet 2014 avec l’objectif de parcourir une partie du mythique GR20 sur lequel il s’élance le 7 juillet pour une randonnée qui va se terminer probablement le 10 juillet 10 juillet en fin d’après midi.
Le vendredi matin du 11 juillet 2014, vers 9 heures, Daniel Perret Gentil disparaît dans des circonstances troublantes après avoir réglé avec sa carte de crédit la nuit qu’il vient de passer à l’hôtel I Larici à Vizzavona où il a laissé son sac de voyage qu’il ne reviendra jamais récupérer.
Daniel Perret Gentil devait regagner la Suisse où l'attendait sa famille, le samedi 12 juillet mais il n’a jamais pris l’avion qui devait le ramener d'Ajaccio à Genève.
Une semaine après la disparition ses proches multiplient les appels à témoin et une enquête pour disparition inquiétante est ouverte.
L’enquête va établir que le randonneur aurait été aperçu pour la dernière fois à la gare de Vizzavona prenant le train pour Corte ce qui écarte la thèse de l’accident de montagne. Plus tard, la gendarmerie localise le signal de son téléphone portable sur la commune d'Aléria en haute Corse, à 47 km de Corte. Mais le téléphone cesse d'émettre et la piste se perd avant d'être vérifiée.
Décrit comme un montagnard expérimenté, adepte du GR20 qu’il avait déjà parcouru par deux fois, Daniel Perret-Gentil avait adressé deux SMS, à sa compagne, en Suisse, le 10 juillet pour l'avertir d'un changement d'itinéraire dû au mauvais temps et le second pour la rassurer en lui disant qu'il avait bien trouvé refuge et qu'il mangeait désormais une omelette en buvant une bière.
Mais 11 ans après, cette disparition demeure inexpliquée.

 George HECHT
George Hecht, un médecin américain de 70 ans, arrivé du New Jersey via Paris, atterri à l’aéroport de Calvi Sainte Catherine le samedi 19 juillet 2014. Il a l’intention d’effectuer une randonnée sur le GR20 et s’est fixé comme point d'arrivée Ajaccio.
Il passe sa première nuit dans un gîte d’étape à Calenzana, point de départ du sentier de randonnée. Depuis, on perd sa trace.
L’enquête permet d’établir que George Hecht avait réservé une chambre à l’Hôtel Napoléon d’Ajaccio pour le lundi 28 juillet et le lendemain un billet de retour à destination de Paris Orly. Il ne se présentera jamais à l’hôtel ni à l’aéroport.
À force de réunir des témoignages, les enquêteurs ont pu établir que Georges Hecht aurait réalisé une partie de la première étape du GR20 en compagnie d'un groupe de touristes polonais.
Ces vacanciers racontent avoir réalisé le début du parcours avec lui, durant environ trois heures. Au bout d'un moment, Georges Hecht leur aurait dit de continuer sans lui, car il marchait plus doucement qu'eux. Ceux-ci auraient refusé de le laisser, mais il aurait insisté en leur promettant de les rejoindre à la prochaine étape. Le groupe est arrivé vers 16 heures. Mais lui n'est jamais arrivé au refuge.
Le peloton de gendarmerie de haute montagne a inspecté les moindres recoins de la montagne, les enquêteurs de la brigade de recherche (BR) de Calvi ont effectué des vérifications sur d’éventuels mouvements bancaires et n’ont écarté aucune piste… Le fils du randonneur a même été entendu, sans résultats.
George Hecht est le deuxième touriste étranger, après Daniel Perret Gentil, à s’être évaporé sur le GR 20 au cours de l’été de 2014.

 Kevin VANNESTE
Le vendredi 14 septembre 2018, Kevin VANNESTE, un jeune flamand âgé alors de 29 ans, est parti seul en Corse pour parcourir le GR20. Son retour en Belgique était planifié pour le 27 septembre, mais il n’a pas embarqué dans l’avion du retour.
Il a été vu pour la dernière fois dans l’après-midi du 16 septembre 2018, dans la ville de Bastia, à proximité de la cathédrale Sainte-Marie Après avoir parlé avec le prêtre, il laisse ses affaires en indiquant à ce dernier qu'il partait faire le GR 20 et qu'il reviendrait récupérer son sac plus tard. Plus personne ne le reverra.
Un ou des témoins rapportent cependant, que le 15 septembre, une dispute a éclaté à Bastia entre Kevin Vanneste et un restaurateur. Kevin venait demander de l'aide et à manger. La police a même dû intervenir et a constaté que l'homme était affaibli. Raison de plus pour considérer sa disparition comme inquiétante.
Presque 2 ans après cette disparition et une enquête qui n'a pas permis d'en savoir plus, sa mère, Lilium Velghe, a décidé de venir s'installer en Corse pour continuer les recherches elle-même et obtenir des réponses.
Le 9 juin 2019, la Police Fédérale belge, à la demande parquet de Flandre orientale, division Courtrai, à lancé un nouvel avis de recherche concernant Kevin Vanneste.
Le mystère reste entier en ce qui concerne la disparition de Kevin Vanneste. L'enquête menée par le parquet de Bastia est toujours en cours, la justice et les services de gendarmerie en charge du dossier se refusent donc à toute déclaration officielle. Les recherches, appels à témoin et avis de recherches lancés de la Corse à la Belgique s'enchainent sans succès. Les semaines, les mois passent et toujours aucune trace du jeune homme. Disparition volontaire ou encore accident toutes les pistes restent ouvertes encore aujourd'hui nous dit-on. Il faut dire que l'absence d'éléments matériels et le grand flou qui entourent cette disparition compliquent le travail des enquêteurs. La mère de Kevin Vanneste, elle, affirme ne pas perdre espoir.

 Serge GUALANDI 
Le lundi 27 mai 2019 en milieu de matinée, la gendarmerie est informée de la disparition de Serge Gualandi, employé communal et pompier volontaire de 52 ans. Il a été vu pour la dernière fois le dimanche 26 mai à 13h00 et son véhicule a été retrouvé stationné sur le parking de l’église de La Porta.
Une enquête pour disparition inquiétante est ouverte sous la direction de la brigade de Penta-di-Casinca avec le concours de la brigade de recherche de Bastia. Malgré de nombreuses recherches, dans le village et ses alentours, effectuées par des effectifs de la compagnie de gendarmerie de Bastia, l’hélicoptère gendarmerie et de nombreux bénévoles faisant partie de la famille, des amis et de la population locale, il demeure introuvable.
La dernière fois que l'homme, âgé de 45 ans, a été aperçu, c'était le dimanche 27 aux alentours de 13 heures. Une trentaine de gendarmes et de proches ont battu la campagne autour de La Porta pour tenter de retrouver sa trace.
 

Dominique DEGOUGE NICOLAI
Le mardi 11 juillet 2023, Dominique Degouge-Nicolai, 67 ans, originaire des Fougerêts dans le Morbihan (il vivrait six mois de l’année en Corse à Polveroso en Castagniccia) effectuait une randonnée à la grotte des résistants de Porri, accompagné de sa compagne, de sa tante et de son oncle. Au bout de quelques instants de marche sa compagne, sa tante et son oncle décident de faire demi-tour en raison de la chaleur accablante. Seul, Dominique Degouge Nicolai décide de continuer. On ne le reverra plus.
L'alerte a été donnée quelques heures après sa disparition. Les services de secours et la gendarmerie ont été mobilisés le jour même en présence d’élus et avec l’appui des habitants… sans succès.
Les recherches reprennent le vendredi 14 juillet à l'aube avec des équipes cynophiles et le renfort d'un chien Saint-Hubert, un animal pisteur de la gendarmerie mais le retraité restait encore introuvable 2 ans après sa disparition.
 

 Danielo BOSCOLO
Daniel Boscolo, 65 ans, de nationalité italienne, a disparu le mardi 1er août 2023 en milieu d’après midi, alors qu'il revenait d'une randonnée aux cascades de Punta Pinzuta, dans la région de Conca, en Corse-du-Sud, en compagnie de sa femme Il était 17 heures quand cette dernière, qui avançait à une cadence plus rapide, s'est aperçue de la disparition de son époux.
Depuis, plus de nouvelles du randonneur italien.La gendarmerie, qui a effectuée des recherches sur le terrain, a lancé un appel à témoin et le parquet d'Ajaccio a ouvert une enquête pour disparition inquiétante.

Pierrot BIANCONI
Pierre Bianconi, 31, footballeur, à disparu le mercredi 29 décembre 1993 à Bastia.
Le même jour, sa voiture est retrouvée sur le port de Bastia
Très peu d'informations ont été rendues publiques sur cette affaire qui demeure un mystère absolu.
L’enquête judiciaire pour « enlèvement et séquestration » a exploré de nombreuses pistes qui ont été ouvertes et fermées sans aucune réponse à apporter et l’affaire a été classée.
La disparition de Pierre Bianconi a suscité de nombreuses discussions. Son soutien au nationalisme corse et les conflits entre les deux factions belligérantes en faveur de l'autonomie de la Corse ont été au cœur des débats. Bianconi a-t-il été l'une des premières victimes du conflit entre le MPA et A Cuncolta ? Était-il devenu proche d'autres personnes liées au banditisme ? Mystère. Quoi qu'il en soit, cette disparition, sans corps et sans témoin, n'a jamais connu d'épilogue. Il faut dire que beaucoup de meurtres et de règlements de comptes n'ont jamais été élucidé sur l'île, dans le contexte politique de l'époque...
Aucune preuve n'a été apportée en faveur de l’une ou l’autre de ces théories et trente deux ans après la disparition de Pierrot Bianconi, demeure un mystère.

 Ange Antoine AGNETTI
Le vendredi 16 août 2024, Ange Antoine Agnetti, 41 ans, restaurateur ajaccien, à un rendez-vous près de Campo en fin d’après midi. Le lendemain sa compagne qui ne l’a pas revu depuis la veille, signale sa disparition. Son véhicule est retrouvé non loin du village de Campo, en Corse du Sud, garée à proximité de deux chemins de chasse et de pêche qu'il avait l'habitude d'emprunter. Les clés de contact sont posées sur une roue et son téléphone portable est à l’intérieur de la voiture.
Des battues sont organisées pour retrouver sa trace.
Le 18 août 2024, l'enquête pour "disparition inquiétante" est requalifiée à la suite des investigations.
La piste criminelle est privilégiée.
Le jeudi 23 août 2024, une information judiciaire contre X est ouverte pour enlèvement, séquestration ou détention arbitraire sans libération avant le septième jour et participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un crime, par le parquet d’Ajaccio.
Plus d'un mois après la disparition d'Ange-Antoine Agnetti la justice poursuit ses investigations sans avancée significative. Après les recherches terrestres et dans les airs, notamment avec un hélicoptère et un drone à caméra thermique, c'est donc bien la piste criminelle que suivent les gendarmes de la section de recherches et les enquêteurs de la PJ, co saisis.
Les enquêteurs soupçonnent donc un rendez-vous ou un enlèvement avec un autre véhicule. Les rares caméras des villages ont été épluchées. Une quinzaine d'auditions ont aussi retracé l'environnement de la victime et son emploi du temps. Restaurateur à Ajaccio, proche de personnes défavorablement connues de la justice, Ange-Antoine Agnetti n'a jamais été condamné. Reste à savoir si le mobile de son enlèvement est relié à ses affaires et à ses fréquentations.

 

 Jean-Yves MENAND
Originaire de Messac, dans l’Ille et Vilaine, Jean-Yves MENAND, 63 ans, retraité, est arrivé seul par avion à 8h 30 à l'aéroport de Bastia Poretta le mercredi 3 juin 2015. Il a l’intention d’effectuer une randonnée sur le GR20.
Le jeudi 4 juin 2015 au matin, le retraité, habitué à la pratique de la randonnée, quitte le gîte d’étape de Calenzana où il a été vu pour la dernière fois.
Le 22 juin 2015, Solenn, l'une des filles de Jean-Yves Menand, se présente à la gendarmerie de Bain-de-Bretagne pour signaler la disparition de son père qui devait regagner le continent le 29 juin. Elle indique que bien qu’habitué à la pratique de la randonnée, son père est sujet à des malaises en cas de fortes chaleurs et qu’il a subi deux opérations récentes assez importantes.
La famille savait pertinemment que Jean-Yves n'était pas en mesure de donner des nouvelles régulières au cœur d'un massif corse en grande partie dépourvu de réseau téléphonique, mais quand même, dix-neuf jours sans un signe, quelque chose s'est passé… "À la télévision, on avait vu ce qui venait d'arriver sur le GR20", se souvient Claudine, la sœur de Jean-Yves. Forcément, sa famille s'est demandé s'il ne faisait pas partie des victimes du Cirque. L'hypothèse a très vite été écartée dans la mesure où l'enquête a établi avec certitude que celui qui devait entamer son GR20 le 4 juin au matin n'a jamais atteint le refuge d'Ortu di Piobbu, terme de la première étape.
En 2025, le mystère reste entier. Le randonneur s'est-il vraiment engagé, ce 4 juin 2015 au petit matin, comme il avait prévu de le faire, sur ce mythique GR20 auquel il rêvait depuis longtemps ? Tel était en tout cas le point d'orgue de sa feuille de route, lui qui avait quitté son fief de la région rennaise pour s'en aller prendre un avion à Nantes et gagner la Corse.
Si la question se pose, c'est parce que le dernier contact établi avec Jean-Yves Menand remonte au 3 juin au soir. Le randonneur breton adresse, ce soir-là, depuis le gîte de Calenzana, un dernier SMS à sa fille Solenn. Depuis lors, plus personne ne l'a revu ni entendu. Pas le moindre témoignage n'a été recueilli.
Dix ans déjà. Le nom de Jean-Yves Menand n'est pas vraiment resté dans la mémoire des Corses. Sa disparition est pratiquement passée inaperçue à l'époque, et pour cause. Le 10 juin 2015, six jours après le départ supposé du randonneur breton de Calenzana, la plus grande catastrophe de l'histoire du GR20 faisait 7 morts dans le Cirque de la solitude. Un morceau de la montagne se détachait pour piéger un groupe au fond de l'entonnoir minéral. Trois randonneurs s'en sortiront, les recherches se poursuivront tout l'été pour retrouver tous les corps ensevelis par l'effroyable coulée meurtrière.
 

 L’Affaire Mathias SCHEPP
Le dimanche 30 janvier 2011, deux petites jumelles de 6 ans, Alesia et Livia, sont enlevées par leur père Mathias Schepp, un ingénieur de 43 ans, à leur domicile de Lausanne en Suisse.

Est-ce le message de son épouse Irina Lucidi dont il est séparé depuis 6 mois, reçu par mel l'informant de son intention de divorcé, qui a provoqué cette fuite ? Toujours est-il qu'après lui annoncé qu'elle ne ramènerait pas ses filles, il avait démarré un périple qui l'avait conduit à Marseille, en Corse, puis en Italie où il s'est suicidé.

Les enquêteurs ont pu établir que le Lundi 31 janvier, Mathias Schepp est à Marseille. La vidéosurveillance va le localiser tout près du Vieux Port. On le voit entrer dans un parking souterrain. Il retire 7.500 euros dans divers distributeurs. Il est vêtu d'un blouson et transporte un sac de sport noir. Il est toujours seul, les jumelles Alessia et Livia demeurent invisibles.

Ce même jour, Mathias Schepp a été vu dans une agence de voyages de Marseille dans laquelle il a acheté trois billets de bateau en aller simple pour Propriano avant d'embarquer à bord du Scandola le soir même.

Le 1er février au matin il est à Propriano et le soir même il quitt l'île à bord d’un navire de la Corsica Ferries à destination de Toulon. Un aller simple pour une seule personne. 

Le jeudi 3 février au soir, cinq jours après la disparition, les carabiniers de Cerignola, petite ville des Pouilles, en Italie, signalent le suicide d'un homme qui pourrait être l'ingénieur suisse recherché. Matthias Schepp s'est jeté sous un train, l'Euro City Milan-Bari. Son Audi noire est retrouvée sur le parking de la gare. Aucune trace des petites filles.

Au cours de cette virée tragique, il écrit de nombreuses fois à Irina : "Je suis complètement fou, malade, je n'y arrive plus. Tout ce que je voulais c'était une famille. Au revoir pour toujours il n'y a plus rien à faire". 7 lettres sont envoyées depuis Cerignola en Italie. Dans l’une de ces lettres il écrit : « Mes chers, je voulais mourir avec elles mais il en est allé autrement. Je serai le dernier à mourir. Les fillettes reposent en paix, elles n'ont pas souffert, elles sont tranquilles dans un lieu paisible".
Sur les lieux du suicide, le long de la voie ferrée, on a retrouvé un stylo publicitaire de La Méridionale.

En 2025, le mystère n'a toujours pas été levé sur la disparition des jumelles qui auraient eu aujourd'hui 20 ans.

 

 Lucia STAWSON et Gérard David FELLOUS
Il s’agit ici d’un crime dont l’auteur est connu mais dont la victime n’a jamais été retrouvé.
Le 01 avril 1972, Lucia Strawson, 20 ans, de nationalité américaine et Gérard David Fellous, 19 ans, originaire de Nice, disparaissent sans laisser de traces, sur le port de Propriano.
Dans une carte postale datée du 31 mars 1972 et postée depuis Propriano, la jeune fille écrit à ses parents « Le climat est doux et nous dormons sur les plages ». Par le couple ne donnera plus signe de vie.
La veille, les jeunes gens qui avaient prévu de passer une semaine de vacances sur l’Ile de Beauté décident de camper sur une plage aux environs de Propriano. Ce jour là, ils ont rendez-vous avec des amis pour déjeuner. Surpris de ne pas les voir, leurs amis se rendent sur la plage et constatent que leur tente a disparu.
Les disparitions de Lucia et David, ne seront ra signalées que tardivement, 15 jours plus tard..
L’enquête diligentée par la gendarmerie de Propriano n’apportera aucune réponse et l’affaire sera rapidement classée et les deux vacanciers ne seront jamais retrouvés.
En 1986, un pêcheur proprianais, d’Antoine Recco, est jugé pour avoir fait disparaître en mer, s’ouvre devant la Cour d’Assise de Corse du Sud. Il est accusé d’avoir fait disparaître en mer en septembre 1981, deux jeunes touristes de 21 ans, Isabelle Gauchon et Geneviève Clément.
Antoine Recco nie toute implication, mais la justice, le désigne responsable pour ces deux disparitions et de celles de Lucia Strawson et David Fellous. Dans ces deux affaires que la justice a voulu lier, aucun de ces quatre corps ne sera retrouvé.
Condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour le double homicide d’Isabelle et de Geneviève, Antoine Recco est sorti de prison en mai 2010.
En 1960, son frère, Tommy Recco,, condamné également à la réclusion criminelle à perpétuité a été soupçonné d’avoir assassiné trois touristes Allemands au cours de promenades en mer.

 

( Résumé à partir d'extraits de différents journaux de l'époque )

 

 

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Dernière mise à jour pour cette page : 26 octobre 2025