Le 1er janvier 2022, le garde des Sceaux annonçait la
création à Nanterre d'un nouveau pôle judiciaire des
crimes sériels ou non élucidés (PCSNE) dédié aux
cold-cases.
Service unique en Europe, précieuse banque de données
pour la justice, ce service stocke les indices matériels
apparus dans les affaires criminelles les plus
complexes. Dans des milliers d’enveloppes en papier
kraft, entourés d’un ruban de scotch rouge « ne pas
ouvrir », se trouvent des mégots de cigarettes, des
morceaux de vêtements, des écouvillons où ont été
prélevées des ADN, les empreintes génétiques qui
pourrait permettre d’identifier un suspect. 236.000
scellés en tout, recueillis par la gendarmerie et la
police. La conservation de ces scellés est un enjeu
essentiel pour garder l'espoir d'élucider un jour une
affaire.
En raison du nombre inquiétant de disparitions recensées
en Corse, certains médias ont qualifié notre île de
triangle des Bermudes.
Ces disparitions sont signalées généralement en quelques
lignes avec une photo, une description physique, dans le
journal et sur les réseaux sociaux et les recherches sont rarement entamées immédiatement car
il faut aux services de police et de gendarmerie des
raisons objectives d'inquiétude. Mais, pour Les
proches plongés dans l'angoisse, chaque heure qui passe
est déterminante.
Voici quelques cas de disparitions mystérieuses qui,
malgré de longues recherches n'ont
pas été résolus à ce jour :
Franck
MASSAROTTO
Il s’agit ici d’un crime dont l’auteur est connu mais
dont la victime n’a jamais été retrouvé.
Le lundi 07 septembre 2009, Franck Franck Massarotto,
entrepreneur quitte son domicile pour ne plus jamais
réapparaître. Personne dans l’immédiat ne signalera sa
disparition et c’est le maire qui alertera les
gendarmes.
L’enquête débute avec très peu d’éléments mais la rumeur
évoque des différents familiaux.
C’est la découverte du véhicule du disparu dans les
environs de Cauro qui permettra à l’enquête d’avancer
rapidement. Dans le coffre du 4x4, pourtant
soigneusement lavé, le sang qu’on identifie est bien
celui de Franck Massarotto.
En décembre 2009, son fils, Anthony Massaroto, 26 ans,
avouait le meurtre de son père, affirmant avoir pressé
la détente du fusil harpon par accident au cours d’une
dispute avec son père et avoir jeté le corps dans le
Taravo. Mais on ne retrouvera jamais son corps malgré
les recherches effectuées et l’intervention des
plongeurs dans le lit du fleuve.
Affaire
Wanda CARTA
Il s’agit ici d’un crime dont l’auteur est connu mais
dont la victime n’a jamais été retrouvé.
Le Lundi 31 décembre 2001, veille de réveillon du
nouvel an, Costantino et Wanda Carta, se retrouvent
seuls au domicile de leur fille Luisa à Porto-Vecchio.
Le couple est en instance de divorce et Costantino
n’accepte pas la séparation.
A son retrouve, leur fille découvre la maison
complètement bouleversée et des tâches de sang sur le
sol lui font craindre le pire. Ses parents ne sont plus
là et leur voiture a disparu.
Ses soupçons se portent immédiatement sur son père et
les gendarmes aussitôt avertis lancent un avis de
recherche.
Le lendemain, l’Alfa Romeo de Costantino est retrouvée
incendiée non loin de Bastia.
Deux jours plus tard, la cavale de l’ancien légionnaire
se termine à Milan où il est arrêté pour avoir tenté de
jeter une femme sous une rame de métro.
La police interroge Carta mais ce dernier se mure dans
un silence obstiné. Il n’avouera jamais ce qu’il est
advenu de Wanda. L’espoir de la retrouver vivante
s’éloigne au fil des jours.
Le procès de Costantino Carta se déroule à Milan en 2004
mais malgré que les proches et la justice aient la
certitude qu’il est l’auteur du crime - un codétenu,
considéré comme un témoin crédible, affirme que
Costantino lui a avoué « avoir tué sa femme à coups de
couteau avant de la découper et de la brûler dans le
maquis -. il n’ya pas de corps.
L’homme sera condamné à 30 ans de réclusion. Une peine
qui sera réduite à 18 ans en appel
25 ans plus tard, le mystère de cette disparition
demeure : Où Costantino Carta a-t-il bien pu se
débarrasser du corps de sa femme Wanda, cette nuit du 31
décembre 2001 ?
Michaël
CANTELLI
Le mercredi 4 février 2009 vers 11h00, Michaêl Cantelli,
36 ans, est porté disparu.
Il a été vu pour la dernière fois sur le marché de
Bastia au Café Casale, rue Jean Casale à Bastia.
Après une première procédure ouverte pour « disparition
inquiétante », le parquet de la République de Bastia
avait ouvert une information judiciaire pour «
enlèvement et séquestration d’une personne d’une durée
supérieure à sept jours » avant de passer le relais,
début 2010, à la Jirs, structure en charge de dossiers
relatifs à la criminalité organisée.
Mickaë Cantellil était un ancien militant du Mouvement
pour l'autodétermination (MPA), condamné en décembre
2002 à trois ans de prison dont un avec sursis pour
association de malfaiteurs en relation avec une
entreprise terroriste et la Jirs s’interrogerait sur des
liens éventuels entre cette disparition et d’autres
dossiers dont elle a été saisie même si aucune autre
piste n’est exclue.
L’information judiciaire a été requalifiée à Marseille
en « association de malfaiteurs en vue de commettre un
enlèvement ».
Au cours de l’enquête, une douzaine de personnes avaient
été placées en garde à vue et entendues par les
enquêteurs de l’antenne bastiaise de la direction
régionale de la police judiciaire et de l’office central
de lutte contre le crime organisé (OCLCO) de Nanterre.
Par la suite, elles avaient, toutes, été remises en
liberté. Depuis, il semblerait que cette affaire n’ait
pas connu de nouvelle évolution mais pour le tribunal de
grande instance de Bastia, sa mort ne fait plus aucun
doute.
Son épouse, qui a demandé que sa mort soit déclarée
judiciairement a été entendue par le tribunal qui a
statué en ce sens en déclarant Mickaêl Cantelli décédé
le 04 février 2009 à Bastia.
L’information pénale toujours en cours, aujourd’hui
instruite par la Jirs de Marseille, fait apparaître que
la disparition de Mickaël Cantelli n’est
vraisemblablement pas volontaire mais s’inscrit dans un
contexte de grande criminalité et qu’il a certainement
été assassiné dans le cadre d’un règlement de comptes. »
Malgré le travail des enquêteurs, Michaël Cantelli reste
introuvable. « Il n’a pas été possible de le situer
malgré tout cela, mais on ne peut pas tirer des
conclusions hâtives, observe le procureur. Une personne
peut très bien disparaître volontairement sans laisser
de traces, en préparant minutieusement sa sortie. Là
encore, tout reste possible ».
Cyril
CHAILLOU
La disparition de Cyril Chaillou, originaire de l’Est de
la France remonte à novembre 2005. Cet homme de 34 ans,
qui souffre de schizophrénie, a été aperçu pour la
dernière fois à Solenzara où il travaillait. Depuis,
personne ne sait ce qu’il est devenu..
Avant son arrivée en Corse, Cyril était maître d'hôtel à
New York au moment des attentats du 11 septembre 2001
contre les tours du World Trade Center.
Rentré dans la Meuse le 9 décembre 2001, trois mois
après le drame new-yorkais, Cyril souffrait depuis de
bouffées délirantes nécessitant un suivi psychiatrique
régulier.
Embauché au Sheraton de Luxembourg début 2004, il
démissionne quelques mois plus tard pour tenter
l'aventure comme saisonnier en Corse à l'hôtel des
Mûriers à Solenzara. A priori, l'expérience insulaire ne
lui convient pas. Fin juillet, il rompt son contrat. Son
patron l'autorise néanmoins à conserver sa chambre.
C'est depuis cette chambre qu'il téléphone pour la
dernière fois à sa mère le 9 août 2004.
« Cyril devait rentrer le 6 septembre 2004 à Vignot »,
rappelle sa mère. « Il avait rendez-vous chez son psy à
Nancy le 9. Nous l'avons attendu en vain. Dans un
premier temps, nous avons pensé qu'il avait été retardé
par la grève des ferries, avant de nous résigner... »
Les époux Chaillou, installés à Vignot dans la Meuse
refusent cependant de sombrer dans la résignation et
tentent de reconstituent le puzzle des éléments qui ont
précédé la disparition… En vain. Il a fallu qu'un
journal corse publie la photo de Cyril dans ses colonnes
accompagnée « d'un avis de recherche dans l'intérêt des
familles » pour que les choses bougent un peu.
Depuis la publication de cette photo, on a retrouvé la
Golf de Cyril au fond d'un ravin, quelque part entre
Corte et Bastia. Les relevés ADN effectués sur la
voiture et les mégots de cigarettes du cendrier
confirment que la voiture désossée appartenait bien à
Cyril. On y a même récupéré son carnet de chèques et son
dossier Assedic.
Avant de quitter sa chambre de Solenzara, Cyril avait
laissé la plupart de ses affaires personnelles. Seuls
manquaient sa tente de camping, un sac de voyage et son
dictionnaire franco-anglais. On ne se suicide pas en
emportant un dictionnaire d'anglais », relève sa mère
qui se raccroche aux révélations de médiums pour
prolonger l'espoir. « Votre fils est vivant », estiment
les médiums, qui, tous, le voient « derrière des
barreaux ». Barreaux de prison, barreaux d'hôpital
psychiatrique ? Il tarde à M. et Mme Chaillou de le
savoir.
Le dossier n’a pas évolué à ce jour et l’on est
quasiment certains que cyril n’a pas quitté la Corse.
Yveline
BENSOUSSAN
Dans la soirée du lundi 8 décembre 1997, Paul et Yveline
Bensoussan sont installés dans leur confortable villa du
Salario. Le couple habite Ajaccio depuis juillet et a
ouvert une boutique de vêtements grâce à la ventre de
l'entrepôt de vêtements qu'il exploitait en région
parisienne. La porte n'est pas fermée à clé et soudain
deux ou trois hommes cagoulés et armés font irruption.
Sans un mot, les assaillants emmènent de force Yveline
Bensoussan.
Quelques instants plus tard, Paul Bensoussan découvre
une lettre des ravisseurs lui enjoignant de pas prévenir
la police. Vers 1 heure du matin, un correspondant
anonyme, dont la voix est transformée, lui téléphone et
réclame une rançon de 600 000 francs. Un prochain
rendez-vous téléphonique est fixé au mercredi suivant.
Curieusement, les ravisseurs ne reprendront jamais
contact et la rançon ne sera jamais récupérée.
Un important dispositif policier es mis en place. Le
commissaire Dragacci, agissant sur commission rogatoire
du juge Jean Gari, décide d'explorer les multiples
pistes possibles, dans l'attente d'un éventuel signe des
auteurs du rapt. Des dizaines d'enquêtes de terrain sont
lancées tant en Corse que sur le continent, où le couple
Bensoussan avait déjà été victime de plusieurs vols à
main armée. Toutes les personnes fichées localement pour
des affaires de racket, de braquage ou réputées proche
du banditisme insulaire sont auditionnées. Plusieurs
individus sont même interpellés et mis en examen, pour
des affaires incidentes de détention illégale d'armes.
Mais aucune piste sérieuse n’est retenue.
Le seul témoin de l’enlèvement connu est Paul Bensoussan
qui soutient la thèse d’une méprise en déclarant : « les
ravisseurs de ma femme se sont trompés ». Il décidera
par la suite de vendre le magasin et la maison avant de
quitter définitivement la Corse.
Sophie
ARNOULT
Le Mercredi 4 septembre 1985, Sophie Arnoult, une jeune
fille de 23 ans, en vacances à Ajaccio avec son ami
Olivier décide de partir faire une randonnée dans le
maquis de Capo di Feno à 13 km de là. Mais son copain, à
la différence de Sophie n’est pas un bon marcheur et en
fin d’après midi, sur les sentiers escarpés du maquis,
il est épuisé et blessé à une cheville. A l’époque, le
couple ne possède pas de téléphone portable pour appeler
les secours, Sophie décide de le laisser seul pour aller
chercher de l’aide et elle repart seule à travers le
maquis. On ne la reverra plus jamais.
En 2025, 40 ans plus tard, le mystère de la disparition
de Sophie dans le maquis de Capo di Feno demeure
inexpliqué.
Pas la moindre piste : Un meurtre ? Un enlèvement ? un
accident ? Son corps aurait été retrouvé. Le maquis sera
ratissé par plus de 200 militaires, survolé par
hélicoptère. Dans le cadre de l’information judiciaire,
finalement ouverte pour séquestration et enlèvement, il
y aura des gardes à vue et des transports sur les lieux,
des perquisitions et de multiples auditions. Toutes les
pistes se heurteront à une impasse, comme si Sophie
s’était subitement évaporée.. Pas une seule hypothèse,
juste des présomptions, mais pas le moindre indice,
aucune trace mais des questions qui, quatre décennies
plus tard, demeurent sans réponses.
Ses parents, les Montbéliardais Jacques et Josette
Arnoult, sont venus plusieurs fois en Corse et ils ont
toujours gardé espoir de retrouver leur fille.
Ralf
WEGNER
Le dimanche 29 août 1999, Ralf, 28 ans, de nationalité
allemande, en compagnie de 3 amis, se trouve au camping
U sognu situé au début de la route de la Restonica et à
1,4 km de Corte.
Ce soir là, vers 19 heures les quatre amis décident de
se rendre à Corte pour diner puis ils passent ensuite la
soirée dans un bar. Vers minuit deux d’entre eux
décident de rentrer au camping qui se trouve seulement à
une vingtaine de minutes de marche tandis que Ralph et
un autre restent encore jusqu’à environ deux heures du
matin avant de quitter le bar pour rentrer à leur tour
au camping.
En chemin, à 300 mètres à peine du camping, ils
rencontrent 4 autres Français. La discussion se prolonge
et au bout d’une demi-heure, Ralph décide de laisser son
ami et de rentrer seul au camping.
Cette nuit-là Ralf Wegner a été vu pour la dernière fois
et toutes les recherches entreprises le lendemain par la
police sont restées vaines.
Les parents de Ralph Wegner sont venus en Corse pour
mener aussi leur propre enquête. Des avis de recherche
ont même été émis dans toute l’Europe… en vain.
Hubert
BOIRON
Le lundi 16 septembre 2013, pour fêter leur noce d’or,
Hubert Boiron, ancien agriculteur isérois de 82 ans et
son épouse débarquent à Calvi. Ils font partie d’un
groupe de 40 retraités dans ce voyage organisé en Corse
par la FDSEA.
Le mercredi 18 septembre, après être passés par Calvi,
Porto et les calanques de Piana, les touristes arrivent
à Ajaccio vers 14 heures et débutent la visite de la
cité impériale accompagnés d’une guide, par une visite
des îles Sanguinaires puis par celle de la grotte de
l'Empereur. Ils font ensuite un tour dans la vieille
ville puis une visite guidée de la maison Napoléon dans
la rue Saint Charles. Vers 17h30, le groupe quitte la
rue Saint Charles pour rejoindre le car qui est
stationné à la gare routière et maritime distante
seulement de 650 m. En chemin, le groupe se scinde alors
en deux à hauteur de la place Cesar Campinchi à cause de
travaux présents le long de la chaussée.
Devant l’autocar, au moment de reprendre les bagages
pour se rendre à l’hôtel du golfe, l’épouse d'Hubert
Boiron se rend compte de son absence et rebrousse chemin
en compagnie de quelques amis pour le retrouver. Elles
est inquiète car son mari n'a ni l'adresse de l'hôtel ni
celle du restaurant où le groupe devait dîner et il ne
possède pas de téléphone portable.
Le 19 septembre, la police est informée de la
disparition d’Hubert Boiron. Les premières recherches et
l’étude de la vidéo surveillance ont permis de savoir
que vers 20h30, Hubert Boiron avait été vu par des
vigiles qui contrôlaient les véhicules entrant sur le
quai d’embarquement du port de commerce. Il leur aurait
demandé s’ils n’avaient pas croisé un groupe, leur
expliquant qu’il devait le rejoindre au restaurant puis
à l’autocar.
Ce même soir, une salariée de la SNCM, affirmait l’avoir
empêché de monter à bord du Daniel Casanova car il
n’avait pas de billet. Selon elle, Hubert Boiron ne
semblait pas être en possession de l’ensemble de ses
moyens.
De nombreuses personnes ont été auditionnées, des
recherches avec des chiens ont été entreprises, près de
quatre-vingt plongées ont été effectuées dans le port de
l’amirauté. Mais le retraité, qui n’a plus jamais donné
signe de vie, n’a jamais été retrouvé.
Carte vitale, comptes bancaires, téléphonie, rien n’a
permis aux recherches d’avancer et l’affaire a été
classée sans suite en avril 2015.
Mais la famille a décidé de ne pas abandonne et elle
multiplie les appels à l'aide pour que l'enquête soit
relancée. La fille et la petite-fille d’Hubert Boiron se
rendent régulièrement dans l’île et ont pris contact
avec une association, l’ARPD, Assistance et Recherche
Rhône-Alpes, fondée en 2003, qui intervient auprès des
familles touchées par la disparition d’un proche.
Daniel
PERRET GENTIL
Daniel Perret-Gentil, 57 ans, Directeur d'une banque à
Courtelary, un petit village suisse dans le canton de
Bernes, arrive seul à Ajaccio le 05 juillet 2014 avec
l’objectif de parcourir une partie du mythique GR20 sur
lequel il s’élance le 7 juillet pour une randonnée qui
va se terminer probablement le 10 juillet 10 juillet en
fin d’après midi.
Le vendredi matin du 11 juillet 2014, vers 9 heures,
Daniel Perret Gentil disparaît dans des circonstances
troublantes après avoir réglé avec sa carte de crédit la
nuit qu’il vient de passer à l’hôtel I Larici à
Vizzavona où il a laissé son sac de voyage qu’il ne
reviendra jamais récupérer.
Daniel Perret Gentil devait regagner la Suisse où
l'attendait sa famille, le samedi 12 juillet mais il n’a
jamais pris l’avion qui devait le ramener d'Ajaccio à
Genève.
Une semaine après la disparition ses proches multiplient
les appels à témoin et une enquête pour disparition
inquiétante est ouverte.
L’enquête va établir que le randonneur aurait été aperçu
pour la dernière fois à la gare de Vizzavona prenant le
train pour Corte ce qui écarte la thèse de l’accident de
montagne. Plus tard, la gendarmerie localise le signal
de son téléphone portable sur la commune d'Aléria en
haute Corse, à 47 km de Corte. Mais le téléphone cesse
d'émettre et la piste se perd avant d'être vérifiée.
Décrit comme un montagnard expérimenté, adepte du GR20
qu’il avait déjà parcouru par deux fois, Daniel
Perret-Gentil avait adressé deux SMS, à sa compagne, en
Suisse, le 10 juillet pour l'avertir d'un changement
d'itinéraire dû au mauvais temps et le second pour la
rassurer en lui disant qu'il avait bien trouvé refuge et
qu'il mangeait désormais une omelette en buvant une
bière.
Mais 11 ans après, cette disparition demeure
inexpliquée.
George
HECHT
George Hecht, un médecin américain de 70 ans, arrivé du
New Jersey via Paris, atterri à l’aéroport de Calvi
Sainte Catherine le samedi 19 juillet 2014. Il a
l’intention d’effectuer une randonnée sur le GR20 et
s’est fixé comme point d'arrivée Ajaccio.
Il passe sa première nuit dans un gîte d’étape à
Calenzana, point de départ du sentier de randonnée.
Depuis, on perd sa trace.
L’enquête permet d’établir que George Hecht avait
réservé une chambre à l’Hôtel Napoléon d’Ajaccio pour le
lundi 28 juillet et le lendemain un billet de retour à
destination de Paris Orly. Il ne se présentera jamais à
l’hôtel ni à l’aéroport.
À force de réunir des témoignages, les enquêteurs ont pu
établir que Georges Hecht aurait réalisé une partie de
la première étape du GR20 en compagnie d'un groupe de
touristes polonais.
Ces vacanciers racontent avoir réalisé le début du
parcours avec lui, durant environ trois heures. Au bout
d'un moment, Georges Hecht leur aurait dit de continuer
sans lui, car il marchait plus doucement qu'eux. Ceux-ci
auraient refusé de le laisser, mais il aurait insisté en
leur promettant de les rejoindre à la prochaine étape.
Le groupe est arrivé vers 16 heures. Mais lui n'est
jamais arrivé au refuge.
Le peloton de gendarmerie de haute montagne a inspecté
les moindres recoins de la montagne, les enquêteurs de
la brigade de recherche (BR) de Calvi ont effectué des
vérifications sur d’éventuels mouvements bancaires et
n’ont écarté aucune piste… Le fils du randonneur a même
été entendu, sans résultats.
George Hecht est le deuxième touriste étranger, après
Daniel Perret Gentil, à s’être évaporé sur le GR 20 au
cours de l’été de 2014.
Kevin
VANNESTE
Le vendredi 14 septembre 2018, Kevin VANNESTE, un jeune
flamand âgé alors de 29 ans, est parti seul en Corse
pour parcourir le GR20. Son retour en Belgique était
planifié pour le 27 septembre, mais il n’a pas embarqué
dans l’avion du retour.
Il a été vu pour la dernière fois dans l’après-midi du
16 septembre 2018, dans la ville de Bastia, à proximité
de la cathédrale Sainte-Marie Après avoir parlé avec le
prêtre, il laisse ses affaires en indiquant à ce dernier
qu'il partait faire le GR 20 et qu'il reviendrait
récupérer son sac plus tard. Plus personne ne le
reverra.
Un ou des témoins rapportent cependant, que le 15
septembre, une dispute a éclaté à Bastia entre Kevin
Vanneste et un restaurateur. Kevin venait demander de
l'aide et à manger. La police a même dû intervenir et a
constaté que l'homme était affaibli. Raison de plus pour
considérer sa disparition comme inquiétante.
Presque 2 ans après cette disparition et une enquête qui
n'a pas permis d'en savoir plus, sa mère, Lilium Velghe,
a décidé de venir s'installer en Corse pour continuer
les recherches elle-même et obtenir des réponses.
Le 9 juin 2019, la Police Fédérale belge, à la demande
parquet de Flandre orientale, division Courtrai, à lancé
un nouvel avis de recherche concernant Kevin Vanneste.
Le mystère reste entier en ce qui concerne la
disparition de Kevin Vanneste. L'enquête menée par le
parquet de Bastia est toujours en cours, la justice et
les services de gendarmerie en charge du dossier se
refusent donc à toute déclaration officielle. Les
recherches, appels à témoin et avis de recherches lancés
de la Corse à la Belgique s'enchainent sans succès. Les
semaines, les mois passent et toujours aucune trace du
jeune homme. Disparition volontaire ou encore accident
toutes les pistes restent ouvertes encore aujourd'hui
nous dit-on. Il faut dire que l'absence d'éléments
matériels et le grand flou qui entourent cette
disparition compliquent le travail des enquêteurs. La
mère de Kevin Vanneste, elle, affirme ne pas perdre
espoir.
Serge
GUALANDI
Le lundi 27 mai 2019 en milieu de matinée, la
gendarmerie est informée de la disparition de Serge
Gualandi, employé communal et pompier volontaire de 52
ans. Il a été vu pour la dernière fois le dimanche 26
mai à 13h00 et son véhicule a été retrouvé stationné sur
le parking de l’église de La Porta.
Une enquête pour disparition inquiétante est ouverte
sous la direction de la brigade de Penta-di-Casinca avec
le concours de la brigade de recherche de Bastia. Malgré
de nombreuses recherches, dans le village et ses
alentours, effectuées par des effectifs de la compagnie
de gendarmerie de Bastia, l’hélicoptère gendarmerie et
de nombreux bénévoles faisant partie de la famille, des
amis et de la population locale, il demeure introuvable.
La dernière fois que l'homme, âgé de 45 ans, a été
aperçu, c'était le dimanche 27 aux alentours de 13
heures. Une trentaine de gendarmes et de proches ont
battu la campagne autour de La Porta pour tenter de
retrouver sa trace.
Dominique
DEGOUGE NICOLAI
Le mardi 11 juillet 2023, Dominique Degouge-Nicolai, 67 ans,
originaire des Fougerêts dans le Morbihan (il vivrait six mois de l’année en Corse à Polveroso en
Castagniccia) effectuait une randonnée à la grotte des
résistants de Porri, accompagné de sa compagne, de sa
tante et de son oncle. Au bout de quelques instants de
marche sa compagne, sa tante et son oncle décident de
faire demi-tour en raison de la chaleur accablante.
Seul, Dominique Degouge Nicolai décide de continuer. On
ne le reverra plus.
L'alerte a été donnée quelques heures après sa
disparition. Les services de secours et la gendarmerie
ont été mobilisés le jour même en présence d’élus et
avec l’appui des habitants… sans succès.
Les recherches reprennent le vendredi 14 juillet à
l'aube avec des équipes cynophiles et le renfort d'un
chien Saint-Hubert, un animal pisteur de la gendarmerie
mais le retraité restait encore introuvable 2 ans après
sa disparition.
Danielo
BOSCOLO
Daniel Boscolo, 65 ans, de nationalité italienne, a
disparu le mardi 1er août 2023 en milieu d’après midi,
alors qu'il revenait d'une randonnée aux cascades de Punta Pinzuta, dans la région de Conca, en Corse-du-Sud,
en compagnie de sa femme Il était 17 heures quand cette
dernière, qui avançait à une cadence plus rapide, s'est
aperçue de la disparition de son époux.
Depuis, plus de nouvelles du randonneur italien.La
gendarmerie, qui a effectuée des recherches sur le
terrain, a lancé un appel à témoin et le parquet
d'Ajaccio a ouvert une enquête pour disparition
inquiétante.
Pierrot
BIANCONI
Pierre Bianconi, 31, footballeur, à disparu le
mercredi 29
décembre 1993 à Bastia.
Le même jour, sa voiture est retrouvée sur le
port de Bastia
Très peu d'informations ont été rendues publiques sur
cette affaire qui demeure un mystère absolu.
L’enquête judiciaire pour « enlèvement et séquestration
» a exploré de nombreuses pistes qui ont été ouvertes et
fermées sans aucune réponse à apporter et l’affaire a
été classée.
La disparition de Pierre Bianconi a suscité de
nombreuses discussions. Son soutien au nationalisme
corse et les conflits entre les deux factions
belligérantes en faveur de l'autonomie de la Corse ont
été au cœur des débats. Bianconi a-t-il été l'une des
premières victimes du conflit entre le MPA et A Cuncolta
? Était-il devenu proche d'autres personnes liées au
banditisme ? Mystère. Quoi qu'il en soit, cette
disparition, sans corps et sans témoin, n'a jamais connu
d'épilogue. Il faut dire que beaucoup de meurtres et de
règlements de comptes n'ont jamais été élucidé sur
l'île, dans le contexte politique de l'époque...
Aucune preuve n'a été apportée en faveur de l’une ou
l’autre de ces théories et trente deux ans après la
disparition de Pierrot Bianconi, demeure un mystère.
Ange
Antoine AGNETTI
Le vendredi 16 août 2024, Ange Antoine Agnetti, 41 ans,
restaurateur ajaccien, à un rendez-vous près de Campo en
fin d’après midi. Le lendemain sa compagne qui ne l’a
pas revu depuis la veille, signale sa disparition. Son
véhicule est retrouvé non loin du village de Campo, en
Corse du Sud, garée à proximité de deux chemins de
chasse et de pêche qu'il avait l'habitude d'emprunter.
Les clés de contact sont posées sur une roue et son
téléphone portable est à l’intérieur de la voiture.
Des battues sont organisées pour retrouver sa trace.
Le 18 août 2024, l'enquête pour "disparition
inquiétante" est requalifiée à la suite des
investigations.
La piste criminelle est privilégiée.
Le jeudi 23 août 2024, une information judiciaire contre
X est ouverte pour enlèvement, séquestration ou
détention arbitraire sans libération avant le septième
jour et participation à une association de malfaiteurs
en vue de la préparation d’un crime, par le parquet
d’Ajaccio.
Plus d'un mois après la disparition d'Ange-Antoine
Agnetti la justice poursuit ses investigations sans
avancée significative. Après les recherches terrestres
et dans les airs, notamment avec un hélicoptère et un
drone à caméra thermique, c'est donc bien la piste
criminelle que suivent les gendarmes de la section de
recherches et les enquêteurs de la PJ, co saisis.
Les enquêteurs soupçonnent donc un rendez-vous ou un
enlèvement avec un autre véhicule. Les rares caméras des
villages ont été épluchées. Une quinzaine d'auditions
ont aussi retracé l'environnement de la victime et son
emploi du temps. Restaurateur à Ajaccio, proche de
personnes défavorablement connues de la justice,
Ange-Antoine Agnetti n'a jamais été condamné. Reste à
savoir si le mobile de son enlèvement est relié à ses
affaires et à ses fréquentations.
Jean-Yves
MENAND
Originaire de Messac, dans l’Ille et Vilaine, Jean-Yves
MENAND, 63 ans, retraité, est arrivé seul par avion à 8h
30 à l'aéroport de Bastia Poretta le mercredi 3 juin
2015. Il a l’intention d’effectuer une randonnée sur le
GR20.
Le jeudi 4 juin 2015 au matin, le retraité, habitué à la
pratique de la randonnée, quitte le gîte d’étape de
Calenzana où il a été vu pour la dernière fois.
Le 22 juin 2015, Solenn, l'une des filles de Jean-Yves
Menand, se présente à la gendarmerie de Bain-de-Bretagne
pour signaler la disparition de son père qui devait
regagner le continent le 29 juin. Elle indique que bien
qu’habitué à la pratique de la randonnée, son père est
sujet à des malaises en cas de fortes chaleurs et qu’il
a subi deux opérations récentes assez importantes.
La famille savait pertinemment que Jean-Yves n'était pas
en mesure de donner des nouvelles régulières au cœur
d'un massif corse en grande partie dépourvu de réseau
téléphonique, mais quand même, dix-neuf jours sans un
signe, quelque chose s'est passé… "À la télévision, on
avait vu ce qui venait d'arriver sur le GR20", se
souvient Claudine, la sœur de Jean-Yves. Forcément, sa
famille s'est demandé s'il ne faisait pas partie des
victimes du Cirque. L'hypothèse a très vite été écartée
dans la mesure où l'enquête a établi avec certitude que
celui qui devait entamer son GR20 le 4 juin au matin n'a
jamais atteint le refuge d'Ortu di Piobbu, terme de la
première étape.
En 2025, le mystère reste entier. Le randonneur s'est-il
vraiment engagé, ce 4 juin 2015 au petit matin, comme il
avait prévu de le faire, sur ce mythique GR20 auquel il
rêvait depuis longtemps ? Tel était en tout cas le point
d'orgue de sa feuille de route, lui qui avait quitté son
fief de la région rennaise pour s'en aller prendre un
avion à Nantes et gagner la Corse.
Si la question se pose, c'est parce que le dernier
contact établi avec Jean-Yves Menand remonte au 3 juin
au soir. Le randonneur breton adresse, ce soir-là,
depuis le gîte de Calenzana, un dernier SMS à sa fille
Solenn. Depuis lors, plus personne ne l'a revu ni
entendu. Pas le moindre témoignage n'a été recueilli.
Dix ans déjà. Le nom de Jean-Yves Menand n'est pas
vraiment resté dans la mémoire des Corses. Sa
disparition est pratiquement passée inaperçue à
l'époque, et pour cause. Le 10 juin 2015, six jours
après le départ supposé du randonneur breton de
Calenzana, la plus grande catastrophe de l'histoire du
GR20 faisait 7 morts dans le Cirque de la solitude. Un
morceau de la montagne se détachait pour piéger un
groupe au fond de l'entonnoir minéral. Trois randonneurs
s'en sortiront, les recherches se poursuivront tout
l'été pour retrouver tous les corps ensevelis par
l'effroyable coulée meurtrière.
L’Affaire
Mathias SCHEPP
Le dimanche 30 janvier 2011, deux petites jumelles de 6
ans, Alesia et Livia, sont enlevées par leur père
Mathias Schepp, un ingénieur de 43 ans, à leur domicile
de Lausanne en Suisse.
Est-ce le message de son épouse Irina Lucidi dont il est
séparé depuis 6 mois, reçu par mel l'informant de son
intention de divorcé, qui a provoqué cette fuite ?
Toujours est-il qu'après lui annoncé qu'elle ne
ramènerait pas ses filles, il avait démarré un périple
qui l'avait conduit à Marseille, en Corse, puis en
Italie où il s'est suicidé.
Les enquêteurs ont pu établir que le Lundi 31 janvier,
Mathias Schepp est à Marseille. La vidéosurveillance va
le localiser tout près du Vieux Port. On le voit entrer
dans un parking souterrain. Il retire 7.500 euros dans
divers distributeurs. Il est vêtu d'un blouson et
transporte un sac de sport noir.
Il est toujours seul,
les jumelles Alessia et Livia demeurent invisibles.
Ce même jour, Mathias Schepp a été vu dans une agence de
voyages de Marseille dans laquelle il a acheté trois
billets de bateau en aller simple pour Propriano avant
d'embarquer à bord du Scandola le soir même.
Le 1er février au matin il est à Propriano et le soir
même il quitt l'île à bord d’un navire de la Corsica
Ferries à destination de Toulon. Un aller simple pour
une seule personne.
Le jeudi 3 février au soir, cinq jours après la
disparition, les carabiniers de Cerignola, petite ville
des Pouilles, en Italie, signalent le suicide d'un homme
qui pourrait être l'ingénieur suisse recherché.
Matthias Schepp s'est
jeté sous un train, l'Euro City Milan-Bari. Son
Audi noire est retrouvée sur le parking de la gare.
Aucune trace des petites filles.
Au cours de cette virée tragique, il écrit de nombreuses
fois à Irina :
"Je suis complètement fou, malade, je n'y arrive
plus. Tout ce que je
voulais c'était une famille. Au revoir pour
toujours il n'y a plus rien à faire". 7
lettres sont envoyées depuis Cerignola en Italie. Dans
l’une de ces lettres il écrit : « Mes chers, je
voulais mourir avec elles mais il en est allé autrement.
Je serai le dernier à mourir. Les fillettes reposent en
paix, elles n'ont pas souffert, elles sont tranquilles
dans un lieu paisible".
Sur les lieux du suicide, le long de la voie ferrée, on
a retrouvé un stylo publicitaire de La Méridionale.
En 2025, le mystère n'a toujours pas été levé sur la
disparition des jumelles qui auraient eu aujourd'hui 20
ans.
Lucia
STAWSON et Gérard David FELLOUS
Il s’agit ici d’un crime dont l’auteur est connu mais
dont la victime n’a jamais été retrouvé.
Le 01 avril 1972, Lucia Strawson, 20 ans, de
nationalité américaine et Gérard David Fellous, 19 ans,
originaire de Nice, disparaissent sans laisser de
traces, sur le port de Propriano.
Dans une carte postale datée du 31 mars 1972 et postée
depuis Propriano, la jeune fille écrit à ses parents «
Le climat est doux et nous dormons sur les plages ». Par
le couple ne donnera plus signe de vie.
La veille, les jeunes gens qui avaient prévu de passer
une semaine de vacances sur l’Ile de Beauté décident de
camper sur une plage aux environs de Propriano. Ce jour
là, ils ont rendez-vous avec des amis pour déjeuner.
Surpris de ne pas les voir, leurs amis se rendent sur la
plage et constatent que leur tente a disparu.
Les disparitions de Lucia et David, ne seront ra
signalées que tardivement, 15 jours plus tard..
L’enquête diligentée par la gendarmerie de Propriano
n’apportera aucune réponse et l’affaire sera rapidement
classée et les deux vacanciers ne seront jamais
retrouvés.
En 1986, un pêcheur proprianais, d’Antoine Recco, est
jugé pour avoir fait disparaître en mer, s’ouvre devant
la Cour d’Assise de Corse du Sud. Il est accusé d’avoir
fait disparaître en mer en septembre 1981, deux jeunes
touristes de 21 ans, Isabelle Gauchon et Geneviève
Clément.
Antoine Recco nie toute implication, mais la justice, le
désigne responsable pour ces deux disparitions et de
celles de Lucia Strawson et David Fellous. Dans ces deux
affaires que la justice a voulu lier, aucun de ces
quatre corps ne sera retrouvé.
Condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour le
double homicide d’Isabelle et de Geneviève, Antoine
Recco est sorti de prison en mai 2010.
En 1960, son frère, Tommy Recco,, condamné également à
la réclusion criminelle à perpétuité a été soupçonné
d’avoir assassiné trois touristes Allemands au cours de
promenades en mer.
( Résumé à partir d'extraits de différents
journaux de l'époque )
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