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									OSANI 
									La mine de charbon 
									
									 Photos JS.TIMOTEI   
									 
									Département de la Haute-Corse 
									Mine de charbon située sur la commune de Osani 
									(canton des Deux Sevi) 
									CP : 20147 
									Altitude:  189 m 
									Latitude : 42.323684 
									Longitude : 8.632266 |   
						
						 
							Il y a eu en Corse du Sud 
							plusieurs mines de minéraux divers : mine de charbon 
							à Osani, mine de cuivre à Marignana vers le 
							hameau de Revinda, et des tentatives d'extractions 
							de fer au-dessus du col de la Femina Morta à 
							Marignana. 
						Le village d'Osani se trouve dans la microrégion des Deux Sevi.						
						Le gisement de charbon été 
						mis a jour dès 1843 par plusieurs 
						ingénieurs des mines. Dix ans plus tard, des concessions 
						sont demandées par des industriels marseillais et des 
						Ponts, Filippini et Rousseau, qui étaient les premiers 
						inspecteurs des lieux dans les années 1840. Mais ces 
						concessions sont refusées par manque de travaux 
						préliminaires. Après de 
						nombreux aléas administratifs, les carrières, particulièrement dans les lieux appelés Cardella, 
						Sperone, Muratu, sont exploitées par différentes 
						sociétés entre 1889 et 1921 (notamment la Société 
						Perrier pour l'extraction d'anthracite).  
						 
						Un article paru dans Le Courrier 
						de la Corse du 03 octobre 1898 relate en ces termes 
						l'arrivée des actionnaires marseillais parmi les 
						habitants de la piève de Sia : "La 
						nouvelle de l’arrivée de tous les actionnaires 
						marseillais constituant la société d’exploitation des 
						gisements houillers de la mine d’Osani, a vivement 
						réjoui les habitants du Sia. Les populations de cette 
						région vivaient en effet depuis quelque temps dans 
						l’attente d’une solution. Elles caressaient l’espoir de 
						voir le jour où un bienfaiteur viendrait arracher des 
						entrailles de leur sol un trésor dont les richesses 
						devraient répandre l’abondance, le bien-être et la 
						civilisation dans des parages encore à l’état un peu 
						primitif.  Ces lieux 
						en effet présentent un aspect triste et désolant. Ils 
						semblent n’avoir reçu en partage aucun don de la nature. 
						Ce ne sont partout que coteaux arides, nus, coupés au 
						ras, ne présentant aucune saillie ni de verdure ni de 
						maquis. Ces coteaux sont séparés entre eux par des 
						rivières au lit sec où le soleil darde ses rayons les 
						plus ardents. La disette d'eau qui règne partout ferait 
						croire à un désert inhabité si l'on ne voyait ça et là 
						quelques parcelles de terrain chaume révélant l'oeuvre 
						humaine. On a la peine de comprendre comment les 
						infortunés de ce black-hale peuvent attraper les deux 
						bouts de l'année.  Aussi les 
						habitants de ces humbles et rares villages ont-ils reçu 
						parmi eux dans le plus grand des enthousiasme et des 
						délices ceux qui paraissent devoir réaliser bientôt 
						leurs rêves de prospérité et de bien-être, à Partinello, 
						à Cuzzo, les hommes, les femmes, les enfants assemblés sur 
						la route saluaient le passage du cortège des voitures 
						emmenant les actionnaires, en poussant des cris de joie 
						et d'allégresse.  A Osani 
						des salves de mousqueterie signalèrent leur entrée dans 
						le village au milieu des acclamations et des ovations de 
						la population.  Entre une 
						agglomération de maisonnettes couvertes pour la plupart 
						de chaume et de terre se dressait un arc de triomphe 
						tapissée de verdure.  Au sommet 
						de l'arc une bannière tricolore claquait allègrement 
						sous les caresses d’une légère brise, au bois de 
						jointure des deux colonnes de l’arc, étaient suspendus 
						quelques outils d’ouvriers mineurs tels qu’un bidon, une 
						lampe, une pipe etc... au pied des colonnes dans un 
						calice de verdure des échantillons de houille montraient 
						leur éclat reluisant sous les rayons brillants du 
						soleil.  On 
						s’était à peine glissé dans la maisonnette qui devait 
						servir de gîte que le maire du village, homme trapu à la 
						barbe grise et vénérable lut d’une voix vibrante un 
						discours, où il souhaitait la bienvenue
						à tous les 
						actionnaires et faisait l’éloge trop mérité des 
						ingénieurs Philippe et Marchal. M. Philippe le remercia 
						en quelques mots du concours bienveillant qu’il lui 
						avait prêté en maintes circonstances et donna aussitôt 
						l’ordre aux ouvriers de chômer pour la circonstance. 
						Ajoutons en outre que le même jour
						le vieux curé des 
						villages de Curzo, Osani et Girolata formant une seule 
						et même paroisse et commune, a célébré deux baptêmes 
						dont l’un a été tenu par Mlle Bonniol et M. Philippe et 
						l'autre par Mme 
						Long et M, Marchai. Toute la population s’était traînée 
						derrière les deux couples pour les accompagner jusqu’à 
						l’humble église où l’on ne voit pour tous décors que 
						deux bancs et quelques chaises.  Mais ce 
						qui est plus intéressant et mérité surtout d'être noté, 
						ce sont les excellents résultats obtenus dans quatre 
						mois de travail d’exploitation. On a déjà creusé dix 
						galeries d'une longueur moyenne de trente mètres et 
						d'une profondeur de 6 mètres environ. Le minerai devient 
						plus abondant et de meilleur qualité à mesure que l’on 
						pénètre davantage.  Ce 
						minerai qu'on prenait pour de l’anthracite et qui offre 
						en effet les caractères de ce nom à la surface, devient, 
						à l’intérieur, de la houille pure littéralement exempte 
						de schiste. Il sera très facile dans un très bref délai 
						d’extraire de ces galeries de grandes quantités de 
						houille immédiatement propre à la combustion. 
						 On creuse 
						en même temps des puits où l'on trouve partout la 
						direction des filons du minerai.  En outre, 
						on a déjà tracé une route large de six mètres sur une 
						longueur de 7 kilomètres. Cette route va du village d’Osani 
						à la mer et aux divers chantiers d’exploitation. 
						 Un radeau 
						sur pilotin a été également construit provisoirement 
						pour l’embarcation du
						minerai ; tandis que l’on a déjà jeté les bases 
						d’un môle de cent mètres environ.  Au retour 
						de leur visites les actionnaires quoique rompus par 
						l'étape de plusieurs kilomètres qu’ils venaient 
						d’accomplir avec une chaleur plus que sénégalienne, ont 
						offert aux ouvriers un bon dîner et du vin à foison. 
						Pour élever cette fête à une note commune de joie et de 
						satisfaction, ils avaient eu soin de faire dresser des 
						tables au dehors avec des couverts pour eux et pour les 
						ouvriers. La nuit était tombée à peine que tous 
						s'étaient assis devant une même table éclairée par les 
						clartés des feux de bengale. En même temps des feux 
						d'artifice fendaient les nues en sifflant.  Des 
						ovations des cris de : Vive la Compagnie ! sortaient des 
						poitrines des ouvriers. Les salves des mousqueterie 
						résonnaient joyeusement au milieu de ces acclamations.
						 Cette 
						journée comme on le voit inaugure pour la région du Sia 
						un avenir des plus prospère et des plus florissant. Sous 
						peu, la plupart des ouvriers Corses livrés à l’abandon 
						et la la misère 
						trouveront les moyens de leur existence dans les 
						entrailles de ce sol inépuisable en richesses minérales.
						 On peut 
						donc affirmer désormais que ce n’est plus un vain mirage 
						que l'on fait briller aux yeux de nos ouvriers, mais une 
						réalité dont les preuves véridiques sont palpables par 
						tout le monde.  Il serait 
						fort à souhaiter que le ministre de la marine dans son 
						prochain voyage en Corse, tint compte du voeu émis par 
						le Conseil général qui sollicitait de sa part une visite 
						aux mines d’Osani. L’arrivée du ministre à Osani 
						donnerait, à l’exploitation une importance autrement 
						grande.  Il est à 
						présumer que les excellents rapports fournis par tous 
						les ingénieurs de l’État qui ont exploré les gisements 
						houillers de cette mine, décideront le ministre dans les 
						désirs du Conseil Général. C’est ce que nous souhaitons 
						de tout coeur."   
						En 1901, une dizaine de tonnes sont extraites par une 
						trentaine d'ouvriers. 200 tonnes sont extraites en 1903, 
						puis 1000 en 1905. 
						A partir de 1907, on essaie 
						de mettre en place une voie maritime pour acheminer le 
						charbon en adoptant un procédé moderne plus en 
						rapport avec le développement prévu du tonnage exporté. 
						Ce procédé consistait en l'installation d'un câble aérien sur 
						pylônes qui transborderait le charbon de la mine dans les 
						soutes des navires. Mais ces installations, réalisés par 
						une Entreprise Italienne, furent une véritable 
						catastrophe. Dès la première tempête, câbles et pylônes 
						furent précipités à la mer et causèrent l’arrêt immédiat 
						des travaux, le licenciement des ouvriers, la condamnation de 
						l’exploitation. 
						Un long procès s’en suivit au bout duquel les 
						entrepreneurs furent condamnés à 50.000 francs de 
						dommages-intérêts ; mais on s’aperçut alors que le 
						jugement rendu en France n’était pas exécutable en 
						Italie. 
						Fallait-il donc affronter à nouveau les 
						aléas et les frais d’un second procès, aussi long 
						qu’onéreux à soutenir en pays étranger ? La Société, 
						dont les ressources avaient été absorbées par les 
						indispensables et importants travaux préliminaires de 
						toute exploitation houillère et sans doute aussi par une 
						mauvaise gestion, était à bout de 
						patience. Les actionnaires consultés préférèrent 1a 
						dissolution à de nouveaux sacrifices et décidèrent la 
						mise en vente de la concession. 
						L'exploitation touche à son terme en 1907, car le 
						minéral est considéré comme dangereux....  
						    
					   
						
						
						
								Texte extrait du rapport 
								préliminaire sur le bassin houiller d'Osani -  
								(Par A.Vaysse & J.Fabre-1951). 
						La concession de la mine d'anthracite à  Osani
						a été instituée le 6 juin 1889 et couvre une superficie
						de 392 hectares, mais les premières	recherches pour 
						houille	faites dans	cette région datent	des	années 1843
						et suivantes. Le principal ouvrage qui y fut fait alors
						consistait en un puits de 40 mètres ouvert dans
						la bande centrale de Spérone et	qui	rencontra à cette
						profondeur une couche d'anthracite de 1 mètre de
						puissance (NENTIEN 1897). 
						Le gisement fut exploité,	avec des
						alternatives diverses d'activité et de chômage jusqu'en 1907.
						De cette période datent tous les travaux souterrains
						(puits et galeries) dont il sera question plus loin,
						et les bâtiments dont il ne subsiste aujourd'hui
						que des ruines» Nous ne pouvons faire mieux que de
						citer ici le rapport de l'ingénieur des Mines M. DOULLAIN
						du 16 mai 1930 : "Après une série de périodes d'activité
						et d'interruptions, les travaux reprirent en 1905 avec
						une certaine activité ; la mine occupait 102 ouvriers,
						dont 80 au fond. 
						Par suite de l'éloignement de tout
						centre important l'expédition ne pouvait se faire
						économiquement que par mer et, pour faciliter l'embarquement
						sur cette côte peu accessible aux bateaux d'un certain tonnage,
						la société exploitante avait fait établir dans la baie de Gradella,
						sur un îlot rocheux un grand pylône métallique formant
						warf d'embarquement pour le chargement direct à bord
						des navires et relié à la côte par un câble transporteur aérien.
						Mais une tempête endommagea la construction, de telle sorte
						qu'au moment de l'essai de mise en marche du câble toute
						la construction s'effondra dans la mer le 9 décembre 1907. 
						Un procès fut intenté sans résultat et la société ruinée
						fut mise en liquidation le 19 novembre 1908". 
						Notons en passant que la baie de Gradella était auparavant
						fréquentée par les bateaux qui venaient embarquer le charbon
						de bois fabriqué par les habitants d'Osani avec
						les buissons du maquis (renseignement oral recueilli à Osani). 
						"En 1916 - nous dit le rapport de l'ingénieur des Mines - la
						Compagnie des Chemins de Fer départementaux de la Corse envisagea
						de reprendre l'extraction pour se procurer le charbon qui
						lui était nécessaire et qu'elle ne pouvait se procurer
						du continent à cause de la guerre ; elle obtint que la mine
						fut réquisitionnée et que l'exploitation lui en fut confiée,
						mais, après une étude des possibilités d'utilisation et
						des moyens à mettre en oeuvre, elle dut renoncer à ses projets
						pour les raisons suivantes : : 
						Galeries à déblayer, matériel
						à reconstituer, installations du jour à créer complètement
						sans qu'il existe d'emplacement disponible,
						d'où nécessité de négociations longues et difficiles
						avec les propriétaires du sol. 
						Au point de vue transport, pas de
						chemin d'accès de la mine à la mer, les propriétaires
						ayant repris possession des terrains loués autrefois
						à la Société d'Osani ; embarquement très difficile du
						charbon dans l'anse de Gradella ; par voie de terre
						il fallait prévoir pour le transport de dix tonnes par Jour,
						à Calvi, 50 attelages à deux chevaux, une écurie pour 20 attelages
						en cours de route pour les relais. En conséquence
						la Compagnie demanda le 23 mars 1916, au Ministre de la Guerre,
						de rapporter sa décision concernant la réquisition
						de la mine..." 
						Nous lisons ailleurs : 
						"Les travaux sont restés
						interrompus depuis l'effondrement de la station
						de chargement jusqu'au mois d'avril 1920. 
						A cette époque
						les travaux furent repris par la Société Nouvelle des Charbonnages
						d'Osani qui avait été autorisée par décret du 12 janvier 1921
						à acquérir cette concession. Ils furent de nouveau abandonnés
						le 13 avril 1921 et ce n'est que depuis fin janvier 1930 que
						la Compagnie des Charbonnages et Électricité de la Corse, qui
						est la nouvelle raison sociale de la Société Nouvelle des
						Charbonnages d.'Osani, a repris les travaux très timidement
						d'ailleurs, puisque quatre ouvriers seulement sont occupés
						à déblayer les anciennes galeries..." 
						Ces travaux paraissent avoir été assez rapidement arrêtés et,
						à notre connaissance, aucune autre tentative d'exploitation
						n'a été faite depuis.     
							
							    
							A propos de la tombe de Lorenzo : 
							Dans le petit cimetière d'Osani, une tombe de granit est richement 
							décorée. C’est celle du jardinier Lorenzo, qui vécut 
							une histoire d’amour tragique. Il devait se marier 
							avec sa jolie fiancée Calixta. 
							Lors d'une épidémie, la jeune fille décide de partir 
							avec la confrérie soigner les malades. Ayant le 
							pressentiment qu’il ne la reverrait jamais, le soir 
							même du départ de Calixta, Lorenzo mourut de 
							chagrin. 
							Touchés par son histoire, les villageois décidèrent 
							d’ériger une tombe à la mémoire du 
							malheureux. Personne n'a jamais su où était morte Calixta. 
							La 
							légende raconte que depuis, certains soirs d’été, on 
							peut voir le fantôme du jardinier qui guette 
							l’horizon, attendant sa promise.  
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