DES AFFAIRES CRIMINELLES HORS NORMES

LES AMANTS DIABOLIQUES DE LA REVELLATA

 

 

Un dossier criminel hors norme.
Un assassinat maquillé en accident de la route, la fuite en Floride avec les cent mille euros de d'assurances-vie : l'histoire glaçante des "amants diaboliques" de la Revellata.
Tout accuse Aurore et Peter Uwe Schmitt, son amant.

Marc Van Beers est en voyage de noces en Corse avec son épouse Aurore.
Il est 1 heure du matin, ce jeudi 11 mai 1995, quand le 2e régiment étranger parachutiste, en manœuvre à Calvi (Haute-Corse), prévient la gendarmerie d'un accident de la route. Une Nissan vient de basculer d'une falaise.
A son bord, Marc Van Beers, 36 ans, fiscaliste bruxellois, un peu yuppie, un peu bon vivant, n’a pas survécu. Sur les lieux, au bord de la route, son épouse légèrement blessée avait demandé de l'aide, précisant que son mari avait chute dans le ravin en essayant de faire un demi-tour sur la route. Elle, avait réussi à sauter, avant que la voiture s'écrase une centaine de mètres plus bas.


Aurore Martin, dix ans de moins, explique aux gendarmes que le couple s'était marié trois mois plus tôt, qu'ils étaient en voyage de noce, qu'elle s'est éjectée de la voiture avant la chute, puis qu'elle a descendu les 140 mètres de falaise à la recherche de son époux, avant de l'extirper de la Nissan et de le plonger dans la mer, «pour le laver».

Alors que les policiers corses concluent à une mort accidentelle, A Bruxelles, les parents de Marc Van Beers ont de sérieux doutes en découvrant des informations troublantes au sujet de leur belle-fille et surtout, ils ne comprennent pas l'empressement de leur belle-fille à vouloir incinérer son époux. Finalement porte plainte.
Elle demande aux enquêteurs belges de relancer l’enquête.
Le juge Vandermeersch commence alors à instruire ce qui va devenir un des plus grands faits divers belges des années 90 : l'affaire des amants diaboliques. Avec du sang, de l'amour, et de l'argent. Mais pas de preuve matérielle.
En mai 1996, des policiers belges se rendent en Corse et acquièrent rapidement la conviction que la version de l'accident racontée par Aurore Martin est sujette à caution. Le corps de Marc Van Beers est exhumé. L'autopsie révèle qu'il était mort avant d'être précipité dans le ravin au volant de sa voiture.
L'enquête montre aussi que des contrats d'assurance vie ont été souscrits frauduleusement par Aurore Martin, à l'insu de son mari. Un témoin surprise se signale en juin 1996 au juge d'instruction. La nouvelle épouse du père d'Aurore Martin lui révèle que la jeune femme lui a avoué les faits : Aurore et son amant, Peter Schmitt, assistés de trois complices qui demeurent non identifiés, ont tendu un piège à Marc Van Beers sur la route de la Revelatta. Le jeune fiscaliste a été tué à coups de batte de base-ball et le crime a ensuite été maquillé en accident. Ce n'est que plus tard que l'on apprenait que cet accident avait été maquillé en guet-apens mortel et qu'il était l'œuvre de l'amant et de l'épouse.
La belle-mère révèle aussi que l'épouse de Peter Schmitt, Ursela Dechamps, a été victime d'un « accident » similaire en 1992 et que les assurances ont versé au veuf un million de francs.

Après une enquête minutieuse, un mandat d'arrêt international est émis en 1997 contre le couple. Ils sont finalement arrêtés à Miami en novembre 1997, loin de la scène de leurs crimes présumés.

 

Le 10 septembres 2001, à Bruxelles, le procès des « amants diaboliques », accusés d'avoir supprimé leurs conjoints respectifs pour empocher de substantielles assurances vie, ne permettra pas à la famille d'Ursula Dechamps, l'une des deux victimes de Peter Uwe Schmitt et d'Aurore Martin, de revendiquer que justice soit rendue à cette jeune femme de vingt ans, morte noyée dans le canal de Mons le 29 août 1992. La Cour de cassation a en effet estimé que Peter Schmitt, condamné à quatre mois de prison avec sursis en 1993 pour « homicide involontaire » (la prévention retenue alors pour un banal accident de la route) ne pouvait être rejugé pour ce que l'enquête, rouverte quatre ans plus tard, a démontré être en fait un sordide assassinat. Seul le meurtre de l'époux d'Aurore Martin pourra donc être évoqué devant la cour d'assises.
Le procès est marqué par des révélations choquantes et des détails glaçants sur la planification et l'exécution des meurtres. Malgré leur négation des faits, l'analyse psychiatrique révèle leur nature manipulatrice et calculatrice.
Aurore Martin est condamnée à 15 ans de prison, tandis que Peter Uwe Schmitt reçoit une peine de 20 ans. La différence de peine est justifiée par le rôle présumé plus important de Schmitt dans l'orchestration des meurtres.
Leurs condamnations soulèvent des questions sur la justice et la nature humaine, mais aussi sur la capacité des individus à cacher leur véritable nature.
Libérés six ans plus tard pour bonne conduite, Martin et Schmitt disparaissent largement des radars médiatiques et publics.

 

( Résumé à partir d'extraits de différents journaux de l'époque )

( Pointe de la Revellata - Photo JST )

 

 

 
 

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Dernière mise à jour pour cette page : 10 septembre 2025