Joseph-Thomas Recco dit Tommy Recco, né le 10 mai 1934 à
Propriano, surnommé «Geronimo», est un tueur en série et
braqueur français. A 91 ans en 2025, Recco à déjà passé
plus de soixante ans de sa vie derrière les barreaux.
Condamné à la réclusion à
perpétuité, Tommy Recco est l'auteur d'au moins sept
meurtres commis entre 1960 et 1980, mais il est soupçonné d'en
avoir commis trois autres, en 1959. (Wikipédia).
Tommy Recco grandit dans une grande famille de pêcheurs où il
apprend le métier aux côtés de ses 11 frères et sœurs
dont 5 mourrons de mort violente au cours des années.
Tout se passe bien pour lui jusqu’au 28 octobre 1960.
Ce jour là, à Propriano, Tommy Recco et son frère cadet
Pierre pêchent à la dynamite. Soudain, ils sont repérés
par le garde pêche Joseph Casabianca qui n’est autre que
le parrain de Recco. Craignant des sanctions, il
panique, se précipite sur la plage et tire sur son
parrain puis pour s'assurer qu'il est mort, il le frappe
à plusieurs reprises avec la crosse de son fusil avant
de lui fracasser le crâne avec une grosse pierre.
En novembre 1960, après de longues investigations,
Pierre finira par avouer aux policiers que, oui, ce jour
là Tommy a bien quitté le navire et quelques instants
plus tard, il a entendu des cris venant de la plage.
Interrogé à nouveau Tommy fini par avouer sa
participation au meurtre de son parrain.
Son procès aura lieu le 8 décembre 1962 et durera 4
jours au cours desquels Rocco tentera de se rétracter
mais il n'échappera pas à la sentence du tribunal
qui le condamnera à
la peine de mort.
Gracié par le Général De Gaulle, sa peine sera alors
transformée en réclusion criminelle à perpétuité.
Le 07 novembre 1977, après 17 ans de détention, s’étant comporté en détenu
exemplaire, Recco obtient une libération conditionnelle avec cependant une interdiction de retourner en
Corse. Il s’installe donc à Marseille où il
trouve un emploi de livreur chez un marchand de matériel
de plongée.
Il ne fallut pas attendre bien longtemps avant que Tommy
Recco ne récidive et commette par deux fois un triple
assassinat.
Le samedi 22 décembre 1979, en milieu d'après-midi, trois hommes font irruption dans le
supermarché Mammouth de Béziers. Dans la salle des
coffres, trois jeunes caissières
sont en train de compter les recettes. Pendant que deux
individus font le guet devant la porte, le troisième
oblige une caissière à ouvrir le coffre puis décide de
sang froid de les tuer toutes trois d’une balle dans la
nuque.
Avant que les soupçons de la police ne viennent jusqu’à
Tommy Recco, il faudra attendre la troisième affaire.
Le 18 janvier 1980, trois semaines plus tard après ce triple meurtre,, trois personnes : le propriétaire, sa
fille et un voisin, sont retrouvées mortes dans leur
habitation à Carqueiranne. Juste avant d’être abattue,
la fillette de 11 ans avait appelé sa mère pour la
prévenir que son père se disputait avec ‘’le cousin de
René‘’. Grace à cet indice, les policiers ont pu
remonter à la source. Le meurtrier ne pouvait être que
Tommy Recco, celui que ‘’René’’ présentait régulièrement
comme étant son cousin.
En garde à vue, Tommy Recco a d’abord reconnu les faits
avant de se rétracter devant le juge d’instruction
quelques jours plus tard. Il raconte qu’il aurait voulu
acheter une arme au père de famille, celui-ci ayant
refusé, une dispute éclata, ce qui alarma le voisin venu
au secours pour son malheur. Tommy Recco tua ces deux
personnes de sang-froid et pour masquer les preuves, il
décida de tuer aussi la fillette qui avait assisté au
drame.
Le 21 janvier 1980, 4 jours
après la tuerie de Carqueiranne, Tommy Recco est
inculpé et placé en détention.
Bien que reconnu coupable par la justice, Recco a
toujours nié être responsable de ces meurtres et victime
d’une machination. Les experts psychiatriques le
déclarèrent sain d’esprit, selon eux, c’est sa nature
impulsive qui l’aurait poussé à commettre ces meurtres
de sang-froid. Les éléments à charge étaient si nombreux
qu’une corrélation entre ces deux affaires n’a pas été
des plus complexes. Par ailleurs, le même mode
opératoire avait été utilisé lors de la tuerie;
d’ailleurs, après expertises, les juges apprirent qu’il
s’agissait bien de la même arme. Mais pour Maître Paul
Lombard que Tommy Recco à choisi pour sa défense, rien
ne prouve à ce stade qu’il soit le meurtrier.
Mais au mois de mai 1981, après avoir vu la photo de
Tommy Recco sur le journal, un retraité s’est présenté
au commissariat et a déclaré que la personne responsable
du triple meurtre de Carqueiranne était bien présente au
supermarché Mammouth le jour de la tuerie. Tommy Recco
est de nouveau inculpé le 11 mai 1980 pour les trois
autres meurtres.
Incarcéré depuis sa dernière arrestation en 1980, Tommy
Recco s’est laissé poussé les cheveux. C’est ainsi qu’il
se présente à son procès à Draguignan le 06 juin 1983 en
se disant aussi innocent que l'était le Christ. Le
14 juin 1983, après des débats houleux,
le tribunal le condamne à la réclusion à perpétuité
incompressible pour l’assassinat d’au moins 7
personnes..
Il n'est donc pas sorti de prison depuis près de
quarante-cinq ans.
À la fin de l'année 2023, ses conseils ont formé un
recours devant la Cour européenne des droits de l'Homme
pour dénoncer la durée de sa détention.
L’ancien pêcheur corse devrait cependant fêter une
nouvelle fois son anniversaire derrière les barreaux de
la prison de Borgo où il purgeait sa peine depuis mars
2012. Il aura 90 ans le 10 mai 2024.
Dans l’entourage de Tommy Recco, sa mère et sa femme
croient fermement à son innocence depuis le début. Elles
lui offrent un soutien sans faille. Pourtant, la famille
n’en est malheureusement pas à sa seule mésaventure
judiciaire.
Le frère de Tommy Recco, Antoine, l’ainé des Recco, fut
lui-même condamné le 07 juin 1986 à la réclusion
criminelle à perpétuité pour le meurtre de deux jeunes
touristes disparues le 28 septembre 1981 et que, selon
l'accusation, il aurait étranglées à bord de son bateau
de pêche avant de jeter les corps à la mer dans le golfe
de Valinco,. Il fut libéré en 2008 à l’âge de 81 ans
pour raisons médicales.
A 91 ans, Tommy Recco fait désormais partie des détenus
les plus âgés de France. Malgré ses multiples demandes
de liberté conditionnelle ou de suspension de peine pour
raisons médicales, celui-ci n’a jamais obtenu l’aval des
juges au grand soulagement des proches des victimes.
Selon les médecins, Tommy Recco se porte bien pour son
âge et son état de santé n’est pas incompatible avec son
maintien de détention.
Cette affaire a semé troubles et fureur en France.
Comment un meurtrier avait-il pu être libéré aussi
facilement ? Aurait-on pu éviter ces meurtres ? Le
système judiciaire français est-il adapté ?
Lors du dernier procès, l’avocat des parties civiles
avait même considéré comme regrettable le fait que la
peine de mort ait été abolie deux ans plus tôt. Pour les
victimes, il leur est insupportable de se dire que cet
homme pourrait être un jour être remis en liberté.
Pourtant, lorsqu’un individu est puni pénalement, ce
n’est pas pour venger ou soulager les proches des
victimes mais bien pour protéger la société d’un danger
potentiel. Si la justice est censée reconnaitre cette
dangerosité, elle est rendue par l’Homme, et est donc
loin, malheureusement, d’être une science exacte.
( Résumé à partir d'extraits de différents
journaux de l'époque )
( Propriano - Photo JST )
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