Tout au long de sa petite enfance,
l'enfant est élevé par sa mère et sa grand-mère (le plus
souvent paternelle). Il n'est fait
alors, aucune distinction entre le garçon et la fille:
tous deux portent une robe et ont des cheveux longs.
Lorsqu'ils sont encore tout
petits, leurs parents leur apprennent les richesses de
leur langue et leurs mères leur apprennent d'amusantes
filastrocche ( des comptines qu'ils
s'amusent à débiter ensuite entre eux à toute vitesse) pour les éveiller, leur donner une aisance
dans le maniement de la langue et leur développer la
mémoire.
Dumane hè Dumenica,
U prete hè inda zennica,
A zennica hè rota,
U prete hè inda bottè,
A botte hè senza stuppinu,
U prete hè indu baccinu,
U baccinu hè senza fondu,
U prete hè indu fornu,
U fornu hè seza teghja,
U prete sculateghja,
Ssculateghja quantu ti pare
Chi la serva non ci vale !
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Demain c'est dimanche,
Le curé est dans le
baquet à lessive,
Le baquet à lessive
est cassé,
Le curé est dans le
tonneau,
Le tonneau est sans
bouchon,
Le curé est dans le
boisseau,
Le boisseau est sans
fond,
Le curé est dans le
four,
Le four est sans
bouchoir,
Le curé tombe sur le
derrière,
Tombe sur le derrière
tant que tu veux,
Car la servante n'y
peut rien ! |
Très tôt, vers l'âge de six ou sept ans, lorsqu'elle
commence à acquérir une certaine indépendance, la fille
fait avec sa mère l' apprentissage de toutes les taches
ménagères, s'occupe de ses jeunes frères et soeurs, de
la tenue de la maison et du potager tandis que le garçon, auquel on a maintenant coupé les cheveux,
apprend à suivre son père qui l'initie aux travaux des
champs et à la vie de berger. Quand, vers l'âge de onze
ans, son père lui offrira un couteau, symbole
d'autonomie, u zitellu (le jeune garçon) comprendra qu'il est devenu un'
omu. C'est le seul "vrai" cadeau que
recevra l'enfant au cours de son enfance.
Il n'est pas rare de trouver des
familles de dix et douze enfants. Selon leur âge, ils se
répartissent les tâches domestiques
Habitués très tôt au travail,
garçons et filles traversent l'enfance à pas de géant
et n'ont pas le temps de se créer des besoins. Issus
très souvent d'une famille nombreuse, ils se dévouent entièrement à
l'exploitation de la terre ancestrale.
Lorsque la famille le peut, l'aîné
est préparé pour partir faire des études sur le
continent et devenir fonctionnaire, militaire ou médecin
selon ses possibilités. Le second, bien souvent se
destine à la prêtrise. Ces deux là, qu'on a pu mener aux
prix de lourds sacrifices jusqu'à une "situation" auront
la charge d'assurer l'avenir des autres enfants de la
fratrie.
En ce temps là, les enfants ne
possédaient que peu de vêtements et marchaient le plus
souvent pied nus. Parfois, ils se fabriquaient une paire de
sandales dans un vieux pneu et utilisaient des morceaux
de grillage du vieux poulailler en guise de lacets.
Souvent leur jeux consistaient à
faire rouler devant eux en courant, une roue de vélo
débarrassée de ses rayons qu'ils poussaient avec un
bâton.
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