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CRUSCHINI
Photos JS.TIMOTEI
Département de la Haute Corse
Hameau de la commune de
NOVELLA
CP: 20226
Canton de
ÎLE-ROUSSE
Latitude : 42.594
Longitude : 9.082850
Altitude : 402 m |
Le village ruiné
de Cruschini est situé entre les
communes de Novella et Palasca.
Pour s'y
rendre deux itinéraires sont possibles :
- A partir de
la mairie de Novella : Compter 1h20 de marche pour
parcourir la piste longue de 5 kms.
- A partir du lieu-dit
"Toccone" sur la RT
301, juste après le Col de San Colombano.
A partir de ce point, Cruschini peut être
atteint en 50 minutes par une piste
longue de 3.2 km. L'accès au chemin est
fermé par une barrière et il est
malheureusement privé.
Dans la piève d’Ostriconi, aux confins
des territoires des villages de Novella, d'Olmi Cappella et
de Palasca, dominant la Balagne et contrôlant la voie de
communication principale du nord-ouest de l'île, les sites
de San Colombano et de Cruschini marquent une présence
humaine très ancienne.
Les luttes entre les habitants de
Cruschini et les seigneurs de San Colombano seraient
peut-être une des causes de l'abandon du village.
Selon une légende sans fondement,
Cruschini (ou Cruscani) aurait été abandonné à cause d’une
invasion de fourmis rouges.
En réalité, Cruschini a été abandonné
au XVIème siècle à la suite de l'épidémie de peste.
Reconstruit autour d'une tour avec une nouvelle église, San
Domenico, il sera de nouveau définitivement abandonné à la
fin du XVIIème siècle.
Un document daté de 1454, fait état
d’une population de 120 personne soit environ 26 familles.
En 1537, le village a déjà perdu plus de la moitié de sa
population. En 1627, il ne reste plus qu’une seule famille
et des femmes ou des homme seuls qui abandonneront
finalement le village en 1643 pour aller s’établir soit à Palasca, soit à Novella. C’est à peut près à la même époque que
le village de Spelonche, est abandonné à son tour pour les
mêmes raisons.
En 1650 un acte de partage accorde les 2/3
des terres de Cruschini à Palasca et 1/3 à Novella ce qui
obligera les habitants de Novella mécontents à se plaindre
auprès de Gênes de cette répartition.
L'histoire raconte qu'après avoir mené
campagne pour Gênes au cours de l'année 1347, Gottifredo de
Zoaglia s'était installé pour l'hiver à Cruschini. A
l'annonce de l'épidémie de Peste, Zoaglia serait parti
précipitamment en abandonnant un trésor composé de son butin
de guerre et de sa fortune personnelle. Cette rumeur est à
l'origine de nombreuses fouilles clandestines. Impressionnés
par l'insistance des habitants des villages proches, les
ingénieurs chargés de la construction de la ligne de chemin
de fer entre Ponte-Leccia et Calvi ont même accepté de
procéder à des sondages très officiels en 1882. En vain.
Le village est bâti au dessus du
tunnel du chemin de fer (tunnel de Cruschini). Les habitations de Cruschini sont
construites à flanc de coteau et dominées par deux maisons tour
tournées vers la mer. Le village était entouré de nombreuses
aires à blé.
On peut penser que tous ces villages de
la piève de l’Ostriconi étaient au XIIème siècle sous la
protection et la tutelle du Château de San Colombano.
Le
Col de san colombano, appelé à Giunssani le Col de « E
Mesule » est situé à 682 m d'altitude
et à 26 km de Ponte-Leccia .
Situé sur un rocher, apparaissent les
vestiges du château fondé à la fin du XIème siècle par les marquis de
Massa et de Corse. Malaspina de Massa, chef des galères
pontificales, gouverneur de Corse au XIème siècle à joué un rôle local important.
Le château et a été un centre de domination à l’échelle d’une grande
partie de la corse de la Balagne jusqu’à la Castagniccia.
Peu après la réunion de la Corse à la
république de Gênes en 1347, le terrible Gottifredo de
Zoaglia complotât contre les seigneurs de san-Colombano et
réussit à lancer contre le château les paysans de la région
qui l'incendièrent et le pillèrent.
Le Castello di San Colombano était la dernière
demeure seigneuriale en Corse des marquis de Massa qui au XVème siècle sont retournés vivre en bourgeois pauvres à
Pise ou à Livourne comme le rapporte le chroniqueur
Giovanni della Grossa.
De ce château on domine le Cap-Corse, la plage de l’Ostriconi
et la plage de Lozzari qui servaient de petit port pour le
commerce avec le continent, l’île-Rousse ou isula aurea (ile
d’or) qui n’était alors qu’une marine, Monticello, le mont san-Angelo.
Zone de communication et zone de contact entre l’économie
montagnarde du Giunssani avec ses terres de labour et ses
immenses forêts et la Balagne, ici convergent les limites des communes de Novella, Palasca et Olmi-Capella.
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