Au sujet de la tour dr
Frassu, un extrait des "notes de voyage en Corse", publiées en 1880 par
Prosper Mérimée nous apprend que : "...
Son parement est
extraordinaire dans le pays pour sa
régularité. Les pierres de grand appareil
sont taillées avec une rare précision et
toutes les assises ont la même hauteur.. On
n’entrait que par la fenêtre et au moyen
d'une échelle ; en outre la tour elle même
est perchée sur une roche si escarpée qu'il
fallait une autre échelle pour arriver
seulement au pied de la tour ...".
Le toit et les
planchers se sont effondrés mais les
murs de pierre, taillés avec une rare
précision ont su parfaitement résister à
l’usure du temps. On peut constater
l’assemblage extraordinairement régulier
des pierres avec leurs assises, toutes,
de hauteur identique.
C’est en 1126 que
le Compte Polverello donna, pour
on ne sait quelles raisons, aux évêques
d’Ajaccio ses terres de Frasso et de d’Agosto
qui formaient, dans la partie sud-est du
golfe, une des plus riches possessions
de l’île.
Dans l’acte de
propriété on peut lire : «… Frasso e
vassalli con stagno e acque, fiume,
terre, casa sua, porto. »
La maison du comte
Polverello était cette tour carrée
encore debout sur des rocs de granit.
Le vaste domaine
de Frasso a subi de nombreuses invasions
qui forcèrent les habitants du littoral
à s’installer à l’intérieur des terres
et sur les hauteurs pour se protéger et
pour mieux se défendre. Le village, qui
comptait une vingtaine de maisons, a été
déserté lors des incursions des Maures
ou des Barbaresques vers 1600.
Repeuplé à
nouveau, il a été définitivement
abandonné par l’état, malgré les vaines
contestations du comte de Vignolle,
en vertu d’une décision du Ministre des
finances du 05 décembre 1850 ainsi
rédigée : «… il ne sera donné aucune
suite à l’action en revendication des
terres vaines et vagues de l’ancien
comté de Frasso… »